COMMENT LA PROFESSION SE PRÉPARE AU RAZ-DE-MARÉE
Le confinement a entraîné une explosion du trafic de colis B to C en ligne que les fêtes de fin d’année vont accentuer. Une aubaine pour les spécialistes du transport express qui devront aussi jongler avec la problématique des livraisons urbaines.
Nous allons connaître cette année le plus haut pic jamais atteint dans notre histoire » prédisait, en septembre, le Pdg de DHL Express, France, Philippe Prétat. Les grands acteurs du colis n’en reviennent pas. Le premier confinement a boosté le e-commerce de façon ahurissante, ce qui les oblige à reformater leur organisation durablement. « En 2020, nous franchirons le seuil qu’on pensait atteindre dans trois ans, avec 450 millions de paquets pris en charge contre 360 millions l’an passé », confirme Xavier Mallet, le directeur général de Colissimo qui signale une tendance identique chez Chronopost/ DPD Group, l’activité express du groupe La Poste. « Lors des deux mois du confinement, on est passé de 1,2 à 1,8 voire 2 millions de colis livrés par jour, et ce palier qui représente une hausse de 30% s’est stabilisé », explique-t-il. Avant Noël, le trafic devrait atteindre 4 millions certains jours.
DES INVESTISSEMENTS QUI TOMBENT À PIC
Le second confinement coïncide avec le pic de fin d’année lancé avec le Black Friday fin novembre. Les investissements programmés pour accompagner la croissance tombent à pic. Colissimo met en service quatre platesformes pouvant traiter chacune jusqu’à 35 000 colis à l’heure. DHL Express attend à l’automne 2021 un nouveau hub à Roissy avec 61 quais de chargement de camions. Les opérateurs ont aussi prévu une capacité de transport routier supplémentaire avec 100 véhicules par jour, par exemple, pour Colissimo/Chronopost, qui s’appuiera sur des caisses mobiles permettant plus de volume. Amazon de son côté assure pour son compte 5% des livraisons. Tous les expressistes recourent à la sous-traitance jusqu’à 20%, ce qui contrecarre d’ailleurs leurs projets sur la baisse des émissions de Co2,
XPO Logistics souhaite recruter 25 000 postes dans le monde au cours du quatrième trimestre.
leurs prestataires utilisant des véhicules ne répondant pas toujours aux dernières normes Euro.
L’INQUIÉTUDE DES PROFESSIONNELS DANS LES VILLES VERTES
Côté livraison, les entreprises doivent tenir compte d’une autre tendance : l’arrivée de maires écologistes à la tête de villes et métropoles (Lyon, Marseille, Bordeaux, Strasbourg, Tours, etc.) et la reconduction à Paris d’Anne Hidalgo avec des alliés écologiques plus influents. Changement de sens de circulation, création de pistes cyclables, condamnation de places de stationnement y compris de livraison : la politique de réduction de la place des véhicules est déjà concrète. Avec le recours au télétravail qui limite la circulation, l’effet en termes de congestion ne se manifeste pas encore, mais les entreprises s’inquiètent. « Nous allons mener une concertation en 2021 sur l’espace urbain avec un groupe de travail sur la logistique urbaine », répond David Belliard, l’adjoint EELV d’Anne Hidalgo, en charge des transports. Le Gatmarif ou France logistique qui ont eu une première
«VERS UNE CONGESTION DES ROUTES APRÈS ?» LE CONFINEMENT
réunion avec la mairie saluent la démarche en espérant que les solutions parisiennes pourront dégager des standards pour les autres villes.