Toutes les Nouvelles (Versailles / Saint-Quentin-en-Yvelines)

Retour sur une semaine « blanche »

- Céline Evain

C’est une véritable nuit d’angoisse qu’a passée Hélène, son époux et sa maman âgée de 87 ans. Partie de Guyancourt mardi 6 février aux alentours de 18 h, elle n’est rentrée chez elle qu’au petit matin, le lendemain, à 5 heures après un calvaire sur les routes rendues impraticab­les par la neige.

« Nous nous sommes engagés sur l’a12 vers 18 h 30. Les panneaux lumineux annonçaien­t 1 h 15 pour rejoindre l’a13. Sur le coup, cela nous a paru évidemment beaucoup, mais pas monstrueux non plus… »

Hélène ne croit pas si bien dire. Très vite, le trafic se densifie. « Au début, nous avons parcouru tant bien que mal 500 mètres. Ensuite, on est resté à l’arrêt pendant plus d’une heure avant de ne plus bouger du tout. »

Plus d’essence, rien à manger ni à boire

A ce moment-là, évidemment, la tension commence à monter dans l’habitacle de la voiture.

« Quand on se retrouve comme ça, bloqués, en pleine tempête de neige, avec sa mère âgée de 87 ans dans la voiture, plus que deux barres d’essence à la jauge, rien à manger et rien à boire, c’est un peu difficile de rester zen. D’autant que nous n’avions aucune informatio­n sur la raison et la durée du blocage », explique Hélène.

En réalité, la petite famille apprend par le site Sytadin qu’un poids-lourd s’est mis en portefeuil­le au niveau de la bifurcatio­n du triangle de Rocquencou­rt.

« Nous avons commencé à voir des véhicules de secours nous pousser pour passer. Ensuite, ce sont carrément les sinistrés de la route euxmêmes qui se sont organisés. Ils ont fait déplacer les voitures sous la tempête de neige pour faire passer la dépanneuse. »

L’A13 : vision d’un autre monde

Sur les coups de 2 heures du matin, la jauge de la voiture passe sur la réserve.

« Là, on a décidé d’éteindre le moteur, et donc le chauffage. Notre seule chance a finalement été que nous étions très couverts. »

Finalement à 3 heures, la situation se débloque et la voiture d’hélène arrive à hauteur de la bifurcatio­n qui permet de rejoindre l’a13. « En passant, nous avons vu des pompiers, des policiers, des gens de la direction des routes… Il y avait au moins une vingtaine de personnes. Pourquoi aucun d’entre eux n’a remonté les files des voitures, simplement pour s’assurer que tout allait bien ? Je suis très surprise, et j’avoue ne rien y comprendre… », s’interroge Hélène.

Alors que le trafic reprend lentement, Hélène se croit sortie d’affaire…

« Lorsque nous sommes arrivés sur l’a13, la vision était quasi apocalypti­que », se souvient-elle, encore épuisée par sa nuit mouvementé­e. L’autoroute est recouverte par une épaisse couche de neige. « Nous avons roulé tout doucement jusqu’à Seraincour­t. Nous sommes rentrés chez nous à 5 heures du matin. »

Au total il aura fallu plus de 10 h à Hélène et à sa famille pour rejoindre sa maison. Jointe le lendemain matin par téléphone, après quelques heures de sommeil réparateur, Hélène est encore sous le choc. « Nerveuseme­nt, nous sommes épuisés. Nous nous rendons compte que nous avons vécu quelque chose d’exceptionn­el, et que cela aurait pu très mal se terminer. »

Des chutes de neige mardi 6 et mercredi 7 février. Plusieurs centaines de véhicules et leurs occupants ont passé une bonne partie de la nuit sur l’autoroute A12. Hélène, bloquée par la neige jusqu’à 3 h nous raconte son périple.

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 ?? (©Céline Evain) ?? Plusieurs centaines d’automobili­stes ont été bloqués sur l’a12 la nuit dernière. La nuit dernière, l’a13 a été recouverte par une épaisse couche de neige.
(©Céline Evain) Plusieurs centaines d’automobili­stes ont été bloqués sur l’a12 la nuit dernière. La nuit dernière, l’a13 a été recouverte par une épaisse couche de neige.
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