Toutes les Nouvelles (Versailles / Saint-Quentin-en-Yvelines)

Les Yvelines : terre bénie du scoutisme

Chaque week-end, ils sont des centaines à quitter les villes pour arpenter les bois, vivre l’aventure loin du monde numérique, de la télé et des consoles de jeux. Le scoutisme cartonne dans les Yvelines. À tel point que le départemen­t est le premier en no

- F. Desserre

Ce samedi de janvier ne donne pas vraiment envie de mettre le nez dehors. À peine 9°C au thermomètr­e. Lorsqu’il ne pleut pas, c’est le crachin qui laisse régulièrem­ent sa place à de bonnes rafales glacées de vent. On rêve plutôt d’une cheminée, d’une couverture et d’un bouquin. On, ce n’est pas tout le monde. Encore moins les enfants et les adolescent­s qui se dirigent vers le parc du château de Versailles.

Les uns portent le béret, les autres sont tête nue quand ceux chapeautés du célèbre 4 bosses de Baden-powell confirment ce qui se prépare. Les scouts sont de sortie, qu’il pleuve ou vente fort, comme le célèbre une de leurs chansons… Rien n’arrêtera notre effort.

Versailles est loin d’être un cas unique dans les Yvelines, premier départemen­t français en nombre de scouts, tous mouvements confondus. On les trouve de Saint-arnoult aux Mureaux en passant par Saint-germainen-laye et Montfort l’amaury. On en compte largement plus de 15 000.

Il fait donc froid à la grille de la Reine. Alors, pour se réchauffer, les cheftaines entament une danse de jungle. Elles sont appelées Akela, Baloo et Chill, comme dans le roman de Rudyard Kipling racontant Mowgli.

Ce samedi, ce ne sont pas des Petits d’hommes, mais plutôt des jeunes filles qui vont vivre l’aventure à leur niveau. On réfléchit à un axe d’effort pour la journée pendant le Rocher du conseil… Un court moment de réflexion et de discussion. Ce sera s’écouter les uns les autres. Tout le monde est d’accord ? « Oui Akela ! » clame la vingtaine de louvettes, d’une seule voix.

Pas une minute à perdre… Les enfants enchaînent avec une autre danse pour se réchauffer puis un jeu faisant appel à la logique, à la déduction, à l’observatio­n.

Entre deux postes, Blanche et Guillemett­e laissent éclater leur motivation de faire du scoutisme. « Froid ? Non. Pas du tout. On a même envie d’enlever les manteaux, mais Akela ne veut pas que l’on soit malade. Pourquoi on fait ça ? D’abord parce qu’on se retrouve entre amies. On prend l’air. On n’a pas nos frères et soeurs pour nous embêter. Et on n’a vraiment pas envie de pouillir (sic) toute la journée sur le canapé. » Comprenez pourrir.

Pas le temps d’en dire plus… L’heure du goûter a sonné. Cette fois, c’est la sizaine (le groupe : Ndlr) des bruns qui a apporté boisson chaude, boissons tout court et brioches. Le temps de partager la dernière galette des rois et on regagne le point de départ. À reculons, chacune retrouve les bras de ses parents. « C’était génial encore, lance Clémence à Chil. À dans 15 jours ! » La vérité sort de la bouche des enfants. À 9 ans, on ne peut donc que la croire. La petite louvette est ravie. « C’est ça le scoutisme. On réussit à faire beaucoup avec pas grand-chose. Beaucoup, c’est d’abord offrir de belles sorties aux enfants »,

Avant la Seconde Guerre mondiale, les Scouts de France utilisaien­t une propriété dans le sud parisien : Chamarande. Ce domaine a été vendu après la guerre et les scouts sont partis. Ils ont alors cherché une autre propriété avec un grand parc pour recevoir leurs camps écoles et leurs rassemblem­ents.

Grâce à une souscripti­on nationale, ils ont acquis cette propriété en 1952.

L’endroit, situé près des Mureaux, a pour vocation d’être un lieu d’accueil pour les groupes scouts, mais aussi pour les publics externes. Le mouvement a donc beaucoup investi, dès 2004, pour rénover les lieux : sanitaires, bureaux plaide un responsabl­e du mouvement qui nous a accueillis.

Les cheftaines, bénévoles, attendent patiemment jusqu’à l’arrivée des derniers parents. Et après, ce sera révision et boulot pour les études supérieure­s. Week-end chargé. administra­tifs, façades du vieux château, grille d’honneur, Communs et Orangerie.

Cinq bâtiments sont répartis sur les 52 ha, permettant 260 couchages. On compte une trentaine de salles de réunion, deux lignes de self, trois réfectoire­s de cent places, deux chapelles et une église.

Tous les mercredis, et pendant les vacances scolaires, le Centre accueille le centre aéré de Jambville et de Brueil-envexin.

En juillet 2012, 18 000 jeunes s’y étaient réunis pour un Jamboree, un grand camp. La 24e édition se tiendra en juillet/août 2019, aux Etats-unis.

Plus de 15 000 scouts « Faire beaucoup avec pas grand-chose »

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 ??  ?? Hiver comme été, les enfants sortent, dans la nature, encadrés par des jeunes chefs ou cheftaines bénévoles.
Hiver comme été, les enfants sortent, dans la nature, encadrés par des jeunes chefs ou cheftaines bénévoles.

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