Toutes les Nouvelles (Versailles / Saint-Quentin-en-Yvelines)
Ces habitants y ont vécu « une vie heureuse »
« Nous étions plusieurs de la famille Guedon à habiter avenue Marceau », se souvient Nicole. « Nous nous sentions chez nous aux Dents de scie. Les portes n’étaient pas fermées à clé. Les vélos restaient dehors », ajoute cette Trappiste, née au 36, avenue Marceau en 1942.
Eau, électricité, toilettes… « un grand luxe » à l’époque
En 1991, la démolition des maisons s’annonce. La famille fait construire une maison de l’autre côté de la nationale et déménage un an plus tard. Le projet un temps avancé par le bailleur de vendre les lots aux locataires fait aussi long feu. « C’était très dégradé. L’électricité était défectueuse, les plombs sautaient sans arrêt, tout était à refaire… C’est ce qui a bloqué la vente. Nous serions restés avec plaisir ici », ajoute Nicole, maman de quatre enfants, dont Anissa, l’auteure de cet ouvrage sur les Dents de scie.
Petite, Nicole était gardée par les voisins en l’absence de ses parents, son père notamment, cheminot sur le triage de Trappes.
« Mon père venait de Normandie. Emménager dans un pavillon avec l’eau, l’électricité, des toilettes dans la maison, était un grand luxe. Mme Agoutin, la voisine, nous gardait, ses enfants étaient mes parrains et marraines. Je me souviens d’une enfance heureuse, malgré la guerre et les difficultés qui ont suivi. Plusieurs maisons ont été détruites pendant les bombardements, lors desquels nous descendions nous réfugier à la cave. Deux énormes trous de bombes ont longtemps subsisté aux extrémités de l’avenue. »
Christian Noël est aussi un habitant historique de l’avenue Marceau. « Je suis ici depuis 68 ans, dans la maison de mon enfance, je suis arrivé avec mes parents en 1950. Avant d’avoir une salle de bain, nous allions aux douches municipales, qui se trouvaient dans l’actuelle Maison des syndicats. Les enfants étaient