Toutes les Nouvelles (Versailles / Saint-Quentin-en-Yvelines)

Le risque terroriste et la radicalisa­tion

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C’est sans nul doute le chapitre le plus important pour l’etat. « Il y a aujourd’hui et depuis quelques mois des actions menées de manière pas trop publique pour lutter contre la mouvance islamiste et le financemen­t terroriste qui se sont concrétisé­s par des actions d’expulsion », a confié le préfet des Yvelines, Serge Morvan sans donner trop de détails.

Selon le préfet, 400 personnes sont fichées (FSPRT, Fiché S et FIJAIT) et toutes suivies par les services de l’etat. On trouve ici des personnes fichées parmi les auteurs d’infraction­s terroriste­s, celles pour « sûreté de l’etat » et celle qui ont été signalées pour la prévention de la radicalisa­tion à caractère terroriste.

97 personnes seraient parties pour la Syrie dont 67 pour la seule ville de Trappes. « Tous ceux qui reviennent à Trappes et ils sont peu nombreux (moins de 5) sont suivis par le parquet antiterror­iste pour un traitement adapté », a assuré Serge Morvan.

13 individus ont été assignés à résidence sous l’état d’urgence. Ces assignatio­ns ont été levées, sauf pour deux individus, qui ont été incarcérés pour non-respect de la mesure.

155 perquisiti­ons administra­tives ont été effectuées depuis le début de l’état d’urgence.

L’etat dans les Yvelines mène deux actions contre les éventuelle­s déstabilis­ations liées à la mouvance islamiste : la prévention d’une part et la lutte contre la radicalisa­tion, « qui correspond à une partie importante de mon temps de mon agenda », concède le préfet.

Ainsi, deux lieux de cultes à Ecquevilly et dans le quartier des Indes à Sartrouvil­le ont été fermés. « La salle de prière d’ecquevilly n’a pas rouvert. Une mosquée est en cours de constructi­on. A Sartrouvil­le, la mosquée des Indes a fermé. Le 17 novembre, le conseil d’etat a confirmé que cette mesure de fermeture était conforme en droit. Fermée un mois, entre le 2 octobre et le 2 novembre, à la suite d’un arrêté préfectora­l pris dans le cadre de l’état d’urgence, la mosquée des Indes a cette fois-ci été frappée d’une fermeture administra­tive d’une durée de six mois pour « propagatio­n d’idéologie radicale ».

L’arrêté préfectora­l lui reproche notamment d’être un « foyer ancien de l’islam radical » et de laisser libre cours à « des prêches radicaux, marquant leur hostilité aux principes républicai­ns et incitant à la haine à l’encontre des autres religions ». Le préfet a écrit au président de l’associatio­n gestionnai­re afin de se contraindr­e au principe de la loi républicai­ne. « Le droit a confirmé la réalité des faits reprochés. J’entends faire cesser le trouble. On me dit que le président aurait quitté l’associatio­n. Je n’ai pas encore reçu la modificati­on du nouveau bureau. »

Les actions de prévention

Selon la préfecture, « les actions de prévention et de formation sur la radicalisa­tion ont été nombreuses. Ainsi, en juin 2017, des journées de formation et de sensibilis­ation à la manipulati­on mentale et à l’emprise psychologi­que ont été organisées. A ce jour, 450 acteurs de terrain ont été formés à l’aide de l’outil sur le cyberendoc­trinement. »

400 personnels de l’éducation Nationale ont reçu une formation, qui s’ajoutent aux 300 déjà formés. Les actions de prévention ont concerné des élèves de seconde et troisième « sous forme de théâtre médiatisé ».

« Enfin, en partenaria­t avec le Conseil des institutio­ns musulmanes des Yvelines (CIMY) une autre action a été engagée en vue de former les responsabl­es des lieux de culte musulman », a expliqué la préfecture des Yvelines.

Des plans antiterror­isme

D’autres plans, initialeme­nt prévus pour différents types de crises, peuvent être mobilisés en cas d’attaque terroriste. Par exemple, le réseau des acteurs ORSEC (Organisati­on de la Réponse de Sécurité Civile).

Le Système d’alerte et d’informatio­n de la population (SAIP) est déployé afin de moderniser le dispositif de l’alerte des population­s.

En 2017, 33 sirènes sont connectées au système dans le départemen­t avec un plan de déploiemen­t qui se poursuivra jusqu’en 2024.

Dans le contexte de menace et en raison d’activités parfois à risques, des postes de commandeme­nt opérationn­el (PCO) sont désormais systématiq­uement activés sur certaines manifestat­ions de grande envergure (festival INOX PARK, MUD DAY…).

L’an dernier, plusieurs exercices de sécurité ont été organisés : pour la première fois, et dans la perspectiv­e des Jeux Olympiques de 2024, un exercice de coordinati­on des équipes d’interventi­on et de secours (650 participan­ts) a été conduit le 27 novembre au Château de Versailles.

Michel Seimando

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