Toutes les Nouvelles (Versailles / Saint-Quentin-en-Yvelines)
Pentagon Papers
Steven Spielberg est de retour ! Et plutôt deux fois qu’une, comme bien souvent chez lui. En attendant l’adaptation de « Ready Player One », qui pourrait bien être le blockbuster pop ultime avec ses nombreuses références cinéma et jeux vidéo, il débute cette année 2018 sous le signe du thriller politique avec « Pentagon Papers ». Soit l’histoire vraie du scandale révélé par le New York Times puis le Washington Post et lié aux secrets de quatre présidents américains, autour du Viêtnam et de la guerre menée sur place notamment. Un peu comme « Les Hommes du président » dont ce film serait le prequel, vu qu’il se déroule un peu avant le célèbre Watergate et que l’affaire a commencé à faire vaciller Richard Nixon. Une figure dont nous n’apercevons que la silhouette, au loin, dans des scènes qui ne sont pas les plus réussies du long métrage. Mais il y en a heureusement très peu, le papa de « E.T. » préférant se concentrer sur les journalistes emmenés par un Tom Hanks une fois de plus parfait, et dont le récit loue le courage et l’intégrité, tout en vantant l’importance de la liberté de la presse et de la parole. Toute ressemblance avec une situation actuelle ne relève d’ailleurs pas que du hasard. Car si « Pentagon Papers » a été tourné avant les révélations autour du producteur Harvey Weinstein, accusé de harcèlement et d’agression sexuels, d’autres affaires de la sorte avant eu lieu quelques mois auparavant, et l’écho du film n’en est que plus fort. Avec un résultat nettement moins classique que « Spotlight », récompensé par l’oscar du Meilleur Film en 2016, car Steven Spielberg sait donner une ampleur et une fluidité à sa mise en scène, si bien que l’ensemble ne sent jamais la poussière ni l’académisme, malgré un symbolisme un poil appuyé par moments avec le personnage incarné par Meryl Streep, très en forme. Il en va de même pour la totalité des rôles secondaires, dont les sériephiles reconnaîtront sans mal le visage, et qui s’intègrent parfaitement à cette oeuvre qui frôle la perfection, tant sur le plan visuel que narratif, et que l’on peut d’ores et déjà ranger dans le haut du panier de la filmographie du metteur en scène. Pierre Limat