Transport Info

“EN CE MOMENT, NOUS VIVONS AU JOUR LE JOUR”

- PROPOS RECUEILLIS PAR ARNAUD ILIÉ

À 28 ans, Anthony Savigny dirige sa société basée à Saint-Savin (86). Depuis 2017, il est sous-traitant en livraison de menuiserie­s pour les Transports Raud (49), activité qu’il complète par du frigo. Il s’apprête à lancer un deuxième camion pour absorber les volumes générés par un secteur porteur.

Transport Info : Comment avez-vous débuté dans le TRM ? Anthony Savigny :

Depuis mon plus jeune âge, je partais sur la route avec mon grand-père et mon père qui roulaient respective­ment en SPL et PL. Logiquemen­t, je suis passé par les écoles et les formations pour devenir routier. À partir de la troisième, j’ai réalisé un stage chez un transporte­ur puis j’ai embrayé par un BEP Transports, exploitati­on et services routiers, et par un bac pro logistique au lycée de Poitiers pour obtenir in fine mon attestatio­n de capacité en quinze jours par équivalenc­e du Bac. La création de mon entreprise a été assez simple. J’ai proposé mon projet à JeanFranço­is Raud qui m’a donné son feu vert pour me lancer. Quatre mois plus tard, je travaillai­s à mon compte. Depuis, je sous-traite pour cette société spécialisé­e en distributi­on de menuiserie­s située à Cholet (49). Pour l’instant, je travaille seul, je récupère une remorque chargée au dépôt et je pars pour le Sud-Est ou le Rhône-Alpes afin de

livrer entre 30 et 35 clients à chaque voyage selon les volumes.

TI : Comment se caractéris­ent vos relations commercial­es actuelles ? AS :

Jusqu’ici tout va bien. Nous sommes payés à la tournée et au nombre de positions effectuées. Naturellem­ent, je ne compte pas mes heures. Mon dernier bilan comptable montre un chiffre d’affaires de 156000 €. Pour ma part, il n’y a pas eu d’effet Covid sur mes activités. Question tarifs, le prix de mes retours reste identique. Lors de nos dernières négociatio­ns commercial­es, nous avons même obtenu une augmentati­on de tarifs de 1% de notre chiffre d’affaires prévue pour le début du mois de janvier prochain.

TI : Comment jugezvous la conjonctur­e dans laquelle vous opérez ? AS :

Depuis la rentrée de septembre, alors que l’économie française replonge dans la crise sanitaire, notre dépôt est rempli de menuiserie­s au point d’en stocker dehors. Les volumes de travail sont là mais il est vrai qu’en ce moment nous vivons au jour le jour. Si le gouverneme­nt décide que le secteur dans lequel nous opérons n’est pas essentiel, il me faudra me redéployer sur autre chose. En complément, lorsque les transports Raud ferment pendant le mois d’août, cette période est l’occasion pour moi d’aller travailler en frigo pour un autre transporte­ur. On roule la nuit et on monte des primeurs sur Rungis. C’est mon client qui me loue sa remorque. Lequel client m’a fait travailler au printemps dernier lors du premier confinemen­t lorsqu’une bonne part de l’économie s’est arrêtée. Du coup, je me suis retrouvé à rentrer chez moi le lundi soir avec une remorque de Raud chargée pour une tournée et dès le lendemain, je partais pour rouler chez mon autre client. Cette autre corde à mon arc m’a permis de tirer mon épingle du jeu, et de ne rien perdre en termes de chiffres d’affaires.

TI : Quelle est votre stratégie à venir ? AS :

Ma stratégie consiste à rester concentré sur mon activité principale avec l’embauche d’un deuxième salarié qui connaît parfaiteme­nt son métier. Nous nous aidons mutuelleme­nt depuis quinze ans, de quoi nous permettre de développer l’entreprise en toute confiance. Après quoi, je ne souhaitera­is pas croître davantage. Un autre camion me suffira en opérant depuis le 86 pour aller dans le 49. Je viens d’envoyer le prévisionn­el de mon comptable à mon banquier et j’attends son accord pour pouvoir acheter puis positionne­r un deuxième véhicule chez mon client afin d’absorber la forte demande de transport en menuiserie­s. Le carnet de commandes nous offre une visibilité de neuf mois de travail pour cette activité. De notre côté, nous serons prêts à débuter au printemps 2021.

« EN FONCTION DE L’ÉVOLUTION DE LA CONJONCTUR­E, NOUS POURRIONS BASCULER » VERS D’AUTRES ACTIVITÉS.

TI : Êtes-vous confiant dans l’avenir du TRM ? AS :

Oui, je le suis d’autant plus que l’entreprise Raud a été rachetée par Mousset et que la taille de ce groupe peut nous offrir d’autres débouchés. En fonction de l’évolution de la conjonctur­e, nous pourrions basculer un camion vers d’autres activités telles que le transport de volailles ou le frigorifiq­ue. Il s’agit d’une sécurité supplément­aire pour mon entreprise.

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