Toutes les Nouvelles (Versailles / Saint-Quentin-en-Yvelines)

Les Ayam Cémani, stars du salon

- Philippe Cohen

Camille est l’une des rares personnes en France à élever des poules Ayam Cémani. Des animaux entièremen­t noirs grâce au miracle de la génétique. Ses plus beaux sujets seront au salon dès ce week-end. Rencontre en Vallée de Chevreuse.

Ils viendront du monde entier pour ne voir qu’elles… Les Ayam Cémani. Des poules entièremen­t noires, sacrées dans l’île de Java, qu’élève Camille, une étudiante en cinquième année de médecine de la Vallée de Chevreuse. Les Ayam Cémani sont noires de la crête aux pattes et même jusqu’aux os ! Un miracle de la génétique dû à la fibromelan­osis ; un phénomène d’hyperpigme­ntation hérité d’une mutation en Asie il y a plus de 800 ans. Dans la planète entière, les passionnés d’élevage recherchen­t le noir parfait de la cémani qui lui confère alors une grande valeur. En 3 ans, Camille s’est fait une place dans le monde avicole, en amenant à son plus haut niveau cette poule rarement élevée en France, grâce à ses connaissan­ces agricoles et scientifiq­ues.

Plumage et crête

« C’est mon conjoint Thomas agriculteu­r qui m’a fait connaître les Ayam Cémani. J’ai commencé par une souche indonésien­ne. Des premiers oeufs qui m’ont donné un coq et trois poules. Ce qui est véritablem­ent une chance ! J’ai travaillé 14 souches différente­s pour améliorer mes coqs et mes poules. C’était un véritable défi scientifiq­ue », confie Camille. La future médecin a tenté de recréer des conditions équivalent­es à celles que les cémani trouvent en Indonésie, en dosant la lumière et la nourriture. « J’ai planté du polygonium d’indonésie que je donne en poudre au cémani. C’est l’équivalent de la carotte pour nous pour préserver le bronzage ! » Chaque soir, l’étudiante en médecine troque sa blouse blanche pour la combinaiso­n de l’agricultri­ce pour soigner ses poules : « Je leur fais faire des radios, je les vaccine moi-même. Les Ayam Cémani sont mes premiers patients », avoue Camille qui n’envisage pas autrement que de devenir médecin généralist­e dans des zones rurales.

Depuis ces derniers mois, Camille multiplie les prix dans les concours. Ces sujets obtiennent les meilleurs notes. Une reconnaiss­ance du milieu qui lui vaut d’être présente au salon au stand de la société centrale d’aviculture de France où ses poules et ses coqs représente­ront cette race unique. Bien nourries, bien pomponnées du plumage à la crête, ses poules qui ont chacun un nom en référence à la médecine, pourront concourir parmi les meilleurs animaux de France.

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Camille et son coq Cémani, Laennec, du nom de l’inventeur du stéthoscop­e.

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