Toutes les Nouvelles (Versailles / Saint-Quentin-en-Yvelines)
Les élus dénoncent un « scandale d’etat »
La réaction des départements de la petite et de la grande couronne ne s’est pas fait attendre : « Cette décision unilatérale du gouvernement est la conséquence d’une vision parisiano-centrée et d’une absence totale de concertation ».
Ils sont plusieurs élus, des présidents de la grande et de la petite couronne, qui guerroient depuis des mois sur le Grand Paris à avoir réagi à l’annonce du Premier ministre et de son nouveau calendrier sur le supermétro appelé Grand Paris Express.
« Il ne tient aucunement compte de l’avis exprimé par les départements et les collectivités de petite et de grande couronne », ont indiqué dans un communiqué plusieurs signataires*dont le président des Yvelines, Pierre Bédier, ou encore Patrick Devedjian celui des Hauts-de-seine.
« Cette décision unilatérale du gouvernement est la conséquence d’une vision parisiano-centrée et d’une absence totale de concertation », ont-ils attaqué, voyant ici « un absolu mépris du Premier Ministre pour la voix des élus et les habitants de petite et grande couronne ».
Selon eux, « Le gouvernement évoque des problèmes techniques et financiers infondés dont les élus n’ont pu juger le fondement n’ayant pas eu le droit de disposer de documents solides durant la prétendue concertation qui ne fût en réalité qu’un simulacre », soulignant une « absence d’écoute ».
Ils indiquent, par ailleurs, que la Cour des comptes avait alerté avec insistance sur le fait que « les élus membres du conseil de surveillance de la Société du Grand Paris étaient intentionnellement privés des informations qui auraient dû leur permettre d’exercer leur rôle de contrôle et de proposition, comme le prévoit l’article 8 du 7 juillet 2010 ».
Des économies ?
Les élus n’entendent pas que « le gouvernement puisse engager un plan d’économies de grande ampleur sur le projet lui-même », évoquant « des économies faîtes au détriment des populations, en supprimant des éléments fonctionnels du métro ou en dégradant les conditions d’exécution du chantier […] »
Ils contestent ainsi « la validité du budget de la Société du Grand Paris dont l’absence de gouvernance en a fait un bateau ivre ».
Les collectivités territoriales rappellent pour leur part Edouard Philippe que « les Franciliens contribuaient massivement au financement de la Société du Grand Paris, notamment par la taxe spéciale d’équipement (taxe d’habitation et taxe foncière). Elles rappellent également que c’est par manque de financement de l’etat que le calendrier initial n’a pas été tenu ».
Avant de conclure : « Le Grand Paris Express doit désenclaver des territoires, accroître l’offre de logements et d’emploi en Ile-de-france, faciliter le quotidien des Franciliens. Ces annonces ne font que confirmer l’absence de vision stratégique de ce gouvernement. »
M. S. *Valérie Pécresse, la présidente de la région Ile-de-france, Jean-jacques Barbaux, Président de Seine-et-marne, Pierre Bédier, Président des Yvelines, François Durovray, Président de l’essonne, Patrick Devedjian, Président des Hauts-de-seine, Stéphane Troussel, Président de Seine-saint-denis, Christian Favier, Président du Val-de-marne, Marie-christine Cavecchi, Présidente du Val d’oise.