Renault Trucks C et K : Entre ciel et terre
Évolutions par petites touches pour les gammes C et K qui reçoivent un nouveau pack sécurité et les dernières motorisations Euro 6-d compatibles avec les carburants alternatifs. Pour faire valoir les différences qui caractérisent les deux modèles, le constructeur a organisé une journée sur les pistes escarpées de la Vallée Bleue (38). Sensations garanties.
K 520 8x4
Baroudeur dans l’âme, le K est conçu pour les applications sévères. Camion de chantier par excellence, sa garde au sol est importante et le poste de pilotage haut placé. A bord rien ne change, je retrouve mes marques instantanément. Je m’élance sur la piste pour enchaîner les nombreux obstacles du parcours. Chez Renault, les « blocages inter-ponts » et « roues » sont très simples à utiliser. Une bague rotative permet de choisir le mode désiré puis de valider par le bouton central. Placée en bas à droite, cette commande se manipule sans quitter la route des yeux. Un rappel au tableau de bord très explicite s’allume simultanément pour confirmer mes choix. Cette solution me plaît, elle est depuis peu partagée par Volvo sur sa toute dernière gamme FMX. La première rampe se profile, je sélectionne le mode manuel sur l’Optidriver (par une impulsion sur le comodo, à la manière d’un appel de phare) pour ne pas provoquer de changements de rapports intempestifs. Le sol est fuyant car il a plu ces derniers jours. Je tente de stabiliser le régime entre 1 000 et 1 200 trs pour ne pas caler pendant l’ascension et perdre l’adhérence par manque de couple. Avec les secousses et la sensibilité des pédales, ce n’est pas si simple ! Une partie de mon attention est focalisée sur ce point alors que je dois suivre la piste en même temps. La suspension du siège joue contre moi et le régime s’envole parfois sans conséquences pour cette fois-ci car l’électronique veille et je passe. Certaines situations ne pardonnent pas les erreurs mais Renault Trucks a pensé à tout. Un réglage du ralenti me vient en aide. Je peux déterminer avec l’accélérateur le nombre de rotations moteur que je juge adéquat avant de verrouiller par simple pression sur un interrupteur pour gravir ensuite les passages délicats (moins évident à activer sans quitter la route des yeux). Avec cette assistance, je bénéficie sur la suite du tracé d’une assistance appréciable sans emballements ni sous-régime. Je peux me concentrer sur la meilleure des trajectoires, les pieds posés sur le sol. Le véhicule progresse sur un rythme linéaire propice à la motricité. Des pertes d’adhérence se produisent malgré tout parfois sur un jumelage au gré des pièges mais la transmission du mouvement est automatiquement reportée sur l’ensemble des autres roues. Cela me permet de passer sur la totalité des pentes sans toucher la moindre pédale. Le franchissement devient à la portée de tous. Le travail de la transmission se fait discret, j’aperçois dans mes rétros le débattement du tandem qui s’efforce de maintenir chaque pneu en contact avec le sol. Les pourcentages les plus importants sont impressionnants vus du poste de conduite. Ils s’abordent également sur le mode manuel. A l’approche du sommet je perds la vision du terrain et me retrouve face au ciel, le premier essieu décolle reportant le poids sur le second qui s’affaisse pour enrouler et basculer en douceur sur l’autre versant. Sensations garanties : la descente ne me laisse pas de répit. J’ai recours au ralentisseur que je positionne selon la poussée. Avec des rapports « courts » (1ère ou 2ème) engagés, la seconde position suffit dans la plupart des cas que j’ai rencontré. Je maîtrise facilement ce gros jouet et me délecte sur les pistes à travers bois. Entre chaque difficulté, je repasse en mode auto pour un plus grand confort. ■
C 440 6x4
La série C revendique la polyvalence au sein de la gamme chantier de Renault Trucks. Configuré en porteur 6x4, ce camion « à tout faire » est idéal pour le circuit mixte du jour. Équipé du 13 litres de 440 ch, je démarre en 5ème sur un filet de gaz. Pas de surprise, les vitesses sont sélectionnées les unes après les autres pour rester constamment dans la plage d’utilisation rationnelle. Au volant, je profite de la douceur de la direction. L’assistance variable donne une impression de légèreté au train avant lors des virages ou pendant les phases de manoeuvres. Très facile à conduire, ce porteur combine tous les éléments de confort issus de la route. Il se différencie par un peu plus de fermeté. La rigidité de son châssis et sa monte pneumatique en sont la raison principale. Le ralentisseur à compression suffit amplement pour ce véhicule de 26 de PTAC, il demande un peu d’anticipation et se dose aisément. Au volant, la visibilité est renforcée par une ouverture sur la portière de droite et une vitre arrière pour surveiller les opérations du bras hydraulique. En ville, le pack sécurité apporte une nouvelle vision plus complète sur tous les angles morts. Les nombreux capteurs et les deux caméras m’épaulent à travers le nouvel écran installé sur le tableau de bord. Un étonnant avertisseur sonore annonce mon intention de tourner dès que j’actionne le clignotant.
Sur la piste, le C est à l’aise, ses pneus Michelin X Works deviennent un atout de confort. Je conserve le mode auto en permanence. Son gabarit et son empattement sont compatibles avec toutes les situations rencontrées. Confortable et précis, sa garde au sol plus raisonnable que le K lui autorise une grande liberté d’action. Il affiche en outre des reversoirs de capacité supérieurs au 8x4 pour une autonomie plus importante. ■