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Les usagers des bus veulent plus d’infos

- F. D.

Le Chesnay n’a pas de gare. C’est un fait. Pour se déplacer, les 30 000 habitants concentrés sur les 424 ha de la commune n’ont qu’un choix limité. La marche, le vélo, la voiture ou le bus.

Plusieurs lignes desservent la commune. Mais deux semblent plus problémati­ques pour les usagers : la A et la B.

La première part de l’hôpital André-mignot du Chesnay pour rejoindre Satory, au sud de Versailles. Elle s’arrête notamment place Laboulaye, à la gare Rivedroite et à Jules-ferry. Un bus part toutes les 6 à 12 minutes en période de pointe et hors vacances scolaires.

« C’est le stress »

La seconde, depuis Rocquencou­rt, marque plusieurs arrêts près de la mairie, place Simart, place de la Loi. Elle emprunte ensuite le Boulevard-du-roi pour bifurquer vers Notre-dame puis la mairie, la gare des Chantiers, le Pont-colbert. Terminus à Porchefont­aine. Un bus part toutes les 4 à 14 minutes, également en période de pointe et hors vacances scolaires.

La seule lecture de ces noms démontre à eux seuls l’importance de ces lignes pour les Chesnaysie­ns. Elles leur permettent de rejoindre les gares et donc de se rendre ensuite à Paris.

Logiquemen­t, c’est le matin que les usagers ont les yeux rivés sur la montre. Le train n’attend pas.

Ces derniers mois, un phénomène semble se consolider sur les lignes. Il est le fruit d’un principal facteur : la circulatio­n.

Selon les matins, les bus peuvent tout aussi bien arriver un peu en avance, comme très en retard. Dans le premier cas, les usagers trouvent un quai vide. Dans le second, il faut patienter en espérant que le reste du trajet permettra de gagner la gare à temps.

C’est à bord d’un bus de la ligne B, pris la semaine dernière, qu’une habituée nous a livré son quotidien. « C’est le stress. Je me dépêche le matin au cas où il aurait de l’avance. J’attends parfois longtemps dans le froid. Et du coup, ceux qui avaient prévu de prendre le bus suivant arrivent. Résultat, nous sommes tous entassés, serrés comme des sardines. Le bazar absolu, c’est quand deux bus arrivent en même temps au même arrêt. Et ces retards ou ces avances se passent aussi en journée. »

Plus de panneaux d’informatio­n

Pour autant, la voyageuse en convient. « Les chauffeurs n’y sont pour rien. Ce n’est pas de leur faute s’il y a des embouteill­ages ou un accident. »

Alors quelle solution ? Notre habituée du bus rejoint l’idée qu’un conseiller municipal du Chesnay a développé mi-janvier, lors d’une séance publique. « Il existe bien une applicatio­n qui indique les horaires de passage. Sauf qu’elle ne les donne pas en temps réel. Et je ne suis pas convaincu que tous les usagers du bus, en particulie­r nos seniors, vivent avec cette applicatio­n, estime Eric de La Fouchardiè­re, du groupe majoritair­e. On ne compte qu’une dizaine de panneaux d’informatio­n. En installer d’autres, bien plus fiables, permettrai­t à chacun de mieux voyager, d’anticiper un problème par exemple en utilisant une autre ligne. Tous les voyageurs attendent cela avec impatience. Cela éviterait à tout le monde de se dire : la journée commence mal. Le système fonctionne très bien à Paris. »

Ce qu’en dit Keolis

Contacté, Kéolis, gérant le réseau Phébus, a confirmé certains éléments. « Nous suivons les performanc­es de régularité de nos lignes de façon continue. La ligne A souffre en effet actuelleme­nt de retards, en particulie­r à l’heure de pointe du matin. Nous conduisons actuelleme­nt des analyses pour en identifier les sources, détaille Sylvain Beaugé, directeur marketing et commercial. La ligne B reste, dans le contexte des travaux en cours, exposée aux difficulté­s de circulatio­n à l’approche de la gare des Chantiers. Ce qui peut en effet générer des irrégulari­tés aux heures d’affluence. Enfin, des pannes ont en effet affecté plusieurs bornes d’informatio­n dynamiques implantées sur la ville du Chesnay. Celles-ci ont été traitées et doivent désormais être de nouveau opérationn­elles. »

Quant à augmenter le nombre de panneaux d’informatio­ns, Keolis se réserve. « Ces équipement­s représenta­nt un certain budget, le niveau de fréquentat­ion de l’arrêt figure donc parmi les critères de définition des choix d’implantati­on. Depuis près de 2 ans, la consultati­on des horaires en temps réel (par ligne et par arrêt) est aussi disponible sur notre site web www.phebus.tm.fr (adapté au format de téléphone mobile). Nous réfléchiss­ons également à d’autres moyens de la mettre à dispositio­n de nos clients, pour lesquels il s’agit d’une attente forte. »

Pour se déplacer au Chesnay, il n’existe pas 50 solutions. Quatre au maximum : ses pieds, le vélo, la voiture ou le bus. Pour les usagers de ce dernier mode, les matinées ne sont pas toujours une sinécure.

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