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Vincent Niclot, 1er au concours de plaidoiries des élèves avocats
« L’image n’aura pas le dernier mot ». C’est avec cette plaidoirie que Vincent Niclot, élève avocat à l’école de Versailles (HEDAC) a remporté le Grand Prix du Mémorial de Caen, lors de la 8e édition du concours de plaidoiries des élèves avocats, dont la finale avait lieu le 27 janvier dernier.
Chaque année, ce concours sélectionne les meilleurs élèves avocats qui doivent défendre un cas réel d’atteinte aux droits de l’homme devant un jury composé de professionnels. Pour Vincent Niclot, participer à ce concours était presque une suite logique, lui qui avait déjà remporté des prix lors de concours d’éloquence ; son école n’a donc pas hésité à le pousser à participer, lui-même motivé par l’envie de se lancer dans une grande plaidoirie.
D’autant que l’élève avocat a un parcours atypique. Âgé de 39 ans, il est retourné sur les bancs de l’école il y a un peu plus d’un an. Après des études de droit et l’exercice du métier de juriste en droit social au sein d’une association, il avait en effet envie d’aller plus loin. « Lorsque j’étais juriste, je faisais de l’information mais peu de conseils. C’était assez frustrant de ne pas pouvoir aller plus loin dans l’accompagnement des personnes, explique Vincent Niclot. L’opportunité s’est présentée, je l’ai saisie. Cela me tenait à coeur depuis longtemps. »
Bien sûr, ce retour en formation a demandé quelques « sacrifices » et imposé quelques « nuits blanches » mais cela en vaut la peine. Résidant actuellement dans le Val-de-marne, Vincent Niclot va d’ailleurs bientôt s’installer à Versailles, là où il prêtera serment à l’issue de ses études. Si le droit pénal l’attire beaucoup, notamment suite à une rencontre avec un avocat pénaliste, il ne se ferme aucune porte quant à sa future spécialisation. « Je redécouvre les matières, la façon de les exercer. Il y a encore beaucoup de pistes à explorer ! »
La photo d’alan Kurdi partout dans les médias
Pour sa plaidoirie, Vincent Niclot a dû choisir une cause : celle de l’existence d’un paradoxe, la violation des droits de l’homme en voulant les défendre. Le 2 septembre 2015, la photographie d’alan Kurdi, retrouvé mort sur une plage de Turquie, envahit les médias du monde entier. Cette image, publiée afin de dénoncer des violations des droits de l’homme, se révèle être en elle-même une atteinte à la dignité de cet enfant de trois ans.
« J’avais été marqué, lors des précédentes éditions du concours, par des plaidoiries souvent linéaires, raconte Vincent Niclot. Je souhaitais essayer de faire autre chose. J’ai d’abord présenté l’atteinte aux droits de l’homme et ce que l’on pouvait en déduire. L’utilisation de cette image était intéressante dans ce cas. On a une image terriblement choquante et pourtant diffusée partout. Quelle est la limite dans la défense des droits de l’homme ? Il y a sans doute d’autres manières de montrer les difficultés rencontrées par les migrants qu’une image si effrayante. »
La 8e édition du concours de plaidoiries des élèves avocats avait lieu au Mémorial de Caen le 27 janvier dernier. Onze plaidoiries avaient été retenues pour la finale, remportée par Vincent Niclot, élève avocat à Versailles. Élève à 39 ans