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Quelle est la santé de l’hôpital ?
Véronique Desjardins l’avait promis à son auditoire. « Mon discours sera bref, succinct, fugace, cursif, rapide, télégraphique, véloce, millimétré » , etc. La longue litanie des adjectifs voulait alléger l’atmosphère de la traditionnelle cérémonie des voeux, à l’hôpital André-mignot du Chesnay.
En cela, la directrice a plutôt bien réussi, sans toutefois perdre de vue le principal : la santé de l’établissement public. Pour mémoire, en 2002, le déficit dépassait les 5 millions d’euros. Véronique Desjardins a donc voulu rassurer. « Il existe encore. Pour autant, il est passé de 1,6 à 1,3 million en 2017. »
Une 2e IRM
Passé brièvement l’exercice comptable, la directrice a fait le point sur une année 2017 bien remplie. La plus importante réalisation demeurant l’ouverture de la nouvelle maternité et de son service spécifique de soins intensifs en néonatalité. Sans oublier, en novembre dernier, le lancement du pôle dédié à la psychiatrie des enfants et des adolescents.
Pour assurer son avenir, l’hôpital va d’abord poursuivre son « virage numérique. Cela est nécessaire. Nous allons améliorer la couverture Wifi, la prescription connectée de l’imagerie et la prise de rendez- vous des patients par Internet. Nous en sommes à 10 000. »
Côté modernisation, l’année 2018 devrait permettrait l’ouverture d’une deuxième IRM (imagerie par résonance magnétique). Le premier patient devrait en bénéficier le 20 septembre. « Nous allons aussi procéder au réaménagement de la consultation en chirurgie, à l’extension de la chirurgie ambulatoire. »
Ce point est d’importance, car le principe permet d’éviter l’hospitalisation. Un patient peut rentrer chez lui quelques heures après une intervention, ce qui évite de mobiliser un lit. Et ce qui engendre moins de frais. L’ambulatoire a d’ailleurs augmenté de 12 % cette année.
Face à ces évolutions, Véronique Desjardins a cependant indiqué que l’équilibre financier resterait fragile. Sous-entendu qu’elle observera de très près les évolutions liées aux charges que représentent les personnels.
Plus direct, le docteur Pierre Panel a invité l’assistance à la « solidarité. C’est ainsi que nous grandirons et que nous pourrons nous réapproprier les valeurs de la santé publique. C’est important car nous aurons deux grands défis à relever dans les 15 prochaines années. »
Le premier concerne le vieillissement de la population. « Il y aura 10 millions de personnes âgées de 75 ans, contre 6 aujourd’hui. Cela veut dire que
les soins adaptés, comme ceux liés aux maladies cardio-vasculaires, devront fonctionner. »
Second défi : le groupement hospitalier territorial. Il va jusqu’à Rambouillet, en passant par Plaisir et Houdan. Là, l’idée est de mutualiser les moyens, les services, les commandes. C’est déjà largement le cas pour ce dernier point. Le président du comité médical d’établissement estime qu’il s’agit d’un « outil visionnaire, nous rendant acteurs
des choix, permettant de mettre en place des projets qui ont du sens. Le tout pour un hôpital qui s’adapte aux patients qui seront au bon endroit, au bon moment. Que la force soit avec nous ! » , at-il conclu.
Chaque année, 50 000 personnes sont hospitalisées à Mignot, 11 000 interventions sont réalisées et 87 000 malades passent par les urgences.
« Que la force soit avec nous »