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Stationnement : ces garages qui n’en sont plus
La pratique est courante au Chesnay, sans être systématique. Il s’agit des garages transformés illégalement en pièce de vie. Le sujet remonte à la surface alors que la Ville réorganise l’intégralité de son système de stationnement : en résidentiel, probablement payant pour toutes les rues, avec des barrières pour les cinq parkings publics, avec des zones (verte et rouge). Sans oublier la mise en place du forfait post-stationnement (FPS), l’ancien PV : 30 euros ramenés à 17 en cas de règlement dans les 96 heures.
Bref, à l’heure de tout remettre à plat, le maire en profite pour rappeler à l’ordre certains de ses administrés. Et, une fois n’est pas coutume, il est rallié par un des groupes d’opposition, en la personne de Claire Mourier (Pour Le Chesnay, Ensemble à gauche).
Lors du dernier conseil municipal, le 7 février, Philippe Brillault a invité les Chesnaysiens « à utiliser leur place privée », ciblant directement ceux qui ne rentraient jamais leur voiture dans leur propriété ou dans leur garage.
Claire Mourier est allée dans le même sens. « Beaucoup de propriétaires ont transformé leur garage en pièce d’habitation et en conséquence occupent la voirie avec plusieurs véhicules. Il convient de mettre de l’ordre dans ce domaine et de rappeler les règles de vie en communauté. Il est anormal que les piétons, parents accompagnés d’enfants en bas âge, personnes à mobilité réduite, ne puissent circuler librement sur les trottoirs, ni que certains soient empêchés de sortir de leur domicile en raison de l’occupation sauvage de la voirie. »
Encore faudrait-il que les garages en question existent encore…
« Au prix du mètre carré… »
Car derrière les grilles de certaines maisons chesnaysienne, la place a trouvé une toute autre destination. Cela se voit parfois depuis la rue. La grille qui laissait autrefois passer un véhicule mène directement sur un mur nouveau avec une fenêtre. Elle ne pourrait pas laisser passer plus qu’une voiture à pédales. Pour d’autres, il faut se hisser sur la pointe des pieds pour constater le phénomène.
Rien n’interdit de transformer un garage en pièce de vie. Mais certaines règles doivent être observées (lire ci-contre). Jérôme*, un chesnaysien qui préfère garder l’anonymat le plus strict, en a pris connaissance. Cela ne l’a pas encouragé plus que cela à les respecter. Il s’en explique. « Au Chesnay, le prix au mètre carré est vraiment excessif. Alors chaque bout de superficie compte. Je n’ai donc pas hésité à deux fois. Mon garage est devenu mon bureau. »
A cet endroit, il a monté des plaques sur les murs. Un peu de peinture, un parquet, un lustre, des prises électriques. « Cela ne m’a pas pris très longtemps, témoigne-t-il. Je suis bricolo. » Et pas idiot non plus puisqu’il n’a pas hésité à laisser sa vieille porte de garage en place. « Elle reste visible de la rue. Comme cela, je suis tranquille. En apparence, mon garage existe toujours. Et je ne suis pas le seul à avoir fait ça. Certains de mes amis ont carrément fait une chambre. »
Et la voiture ? Jérôme l’avoue. « Je la laisse dehors. D’abord parce que je n’ai plus de garage. Mais ça, je suis bien au courant. Ensuite parce que c’est plus pratique et moins cher. Je sais que ce n’est pas très civique, mais bon, ce n’est pas la fin du monde non plus. »
A l’heure où la Ville s’apprête à revoir tout son stationnement, Jérôme ne semble pas montrer plus d’inquiétude que cela. « Nous prendrons une carte de résident. C’est tout. Dans la journée, il n’y a qu’une voiture qui reste au Chesnay. L’autre me sert pour mon travail. On devrait s’en sortir », calcule-t-il, non sans une certaine ironie.
Alors que Le Chesnay s’apprête à bouleverser ses habitudes en termes de stationnement, une pratique courante est pointée du doigt. Celle des garages transformés illégalement en pièce de vie. « Il convient de mettre de l’ordre »
* Le prénom a été modifié.