Toutes les Nouvelles (Versailles / Saint-Quentin-en-Yvelines)
Une « sur-comédie » de Duras à Versailles
Une « sur-comédie ». C’est ainsi que Marguerite Duras désignait sa pièce Les Eaux et Forêts, créée à Paris en 1965. C’est avec cette oeuvre à la tonalité absurde que la dramaturge a inauguré ce qu’elle nommait son « théâtre de l’emportement » où prévalent spontanéité, simplicité et innocence du jeu. La pièce sera donnée au Théâtre Montansier de Versailles les 2 et 3 février prochains.
Le chien de Marguerite Victoire Sénéchal a mordu un passant sur le passage clouté. L’homme, très énervé, s’en prend à la propriétaire du roquet qui trouve le monsieur très vulgaire. Jeanne Marie Duvivier est témoin. S’ensuit une discussion plutôt animée, entrecoupée par les aboiements du chien où l’absurdité l’emporte. Les deux femmes veulent entraîner le passant et le chien à l’institut Pasteur.
Un fait anodin de la vie quotidienne se transforme en « catastrophe nationale ». Les trois énergumènes imaginent le Toutparis contaminé par la rage et la ville anéantie. Pour le metteur en scène Michel Didym, c’était presque une évidence de monter cette pièce. « Marguerite Duras a créé une pièce d’une modernité fracassante, inspirée par Beckett et Ionesco, explique-t-il. Elle est aussi imprégnée de Tchekhov et dans ses personnages, il y a une grande douleur. Mais elle s’intéresse aussi aux femmes fortes, puissantes, qui n’hésitent pas à faire mordre un homme par un chien pour le faire monter dans un taxi. »
Produite en partenariat avec le Théâtre Montansier, la pièce a reçu un très bon accueil à Nancy, où les premières représentations ont été données, avant que la troupe ne parte en tournée pour près d’une cinquantaine de dates.
■PRATIQUE Les Eaux et forêts, vendredi 2 et samedi 3 février à 20h30 au Théâtre Montansier de Versailles (13, rue des Réservoirs). Tarifs : 15 à 39 €. Rens. : 01 39 20 16 00. www.theatremontansier.com