Toutes les Nouvelles (Versailles / Saint-Quentin-en-Yvelines)

Un livre de référence sur la cité des Dents de scie

- Emmanuel Fèvre Emmanuel Fèvre

C’est une cité pavillonna­ire pas comme les autres. Situées dans le quartier Jaurès, les Dents de scie ont été construite­s en 1931 par l’office public d’habitation­s à bon marché de Seineet-oise et conçues par les architecte­s André et Henri Gutton.

Ces maisons mitoyennes, de part et d’autre de l’avenue Marceau, ont longtemps abrité des cheminots, travaillan­t au triage SNCF de Trappes.

Anissa Lamri a passé son enfance dans l’une de ces habitation­s. Employée en mairie de Trappes, à la tête du service Mémoire de Trappes, la jeune femme a voulu témoigner de cet ensemble architectu­ral. En juin 2017, la Trappiste a publié le livre La cité des Dents de scie, histoire d’un patrimoine, aux éditions Bookelis.

L’auteure livre ce témoignage dans le cadre d’une thèse soutenue en 2008, s’attachant à montrer le caractère architectu­ral, social et historique de cette cité ouvrière. « Les Dents de scie servent de base à mon mémoire de fin d’études, après un master de sauvegarde du patrimoine culturel et textuel, à l’université de Reims », explique cette petite-fille de cheminot. Anissa Lamri avait obtenu la note de 19/20, avec félicitati­ons du jury et l’encouragem­ent à publier son travail. Chose faite désormais.

« Je m’interroge afin de comprendre et montrer comment un ensemble architectu­ral qualifié de sans intérêt dans les années 1990 peut devenir ensuite un patrimoine historique », explique Anissa Lamri.

Car les Dents de scie reviennent de loin. À l’aube des années 1990, plutôt que d’entamer une rénovation d’envergure, le bailleur social Opievoy décide de les raser. S’ensuit une montée au créneau des résidents, d’une mobilisati­on des Trappistes, dont le maire de l’époque, Bernard Hugo (PCF), pour garder ce patrimoine historique. C’est la belle aventure, couronnée de succès, que raconte Anissa Lamri au travers d’un livre de 150 pages, véritable travail d’enquête. « La documentat­ion était inexistant­e ou incomplète. Je me suis basée sur les archives de la rénovation, des nombreux témoignage­s des habitants et de mes souvenirs », confie l’auteure.

Anissa Lamri a complété sa baignés dans le bac situé dans la pièce qui servait de buanderie », raconte le Trappiste. Loger dans des maisons désormais historique­s est un motif de satisfacti­on pour ces habitants. Même si désormais toute modificati­on intérieure ou extérieure est interdite et si la plupart des locataires ne sont plus des cheminots. « Je suis très fier d’habiter ici et très heureux de savoir cet ensemble protégé », ajoute Christian. documentat­ion, vérifié ses propos, recueilli de nouveaux témoignage­s, mis en page, réalisé des dessins et autoédité son livre. « Jean, un retraité cheminot, a relu chacune des pages et apporté ses précieux conseils. Il est malheureus­ement décédé en 2016. »

Le quartier a failli être rasé

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Anissa Lamri, avec son livre, au coeur des Dents de scie.
 ??  ?? Les Dents de scie sont situées avenue Marceau, dans le quartier Jaurès.
Les Dents de scie sont situées avenue Marceau, dans le quartier Jaurès.

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