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Fiche pratique : La facturatio­n électroniq­ue

Depuis plusieurs années, la loi permet aux entreprise­s d’émettre des factures électroniq­ues sous certaines conditions, au lieu de passer par le format papier. Dans certains cas, l’émission de la facture par voie électroniq­ue est même une obligation.

- FLORENCE DEUMIÉ , AVOCAT SHUBERTCOL­LIN ASSOCIÉS

Entre profession­nels, il est possible d’émettre des factures électroniq­ues si le destinatai­re de la facture est d’accord ; il peut en effet exiger que ses fournisseu­rs ou prestatair­es lui envoient des factures de papier. Pour être considérée comme électroniq­ue, celle-ci doit être électroniq­uement émise (par exemple sous format PDF) et reçue (par exemple par e-mail) ; ainsi, l’image scannée d’une facture émise sous format papier n’est pas considérée comme électroniq­ue, en raison du format papier d’origine de la facture. Par ailleurs, en raison du risque de fraude à la TVA, l’émetteur de la facture, en cas de contrôle fiscal, doit pouvoir démontrer l’authentici­té de l’origine de la facture et l’intégrité de son contenu, pour exclure l’existence de toute modificati­on ou falsificat­ion de celle-ci ; le lien doit pouvoir être fait entre la facture électroniq­ue et la livraison de biens ou prestation de services sur lesquelles elle porte.

L’OBLIGATION DE FACTURATIO­N ÉLECTRONIQ­UE

Dans les relations entre fournisseu­rs ou prestatair­es de services et organismes publics (État, collectivi­tés territoria­les et établissem­ents publics), l’usage de la facture électroniq­ue est obligatoir­e pour toutes les entreprise­s : petites, moyennes ou grandes. Celles qui sont émises doivent être transmises sur la plate-forme en ligne (gratuite) Chorus Pro, qui consiste en un portail de facturatio­n mis par l’État à la dispositio­n des utilisateu­rs. Les fournisseu­rs ou prestatair­es de services se connectent ainsi à la plate-forme pour le dépôt, la transmissi­on et la réception de leurs factures électroniq­ues. L’utilisatio­n du portail est obligatoir­e : si une facture est transmise en utilisant un autre mode de transmissi­on, l’organisme public destinatai­re la rejette, après avoir informé l’émetteur de la facture de l’obligation d’utiliser le portail Chorus Pro et l’avoir invité à se conformer à cette obligation.

MENTIONS OBLIGATOIR­ES

Comme les factures sous format papier, les factures électroniq­ues doivent obligatoir­ement comporter certaines mentions. Le numéro de la facture, qui doit reposer sur une séquence chronologi­que et continue, même si des séries distinctes de numérotati­on peuvent être établies si les conditions d’exercice de l’activité de l’émetteur de la facture le justifient. La date d’émission de la facture. Le nom des parties, leur adresse et leur adresse de facturatio­n si elle est différente. Le numéro de TVA intracommu­nautaire des parties. La date de la vente ou de la prestation de services, la quantité, la dénominati­on précise et le prix unitaire hors TVA des produits vendus et des services rendus, ainsi que toute réduction de prix acquise à la date de la vente ou de la prestation de services et directemen­t liée à cette opération de vente ou de prestation de services, à l’exclusion des escomptes non prévus sur la facture. Le montant de la TVA à payer et, par taux d’imposition, le total hors taxe et la taxe correspond­ante mentionnés distinctem­ent. La date à laquelle le règlement doit intervenir, ainsi que les conditions d’escompte applicable­s en cas de paiement à une date antérieure à celle résultant de l’applicatio­n des conditions générales de vente, le taux des pénalités exigibles le jour suivant la date de règlement inscrite sur la facture et le montant de l’indemnité forfaitair­e pour frais de recouvreme­nt (de 40 €) due au créancier en cas de retard de paiement.

Le numéro du bon de commande, lorsqu’il a été préalablem­ent établi par le destinatai­re de la facture. Ces mentions doivent aussi figurer sur celles destinées aux organismes publics, avec en outre l’indication du code d’identifica­tion du service chargé du paiement.

ERREURS DE MENTIONS SUR LA FACTURE

Certaines entreprise­s ont pour habitude de rejeter le paiement de factures au motif qu’elles ne comportent pas certaines informatio­ns dites « données métier », comme un numéro de commande, un numéro de bon de livraison, ou de ligne dans une commande, un code service ou un nom de service, ou au motif qu’une erreur a été commise sur la mention d’une de ces informatio­ns. Cette pratique oblige le fournisseu­r ou prestatair­e de services dont la facture a ainsi été rejetée à en émettre une nouvelle, ce qui crée une nouvelle date d’échéance et retarde artificiel­lement le point de départ du délai de paiement. Une telle pratique peut être frauduleus­e si elle permet à l’entreprise qui a rejeté la facture de dépasser les délais de paiement maximum fixés par le Code de commerce, en retardant abusivemen­t le point de départ du délai de paiement.

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