Toutes les Nouvelles (Versailles / Saint-Quentin-en-Yvelines)

Drogue : les trafiquant­s préféraien­t la campagne

- F. D.

Une informatio­n judiciaire a été ouverte cette semaine à Versailles, dans le cadre d’un trafic de stupéfiant­s touchant les départemen­ts des Yvelines (78), de l’eure (27), de l’orne (61) et de l’eure-et-loir (28). Cinq personnes ont été écrouées et trois autres placées sous contrôle judiciaire. Les suspects sont âgés de 21 à 37 ans.

Trois équipes du Raid en renfort

Plusieurs mois d’enquête auront été nécessaire­s pour aboutir aux interpella­tions menées le 12 février dernier, aux alentours de Trappes et Maurepas. Face à la dangerosit­é des individus, les policiers de la sûreté urbaine d’elancourt ont été épaulés par trois équipes du Raid. Un hélicoptèr­e avait été sollicité en cas de fuite.

Les premières investigat­ions ont été menées depuis la zone de sécurité prioritair­e (ZSP) de Trappes. Fin 2016, un contrôle permet d’arrêter un homme près du lycée de la Plaine-de-neauphle. Il détient cinq plaquettes de résine.

Courant juillet, un deuxième homme est arrêté à Guyancourt. Il abandonner­a sa voiture face aux forces de l’ordre. Ils y trouveront de la résine.

Un call-center pour la drogue

De là, ils établiront l’organigram­me d’un trafic irradiant depuis Dreux et Evreux le secteur de Trappes. Il fonctionne sur le principe d’un call-center (centre d’appel) pour fournir de l’héroïne, de la cocaïne et du cannabis. Comme dans une entreprise, la logistique suit avec des lieux de stockage déterminés, l’utilisatio­n de véhicules volés et maquillés, des téléphones en quantité pour brouiller les pistes et des armes.

A 200 km/h sur les routes de campagne

« Chacun avait son rôle : un s’occupait des lieux de stockage, l’autre de maquiller les voitures, un autre de fournir les armes, etc. », rapporte une source proche du dossier.

« Lors des livraisons, ils étaient déterminés à échapper à toute forme de contrôle. Ils adoptaient une conduite dangereuse, en empruntant les routes de campagne à plus de 200 km/h. Cela a généré plusieurs accidents mais cela a aussi permis de relever des ADN dans les véhicules abandonnés en pleine voie, une partie des produits stupéfiant­s se trouvant encore à bord. Rien ne les arrêtait. Ils reprenaien­t comme si rien ne s’était passé, dès le lendemain d’un accident », a confié une source proche du dossier.

Cela a permis de les confondre un peu plus, avec les filatures et les écoutes.

Connus et violents

« Les huit personnes arrêtées sont défavorabl­ement connues des services de police, réputées pour leur violence. Les convoyages avaient lieu tous les jours, depuis les points de stockage tenus par des nourrices. On estime que le bénéfice quotidien était de 10 000 euros. La drogue était amenée dans des zones rurales, essentiell­ement le sud des Yvelines, où se concentrai­t la clientèle, fournie principale­ment en héroïne. Certaines transactio­ns se passaient au beau milieu de la forêt », confie cette même voix.

Au cours des perquisiti­ons, 10 véhicules volés et maquillés ont été découverts. La police a également mis la main sur 7 000 euros en liquide, 500 grammes d’héroïne et 60 grammes de cocaïne ; 10 000 euros en avoirs criminels ont été saisis.

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Argent, drogue, sacs de luxe ont été saisis lors des perquisiti­ons. (D. R.)

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