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L’adjoint à l’urbanisme écarté
Climat tendu en mairie de Maurepas. Le 19 février, le maire Grégory Garestier (LR) a pris un arrêté pour retirer la délégation de Christian Guillot, son adjoint chargé de l’urbanisme.
« À ce jour, tout me laisse à croire que Christian Guillot aurait utilisé des informations qu’il détenait dans le cadre de sa fonction d’élu pour favoriser un intérêt personnel lié à l’achat d’une parcelle jouxtant son domicile, explique le maire. La relation de confiance indispensable à toute collaboration entre un maire et son délégué étant rompue, cette décision s’est imposée à moi. »
Cette parcelle d’environ 30 m2 jouxte le terrain sur lequel se trouve la maison de Christian Guillot. « Il y a environ un an, un expert judiciaire a envoyé un courrier à la mairie, informant que la propriétaire de cette parcelle souhaitait la vendre pour un euro symbolique à la mairie, auquel se seraient ajoutés les frais de notaire, raconte Christian Guillot. J’ai rencontré l’expert judiciaire qui m’a dit que cette parcelle n’intéressait personne. C’est en effet un terrain délaissé. Je l’ai informé que cela m’intéressait mais j’ai demandé à ce qu’une estimation soit faite, refusant de l’acquérir à l’euro symbolique, du fait de mon poste d’adjoint à l’urbanisme. L’offre m’a convenu. Je me suis porté acquéreur. »
Par la suite, lors d’un conseil municipal en décembre 2016, se trouvait à l’ordre du jour une délibération concernant trois parcelles. Or, cette délibération aurait également dû concerner la parcelle achetée par Christian Guillot, mais suite à l’arrangement avec l’expert judiciaire, le service de l’urbanisme l’avait retirée de la délibération.
Et c’est cela que Grégory Garestier reproche à son adjoint : ne pas l’avoir informé de son arrangement avec l’expert. « J’aurais peut-être dû lui en parler, concède Christian Guillot. Mais le maire a indiqué dans sa lettre au préfet que le terrain n’intéressait pas la Ville. »
Plus encore, le maire accuserait son adjoint d’avoir dissimulé un document envoyé par l’expert, le 17 octobre 2016, informant le maire que « pour la parcelle, nous nous rapprochons de M. Christian Guillot, riverain de celle-ci », et que par conséquent, la délibération concernant cette parcelle était retirée de l’ordre du jour du conseil. « C’est faux. Je demande au maire de m’expliquer comment ce document aurait pu échapper au contrôle de l’administration. Et puis ce document prouve en plus que le maire a été prévenu deux mois avant le conseil par l’expert. Où est la dissimulation ?»
Christian Guillot est adjoint au maire depuis 2014 et l’élection de Grégory Garestier à la tête de la commune. Il avait déjà été adjoint au maire aux côtés de Jean-louis Levet (1983-1989). « Je suis profondément choqué de cette affaire, confie l’adjoint. On salit mon nom, ma famille. A aucun moment je n’ai pu parler avec mes collègues adjoints, qui ne peuvent même pas m’appeler. Je suis le pestiféré. Je pense que c’est une opportunité de me nuire. »
Le maire a annoncé « qu’il appartient désormais à la justice de qualifier les faits, de déterminer l’intentionnalité ou non de la faute ».
Pour le moment, seules les délégations de Christian Guillot lui ont été retirées. Le retrait, ou pas, de sa fonction d’adjoint sera voté au prochain conseil municipal, le mardi 10 avril.
« Une relation de confiance rompue » « Je suis le pestiféré »