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La dépanneuse volée fait du rentre-dedans à la Bac

- N.G.

C’est une course-poursuite digne de Fast and Furious à laquelle Jean-charles s’est livré, le 15 octobre 2017, sur les autoroutes A12 et A 13.

Ce soir-là, vers 22h30, une voiture de la Bac, toutes sirènes hurlantes, se porte à sa hauteur et le somme de s’arrêter sur la bande d’arrêt d’urgence. Mais cet homme de 45 ans n’en a fait qu’à sa tête…

Une cavalcade entamée une demiheure plus tôt.

Déposé par de mystérieux complices devant le garage d’occasions New auto de Coignières, ce dépanneur de profession escalade le grillage, muni d’une véritable petite boîte à outils. Il doit voler une dépanneuse pour le compte des deux individus mystères, puis leur livrer sur un parking. En échange, il empochera la somme de 2 000 euros.

Au passage, le quadragéna­ire prend le soin d’abaisser une caméra de surveillan­ce située sur un toit. Peine perdue, puisqu’il est aussitôt repéré par le propriétai­re du garage, qui voit passer sa dépanneuse sous ses yeux.

Pris en chasse à 22h30 par la police au volant de sa machine, cet habitant de Gargenvill­e va prendre tous les risques pour ne pas se faire prendre.

La course-poursuite, lancée à pleine vitesse (120 km/h) va durer 15 km jusqu’à Mantes-la-ville. Sur la route, emporté par son élan, il percute la voiture de police qui s’était placée devant lui pour tenter de le stopper. « J’ai essayé de freiner une fois, deux fois, mais à la troisième je n’ai pas pu les éviter… », explique ce multirécid­iviste du vol, au casier judiciaire long comme le bras. Il cumule au total 7 ans d’emprisonne­ment.

Jean-charles, l’air abattu, a expliqué aux juges devant qui il comparaiss­ait le 21 février dernier au tribunal correction­nel de Versailles que « l’appât du gain » avait été plus fort que tout. « La ferraille en ce moment ça ne paye plus, et le remorquage, ce n’est pas tous les jours », a-t-il tenté de justifier.

Les policiers présents lors de l’audience ont tous les trois la même version. « Il nous a percutés de plein fouet. Mon collègue à l’arrière a littéralem­ent valsé », a précisé l’un des fonctionna­ires à la barre du tribunal.

Les policiers ont même été contraints de crever les pneus de la voiture du fuyard avec une herse pour la stopper.

Lors de sa garde à vue, l’homme sera victime d’une crise de tachycardi­e et sera transporté à l’hôpital. « Pour quelqu’un de cardiaque, vous avez pris de sacrés risques », a ironisé le procureur de la République, qui a décrit « un homme qui n’hésite pas à mettre en danger la vie des policiers. À ce titre, j’estime qu’une étape supplément­aire a été franchie. La juste peine par rapport à la gravité des faits serait de 14 à 16 mois de prison avec mandat de dépôt », a-t-il insisté lors de ses réquisitio­ns.

Il n’a pas omis de rappeler que Jean-charles était sous le coup d’un sursis avec mise à l’épreuve. « Le problème, c’est que vous êtes totalement hermétique aux signes que la justice vous donne pour arrêter ce parcours délinquant », ajoute-t-il. Le dépanneur fou a été condamné à 24 mois de prison ferme. La présidente a également demandé la révocation partielle à hauteur de 5 mois d’un ancien sursis.

Au total, Jean-charles passera quasiment deux ans et demi en prison. Une peine qui a pris effet le soir même.

Une somme de 10 650 euros, au titre du préjudice subi par New auto occasion, lui a également été réclamée.

« Mon collègue a valsé » « La ferraille ça ne paye plus »

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