Transport Info

Trans Natural : Une diversific­ation réussie

- VALÉRIE CHRZAVZEZ

Après un démarrage en tant qu’industriel, Jeremy Ageron se consacre aujourd’hui à 100% au transport pour compte d’autrui avec son entreprise Trans Natural. A l’heure où il affronte une crise sans précédent, il revient sur son parcours.

Je disposais d’une entreprise industriel­le avec deux camions pour assurer les livraisons », rapporte Jeremy Ageron quand on l’interroge sur la création de sa société. Puis, pour mieux optimiser ses transports en rechargean­t ses véhicules pour les retours, il décide en 2007 d’externalis­er cette activité et crée Trans Natural (38). Sa filière se développe et, en 2009, lorsque le jeune homme vend son affaire industriel­le pour se consacrer au transport, Trans Natural dispose de neuf camions. Il augmente vite sa clientèle et réalise l’acquisi

tion de deux sociétés de transport d’alimentati­on pour le bétail en 2010 et 2017, qui lui permettent d’arriver à 60 véhicules en 2019. « Mais je me suis aussi diversifié en sortant du secteur agricole pour aller vers le chariot embarqué et nous transporto­ns pour le e-commerce tout ce qui est lourd ou volumineux : piscines et accessoire­s, maison de bois...» Aujourd’hui, Trans Natural compte 85 salariés, une flotte de 70 poids lourds et enregistre 40% de ses 10 millions de CA annuels en alimentati­on pour le bétail, 30% en chariot embarqué, le reste en transports annexes :

benne, plateau, convoi ou encore logistique, grâce à 10000 m2 de stockages externes et 3000 internes. Cette diversific­ation a permis à l’entreprise de limiter la casse durant le confinemen­t. « Notre activité “ferme ” n’a pas été impactée. La livraison pour les ventes internet a explosé à tel point que nous avons eu du mal à suivre. Mais pour nos activités de transport industriel ou pour les déchetteri­es, nous avons été à l’arrêt », indique-t-il.

UNE FACTURE COVID À 700000 €

Si les choses sont revenues à la normale,

le chef d’entreprise estime avoir perdu 700 000 euros d’activités. « On ne pourra pas les rattraper. Mais on ne peut pas trop se plaindre, car nous avons été bien soutenus par l’Etat même s’il ne faudrait pas que cela se répète. » Jeremy Ageron, qui avait réussi à faire progresser son activité de 10 à 20% par an ces dernières années, reste très prudent pour les prochains mois. « Certains clients sont très optimistes sur la reprise, tandis que d’autres l’attendent toujours. Selon les marchés, nous devons composer avec une France à deux vitesses. L’industrie ne repart pas et, dans le TP, ce n’est pas la panacée. » En se retournant sur son parcours, le dirigeant constate : « Le transport est un métier prenant. Comme nos salariés sont constammen­t sur la route, c’est stressant en raison du risque d’accidents. C’est un secteur où le social pèse lourd et reste difficile à gérer, mais il permet de développer de nouvelles activités

«

«RÉALISER DU TRANSPORT DE » A À B NE M’INTÉRESSE PAS.

pour aider nos clients à croître. Le transport c’est du service, c’est donc moins palpable que l’industrie, d’où la nécessité de rendre notre travail visible. Je préfère ainsi rester sur des activités de niche : réaliser du transport de A à B ne m’intéresse pas. »

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La crise est un vrai chemin de croix pour Trans Natural.
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Jeremy Ageron, accroupi à l’extrême droite, est fier de sa cuve Oleo 100.

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