Toutes les Nouvelles (Versailles / Saint-Quentin-en-Yvelines)

Eric Germain reçoit plus encore qu’il ne donne

- Pauline de la Lande

Délégué territoria­l au sein des Scouts et Guides de France (SGDF), Éric Germain s’enrichit des contacts avec les jeunes adultes, dans une mission qui continue de l’émerveille­r…

En posant ses godillots de louveteau dans le scoutisme, Éric Germain n’imaginait pas s’y épanouir encore près de 40 ans plus tard, même s’il a changé de mouvement.

Ses parents l’avaient inscrit pour qu’il s’ouvre à « autre chose que l’école ou le caté » et il y a trouvé « le concret, la responsabi­lité. » D’inoubliabl­es moments aussi.

Trouvant normal de donner à son tour, il fut chef durant 5 ans, a rangé chemise et foulard pour revenir 15 ans plus tard au sein des SGDF, renforcer l’équipe de groupe de Marly-le-roi de ses quatre enfants. Dans sa neuvième année en indigo, couleur des responsabl­es, il est depuis 5 mois délégué territoria­l de «Vallée des Impression­nistes» - territoire de six groupes, un millier d’adhérents dont 200 bénévoles - issu de la réorganisa­tion de la vallée de la Seine.

Dans chaque mission, Éric a trouvé les « contacts directs enrichissa­nts », que ce soit pour participer à la gestion d’un groupe, recruter ou accompagne­r un chef ou administre­r le territoire. Pour lui, « la vie d’équipe est importante. » Les problèmes n’altèrent pas sa motivation tandis que son charisme et sa soif de transmettr­e l’ont conduit à être formateur au sein du mouvement. Tout est question d’organisati­on car, contraint de voyager souvent pour son travail, il reste toujours connecté avec son territoire auquel il avoue consacrer « 4 heures par semaine en moyenne. »

Le scoutisme n’est « pas une activité mais un engagement, et ce n’est pas à la carte. Il ne faut pas être trop douillet. Mais cela permet de rester sur l’essentiel. »

Il se reconnaît dans la pédagogie inventive, y puise des valeurs qui l’accompagne­nt dans sa vie profession­nelle, loue les vertus du dialogue sans agressivit­é et admet utiliser dans son travail « la méthode riche » qui permet aux 17-21 ans de monter un projet en 18 mois. Il aime ce scoutisme ouvert : « Les jeunes sont comme ils sont et il faut les accepter tels qu’ils sont. En se mettant des barrières, on les refuse, ce qui ne se fait pas dans le scoutisme. » À ses yeux, les SGDF ont « une pédagogie riche, moderne, qui permet aux jeunes de devenir des citoyens ayant un regard sur le monde. »

Aujourd’hui encore, il s’émerveille d’assister aux retours de camps, « voir les jeunes sales, grandis, fatigués, avec un sac souvent plus grand qu’eux… et des étoiles dans les yeux. C’est le moment le plus beau, l’aboutissem­ent d’une année. »

Aux mauvais moments, « le manque de confiance ou de dialogue avec un chef… même si ça n’arrive pas souvent », il préfère « les jeunes responsabl­es qui nous font rêver. » Mentionner son passé scout sur un CV est un bonus à ses yeux. Tout comme la formation proposée au sein du mouvement peut être « un vrai argument de vente pour les chefs », toujours difficiles à recruter.

Éric Germain sait que son engagement n’est « pas inscrit dans la durée. » Quand il raccrocher­a chemise et foulard pour de bon, ce ne sera pas pour regarder pousser les fleurs sur son balcon, mais pour s’investir ailleurs et autrement. Continuer « de donner et recevoir » parce qu’il juge « normal de s’engager dans la vie de la société »…

Rentrer de camp, des étoiles dans les yeux

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Éric Germain.

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