Toutes les Nouvelles (Versailles / Saint-Quentin-en-Yvelines)

Ligne 18 : un déni de démocratie ?

- Florie Cedolin

Face à ceux qui lancent des pétitions pour demander l’arrivée de la ligne 18 au plus tôt, face aux remous provoqués par les rebondisse­ments du dossier du Grand Paris Express, ceux qui sont contre ou en tout cas souhaitera­ient voir le projet modifié s’organisent.

Ainsi, la semaine dernière, les maires des villes de Villiersle-bâcle (91), Saclay (91), Châteaufor­t et Magny-les-hameaux, tenaient une conférence de presse commune, avec diverses associatio­ns comme Les Amis de la Vallée de la Bièvre, les Amis du Grand Parc de Versailles ou encore Terres fertiles et Terre et Cité. Objectif : faire le point sur le dossier de cette sacro-sainte ligne 18, qui doit relier Orly à Versailles en 30 minutes grâce à un supermétro ; la ligne 18 étant la dernière ligne prévue dans le cadre du Grand Paris Express, un projet lancé en 2010 par Christian Blanc.

Depuis près de 5 ans, les associatio­ns et les communes se battent contre cette ligne 18. Les uns souhaitera­ient la voir purement et simplement oubliée ; les autres comme le maire de Châteaufor­t ne sont pas contre mais à certaines conditions. Car ce qui bloque dans les Yvelines, c’est le passage en aérien de cette ligne sur environ 13 km, sur le Plateau de Saclay et donc non loin des habitation­s des communes de Châteaufor­t et Magny-les-hameaux.

Ce passage aérien n’était pas prévu dans le projet initial. Mais, « suite aux demandes de grosses villes, six gares supplément­aires ont été ajoutées, rappelle Patrice Gilbon, le maire de Villiers-le-bâcle. Cela a augmenté le budget, il a donc fallu trouver des économies à faire ; le tronçon en aérien est moins coûteux. Nous refusons catégoriqu­ement cette version aérienne. »

« Nous ne sommes pas contre une ligne de transports mais pas n’importe comment, poursuit Patrice Pannetier, maire de Châteaufor­t. Nous pourrions par exemple mettre à plat la ligne 18 qui pourrait longer la RD36 et ainsi ne pas avoir d’emprise sur les terres agricoles. » Outre les nuisances provoquées pour les riverains, c’est effectivem­ent sur les terres agricoles que le bât blesse. 2 300 ha ont pourtant été sanctuaris­és sur le plateau de Saclay. L’idée était qu’avec le métro en aérien, les agriculteu­rs pouvaient poursuivre leurs activités en dessous.

Crainte de l’urbanisati­on du Plateau de Saclay

Mais au passage de la ligne s’ajoute la nécessité de voies pour les secours, empêchant les agriculteu­rs de poursuivre correcteme­nt

Les communes de Châteaufor­t, Villiers-le-bâcle, Saclay et Magny-les-hameaux ont ainsi déposé un recours auprès du Conseil d’état pour faire annuler l’enquête publique et la déclaratio­n d’utilité publique qui en a découlé, nécessaire à la réalisatio­n de la ligne 18.

D’ailleurs, tous s’accordent sur un point : cette enquête publique a été « un déni de démocratie ». « Cette enquête publique a été totalement faussée, nous en espérons une nouvelle », précise Patrice Pannetier.

« 4 000 avis ont été donnés sur cette ligne au cours de l’enquête publique, soit plus que toutes les autres lignes réunies, note Michel Meunier, représenta­nt de l’associatio­n des Amis de la Vallée de la Bièvre. 94 % étaient signifiant­s. Il y a eu nombre de rapports qui ont remis en cause l’intérêt socio-économique de la ligne 18. Tout est resté lettre morte. C’est un exemple de détourneme­nt des procédures démocratiq­ues. »

Sans oublier que les enquêtes publiques déjà réalisées n’ont pas concerné la future gare de Saclay, dénommée CEA - Saintaubin, alors même qu’elle est censée être située dans une zone inconstruc­tible pour plusieurs décennies du fait de la présence non loin de centrales nucléaires, même inactives.

Suite à leurs recours en conseil d’état, les villes et les associatio­ns viennent de recevoir le « mémoire en défense de la Société du Grand Paris ». À leur tour, elles devront en renvoyer un. Autant dire que la décision ne sera pas rendue avant six à huit mois au mieux. Mais que le Conseil d’état prenne son temps, il est fort probable que la ligne 18 n’arrive pas sur le plateau de Saclay avant 2030, au mieux.

Quatre villes et encore plus d’associatio­ns. Ils sont nombreux à se mobiliser contre l’arrivée de la ligne 18 sur le Plateau de Saclay ou en tout cas dans la forme que prévoit l’actuel projet. Bataille depuis 5 ans Recours auprès du Conseil d’état

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