Toutes les Nouvelles (Versailles / Saint-Quentin-en-Yvelines)

La mère de famille est une tigresse

- Da. G.

Ne jamais se fier aux apparences. Derrière son regard mutin et son sourire espiègle, son français parfait et sa courtoisie, Lenka cache une personnali­té bien moins rassurante.

Cette Slovaque de 37 ans comparaiss­ait le 31 janvier dernier devant le tribunal correction­nel de Versailles pour des violences conjugales… répétées.

À Villette, petite commune de quelque 530 âmes surtout connue pour sa piscicultu­re, les frasques de la trentenair­e ont fait le tour du village depuis un moment. Ses accès de colère contre Robert (*), l’homme avec lequel elle s’est pacsé, l’ont même conduit plusieurs fois à la gendarmeri­e de Septeuil.

C’est d’ailleurs sur le parking de la caserne des militaires qu’elle a été interpellé­e le 29 janvier. Avec son ex-compagnon, elle revenait du tribunal de Versailles où elle venait d’être condamnée à une ordonnance pénale. Son obligation : suivre un stage de responsabi­lisation pour auteurs de violences conjugales.

Dans la voiture qui ramenait le couple, Lenka s’en est pourtant une nouvelle fois pris physiqueme­nt à l’homme qui lui a donné deux filles, âgées aujourd’hui de 5 et 9 ans. « On se disputait en fait depuis le début de la journée », a fait savoir la prévenue aux juges.

Son compagnon griffé et frappé à l’entrejambe

Gérard, sauvagemen­t griffé au visage et au cou durant le trajet, est parvenu à rallier la gendarmeri­e de Septeuil. Bouffie de colère, Lenka lui a alors envoyé un coup de genou à l’entrejambe. Une brigade de militaires qui s’apprêtait à partir en patrouille a mis fin à la dispute. Lenka était en état d’ivresse. « Elle a un problème avec l’alcool, a confié son ex-compagnon, lors de son audition. Quand elle a bu, elle s’énerve et devient violente. »

Lenka est d’ailleurs à nouveau attendue au tribunal le 22 février. Les faits se sont déroulés en décembre dernier. Elle est cette fois poursuivie pour appels malveillan­ts et réitérés visant Robert. « Je regrette tout ça !, a-t-elle calmement déclaré aux juges, mercredi dernier. Il m’a mis en colère. On était dans une spirale de disputes. Mais je ne devais pas réagir comme ça. »

Décrite comme « borderline » et « pouvant être dangereuse pour ses proches » par l’expert psychiatri­que, Lenka ne souffre malgré tout d’aucune pathologie susceptibl­e d’abolir sa responsabi­lité et son discerneme­nt. « Ce cas est assez dérangeant », a d’ailleurs souligné le procureur avant de demander 8 mois entièremen­t assortis d’un sursis avec mise à l’épreuve de 2 ans.

Le tribunal a suivi à la lettre ses réquisitio­ns. Lenka devra aussi soigner son addiction à l’alcool et ses troubles de l’humeur. Ses contacts avec son ex-compagnon, enfin, devront être réduits au strict minimum. « Uniquement pour les enfants, a insisté la présidente. Vous avez du sursis au-dessus de la tête. La prochaine fois, vous irez en prison. »

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