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Incendie domestique : déjouer les risques électrique­s

- Michel Seimando

Le lieutenant-colonel Sébastien Frémont était officier de permanence dès le début de l’année dans les Yvelines.

« Nous sommes intervenus le 1er janvier 2018 pour un feu dans une habitation au Vésinet », explique l’officier. Il est 2h30 du matin. L’incendie s’est accidentel­lement déclaré dans un pavillon qui sert de dépendance à une propriété plus grande. Si aucun être humain ne vivait dans l’habitation, les deux chiens présents ont été retrouvés morts, asphyxiés par les fumées toxiques. Après enquêtes, il s’avère que le feu serait d’origine électrique. Qu’un chauffage d’appoint en serait la cause.

Sébastien Frémont est par ailleurs le chef du groupement Prévention au sein du Sdis78 (Service d’incendie et de secours des Yvelines). Il est également le premier pompier du départemen­t avec Stéphane Morizot à s’être formé, en 2005, au protocole RCI (Recherche des causes incendie).

A ce titre, et plus largement avec son expérience des incendies, il rappelle les mesures à prendre face aux risques électrique­s : surchauffe­s, multiprise­s, halogènes, appareils sous tension laissés en veille, ordinateur sur canapé, etc. Les accidents d’origine électrique étant souvent d’origine accidentel­le.

« Il existe deux, voire trois grandes causes de court-circuit qui peuvent provoquer des incendies, précise Sébastien Frémont. La première, des fils qui entrent en contact à cause d’un isolant dégradé. » Le court-circuit fait disjoncter l’installati­on si elle est aux normes. Mais dans le cas contraire, un effet de surchauffe se produit.

Ensuite, l’incendie domestique peut être provoqué par « l’effet de surchauffe anormal d’un conducteur. Nous voyons aussi de nombreux appareils qui sont branchés sur des multiprise­s. Tout un tas d’appareils branchés ensemble avec parfois même une autre multiprise branchée sur une première triprise, peut échauffer les circuits. On trouve encore des mauvais serrages des conducteur­s. Le courant électrique force alors et crée une surchauffe. »

La dernière cause, qui explique les incendies domestique­s, réside dans les appareils électrique­s. « Nous voyons des incendies causés par des halogènes installés près des voilages qui les font s’enflammer. D’autres qui tombent sur le lit après un courant d’air. »

Il ajoute : « Nous sommes intervenus encore pour des incendies liés à des ordinateur­s portables qui sont laissés branchés sur des canapés. » Sous l’effet du poids de l’ordinateur, il s’enfonce dans le canapé. Ses grilles d’aération s’obstruent et l’appareil surchauffe avant de mettre le feu au canapé ou au lit.

Une autre source importante de chaleur : les VMC (ventilatio­n mécanique contrôlée). « On ne pense pas à ces appareils dont le moteur se trouve bien souvent dans les combles du pavillon. Le ventilateu­r n’est pas nettoyé et force le moteur, qui chauffe. Il faut penser à le nettoyer et à mettre un détecteur de fumées dans les combles si le moteur s’y trouve pour être alerté en cas d’incendie. »

Enfin, il est préférable de ne pas mettre en tension des appareils électrique­s en son absence : le lave-linge, le sèche-linge. Les laisser en marche n’est pas prudent. Idem la nuit. « Laisser tourner un appareil électrique, la nuit, est souvent moins coûteux mais peut être très dangereux parce que l’on dort. » D’où l’intérêt d’installer des détecteurs à incendie dans l’habitation, comme la loi y oblige.

Une fois par mois, le groupement Prévention des pompiers des Yvelines nous rappelle les gestes de bon sens à prendre chez soi pour éviter les incendies domestique­s qui finissent parfois en drames. Cette semaine, les risques électrique­s.

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