Le chant et la danse pour parler du génocide rwandais

Le théâtre de Saint-quentinen-yvelines présente les 6 et 7 mars le spectacle Samedi détente, par la compagnie Kadidi.

Derrière la douceur d’un titre, la violence d’un génocide. Pour les Rwandais nés avant 1994, il y aura toujours un avant et un après le 6 avril. La chorégraphe Dorothée Munyaneza est de ceux-là. À travers la danse et le chant, elle revient sur l’une des pages les plus sombres de notre histoire.

Au coeur de la mémoire

Samedi détente, c’est le nom d’une émission de radio dont les musiques d’ailleurs ont bercé des générations d’enfants rwandais. C’est aujourd’hui le souvenir d’une enfance marquée par l’exode de millions de civils et celle de Dorothée Munyaneza ne fait pas exception. Avec une pudeur infinie, au travers de fragments d’histoire intime et de récits d’une guerre un temps étouffée par les médias occidentaux, la chorégraphe et danseuse livre un témoignage en forme de conte chanté et dansé, trouvant dans les inflexions du corps et de la voix un moyen d’exprimer l’indicible.

Entourée de la danseuse ivoirienne Nadia Beugré et du musicien Alain Mahé, Dorothée Munyaneza replonge au coeur de la mémoire, évoquant celle des disparus, des journées de marche sur les routes recouvertes de corps sans vie, l’absence d’une mère, souvenirs auxquels se mélangent les rires, les chants et les psaumes d’une époque révolue, avec la musique comme point unique d’ancrage.

■PRATIQUE Samedi détente, mardi 6 et mercredi 7 mars à 20h30 au théâtre de Saint-quentinen-yvelines. Tarifs : 12 à 22 €. Rens. : 01 30 96 99 00. www.tsqy.org