Bougival se met à l’heure russe en 2018

C’est l’un des plus célèbres écrivains russe, avec Tolstoï, qui a vécu à Bougival de 1870 à 1883. A son arrivée, Ivan Tourguéniev louait La Garenne, une propriété au-dessus de l’église. Il avait ensuite acheté le domaine des Fresnes, faisant construire en 1874 une datcha. Sur ce terrain se trouvait une maison où allait emménager Pauline Viardot, en surplomb de l’actuel hôtel Holliday Inn.

Déjà un Européen convaincu

Sa ville d’adoption fête le bicentenaire de la naissance de cette écrivain francophone, né en 1818, l’une des figures de prou du cercle des intellectuels et artistes qui appréciaient les bords de Seine et le village de Bougival au XIXE siècle.

L’année russe de Bougival est menée conjointement avec la ville allemande de Baden, lieu de villégiature pour Ivan Tourguéniev et Pauline Viardot, où ils allaient régulièrement prendre les eaux. « Nous nous sommes rapprochés de Baden, pour que ce bicentenaire soit célébré en même temps par nos deux villes », souligne Luc Wattelle, maire (SE) de Bougival.

L’esprit européen plane donc sur les deux cités, par la volonté de leurs responsables politiques. Car l’année russe en 2018 n’est pas anodine, qu’il s’agisse de parler Europe stricto sensu ou d’y associer l’europe au sens large, avec la Russie à ses frontières.

« Tourguéniev est très intéressant par son positionnement entre Russie et Europe. À Baden, Ivan Tourguéniev et Pauline Viardot recevaient le Tsar, le roi de Prusse et toute l’intelligencia de l’époque, Brahms, Shumann. L’écrivain nous aide à comprendre ce qu’est la Russie et les tensions qui existent entre elle et l’europe. »

L’année russe à Bougival autour de Tourgéniev montrera une construction européenne déjà en marche au XIXE. « L’auteur russe était vice président, avec Victor-hugo, de l’association des écrivains européens. Il y avait déjà un courant de pensée européenne. Parler de l’europe de la culture est un thème fédérateur, avec la question sous-jacente de savoir jusqu’où va ce territoire. Englobe-t-il la Russie ou non ? », se demande Luc Wattelle.