Transport Info

Henri Paccalin : Sa vision du marché et ses objectifs

APRÈS AVOIR PRIS LES RÊNES DE MERCEDES-BENZ TRUCKS FRANCE EN PLEINE CRISE SANITAIRE, HENRI PACCALIN REVIENT SUR SES DÉBUTS HORS NORMES, SUR SA VISION DU MARCHÉ TOUT EN NOUS DÉVOILANT SES OBJECTIFS COMMERCIAU­X.

- PROPOS RECUEILLIS PAR OLIVIER ALFONSO *Entretien réalisé le 1er octobre 2020

Transport Info : Comment s’est déroulée votre arrivée à la tête de Mercedes-Benz Trucks France, en pleine crise du Covid ?

Henri Paccalin : Tout d’abord, je dois dire que revenir en France, dans son pays, après plus de vingt ans passés à l’étranger au sein du groupe Daimler a été une immense joie. J’ai accueilli cette nomination avec honneur et une motivation personnell­e très forte. Après, prendre ses fonctions en plein confinemen­t a été pour le moins difficile, mais ça m’a permis d’être jeté tout de suite dans le bain. Au lieu de rencontrer personnell­ement mes clients, mes partenaire­s et mes collègues, nous avons organisé très vite des sessions skype et des appels téléphoniq­ues afin que je puisse rentrer en contact avec eux de façon virtuelle.

TI : Par rapport au premier confinemen­t, allezvous modifier votre organisati­on ?

HP : On tire toujours des bénéfices des expérience­s vécues. Je pense qu’au niveau de l’activité vente, nous pourrons être plus réactifs en accentuant le mode virtuel avec nos clients. Une chose est sûre : il est fondamenta­l de suivre les mesures gouverneme­ntales quelles qu’elles soient.

TI : Comment percevezvo­us le marché hexagonal depuis votre prise de fonction ?

HP : Notre activité aprèsvente a très bien fonctionné. Le réseau MercedesBe­nz Trucks France a été très réactif pendant tout le confinemen­t. Les ventes, elles, étaient à l’arrêt avant de redémarrer au mois de mai dès le déconfinem­ent. Cette reprise s’est confirmée lors des mois de juin et de juillet au cours desquels nous avons largement dépassé nos objectifs. Après un mois d’août traditionn­ellement atone, les quinze derniers jours de septembre ont été excellents. Même si je ne sais pas lire dans la boule de cristal, le marché accusera probableme­nt une baisse de l’ordre de 30% à 40% par rapport à 2019, un exercice qui, rappelons-le, était historique­ment élevé.

TI : S’il est difficile de se projeter vers l’avenir, à quel niveau, selon vous, devrait se situer le marché français du VI de plus de 5 t en 2021 ?

HP : Si la situation se normalise, je pense que l’on aura un marché plus élevé qu’en 2020, qui devrait se situer entre 40 000 et 50 000 unités, mais encore une fois, il est difficile de s’essayer à l’exercice des prévisions sans mettre de côté la période inédite que nous traversons.

TI : Quel est votre objectif commercial pour la France ?

HP : L’objectif est de continuer à vendre, comme ces dernières années, un produit hors pair en maintenant notre place de deuxième constructe­ur derrière Renault Trucks et de rester premier importateu­r dans l’Hexagone. Avec l’arrivée des Actros F, Edition 2 (série limitée), et les évolutions de nos systèmes d’assistance, je suis très confiant.

TI : Quelles sont vos actions concrètes pour y arriver ?

HP : Nous avons établi des politiques à moyen terme et court terme. Dans l’immédiat, nous allons nous appuyer sur le lancement des nouveaux Actros F, des solutions Active Sideguard Assist et du Drive Assist 2 qui garantisse­nt davantage de sécurité. Plus tard, en 2021, nous misons sur la production en série de l’eActros électrique qui disposera d’une autonomie de plus de 200 km et sera destiné à la distributi­on urbaine lourde. Ensuite, en 2024, arrivera l’eActros LongHaul qui pourra couvrir une distance de 500 kilomètres. Notre poids lourd GenH2 doté d’une pile à combustibl­e capable d’afficher une autonomie de plus de 1 000 km sera lancé dans la deuxième partie de la décennie. Ce modèle bénéficie de deux réservoirs pour accueillir de l’hydrogène liquide. En parallèle, le groupe Daimler pourra bénéficier du moteur ePowertrai­n commun à toutes les plateforme­s pour faciliter la maintenanc­e. Voilà pour notre feuille de route côté produit. Concernant nos actions nationales sur le terrain ou notre stratégie en interne, nous ne manquons pas d’idées mais l’actualité sanitaire nous contraint à ne pas faire d’annonces.

TI : Comment voyezvous le métier de transporte­ur évoluer d’ici cinq ans ?

HP : Je sens des chefs d’entreprise extrêmemen­t motivés. Les constructe­urs et les transporte­urs en passant par les chargeurs constituen­t un écosystème complèteme­nt connecté qui n’a de cesse d’évoluer ensemble dans le futur.

«UN CAMION À HYDROGÈNE SERA LANCÉ DANS LA DEUXIÈME PARTIE DE LA DÉCENNIE.»

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