Toutes les Nouvelles (Versailles / Saint-Quentin-en-Yvelines)
La ville veut réduire la circulation de transit sur son territoire
Pierre-françois Viard, maire de la ville, pressentait une soirée houleuse, en scrutant la salle Camille-saint-saens, mardi 13 février, peu avant l’ouverture d’une première réunion publique consacrée à la circulation. Le pronostic s’est révélé exact, autour d’un sujet qui cristallise des tensions importantes parmi la population. Parmi les Louveciennois, les intérêts divergent entre automobilistes et tenants des circulations douces.
Anticiper l’impact de Villevert
Environ 150 habitants avaient pris place pour écouter le diagnostic établi par le cabinet Abtoo, mandaté par la ville pour se pencher sur la circulation. La sécurité, le stationnement et les déplacements piétonniers font aussi partie de cette analyse.
Pour tenter de déminer un terrain sur lequel un certain nombre d’opposants se sont engouffrés, Pierre-françois Viard a posé les bases de la concertation en insistant sur le fait qu’aucune décision n’était encore prise et qu’il s’agissait avait tout de regarder la situation en face avant de se retrousser les manches pour améliorer les conditions de déplacement en ville.
Philippe Delarue, adjoint au maire chargé de la circulation, a dû régulièrement batailler pendant ces trois longues heures de réunion, pour faire entendre au public qu’il s’agissait de parler circulation et non pas de tirer à boulets rouges sur les projets immobiliers conduits par la ville, même si ceux-ci vont impacter la circulation dans les années à venir.
Et c’est bien là une partie de l’enjeu que de permettre d’absorber l’impact de l’arrivée des nouveaux habitants sur les flux de circulation. « Le projet Villevert va générer 1 600 véhicules/jour supplémentaires. Pour Plains-champs ce sera 900 », annonce Bernard Adouobo, directeur général du cabinet Abtoo.
Dissuader les automobilistes
La majorité n’hésite pas à mettre en avant l’aspect sécurité, pour motiver l’ouverture de ce dossier. Les mesures de vitesse faites par le cabinet Abtoo montrent en effet des limitations à 30 peu respectées dans Louveciennes.
Préparant son effet, Philippe Delarue est entré ensuite dans le vif du sujet : « 49 % de la circulation au centre de Louveciennes est le fait de véhicules en transit. »
Déjà saturées, les entrées de ville sur la RN 186, les rues Saint-martin, général-leclerc, de Voisins et maréchal-joffre, pourraient finir complètement congestionnées.
La lutte va s’appuyer sur des sens uniques, proposés par le cabinet Abtoo, pour rallonger sensiblement la traversée de la ville et diriger le flux vers la rue Saint-martin et Princesse. « Nous reportons le trafic audelà de Louveciennes, nous équilibrons les flux en utilisant une artère qui a vocation à accueillir davantage de trafic », explique le consultant devant des protestations dans la salle.
De guerre lasse, face aux ricanements et aux intérêts particuliers qui polluent la sérénité des débats, Bernard Adouobo finit ensuite par recadrer fermement les choses. « Il faut savoir ce que l’on veut et prendre conscience d’une non-maîtrise de la ville sur la route nationale, ses feux, son élargissement ou la construction d’un saut-de-mouton pour sortir de la ville. Le fil conducteur est d’apaiser la circulation, d’apporter de la sécurité aux piétons, aux écoliers et de gagner du stationnement. »