TOUR DU MANASLU
Contre toute intuition, l’itinéraire du tour du Manaslu – largement ancré dans le district administratif de Gorkha, épicentre du tremblement de terre du 25 avril – ne pose concrètement (plus) aucun problème en termes de trek pour ce printemps 2016. Après une situation effectivement critique les trois premiers mois (glissements de terrain isolant de nombreux secteurs et obligeant de se détourner vers des sentiers en balcon entre Soti Khola et Jagat), le sentier original remontant le long de la rivière ne pose plus problème. Les portions touchées par les glissements de terrain (au sud de Soti Khola, à la sortie de Khorlabeshi ainsi qu’au nord de Dobhan, en rive gauche) sont limitées et praticables. Les principaux ponts suspendus n’ont pas souffert. Depuis l’automne 2015, les treks et les expés ont ainsi renoué sans contraintes particulières avec l’itinéraire du Manaslu : deux mille deux cents permis ont été validés à Jagat en 2015. Bémol majeur dans ce tableau : tous les locaux attendent avec inquiétude la mousson 2016 (fin de printemps) et les purges effectives de pans entiers de versants qui pourraient nettement assombrir le tableau. Côté lodges, la situation est un peu délicate sur le départ de l’itinéraire : à Arugat, Soti Khola, Khorlabeshi, il est possible de dormir dans des lodges largement… fissurés. Situation normale au-delà. Grand feu vert pour cette vallée bothia « secondaire » qui remonte plein nord-est sur les Ganesh Himal et les hauts cols tibétains depuis l’itinéraire classique du Manaslu, juste avant Nyak. La haute vallée, touchée par le séisme, est en pleine reconstruction, profitant de ses larges espaces plats. Le seul point délicat pour les marcheurs : quarante mètres de sentier emporté à une grosse demi-heure en amont de Chumling (rive droite de la Shiar Khola). À éviter absolument par temps de pluie, il vaut mieux utiliser le sentier en rive gauche (Ripchet). Le sentier qui remonte vers la gompa de Lungdang et le camp de base des Ganesh Himal, ainsi que celui qui poursuit vers l’Upper Tsum, vers les grottes de Milarepa (Lamagaon) ou Mu Gompa n’ont pas souffert. L’accès au-delà, en amont, n’est plus autorisé par le permis Tsum. Le nombre de lodges dans la Tsum était très limité ; leur éventuelle reconstruction a été (très) rapide, et ce pour une excellente raison : la vallée est parcourue par de nombreuses caravanes de marchandises venues du Tibet ! Pour les marcheurs, le difficile équilibre entre la fréquentation de la Tsum (ouverte en 2008 !) en haute saison et ses lodges peu nombreux est connu. Deux observations pour éviter tout souci : 1) passez par une agence, ou 2) pensez aux tentes, y compris avec une agence. Les emplacements de bivouac, que ce soit dans la vallée ou sur ses villages surplombants (Chumchet, Nile…) sont nombreux et assez sublimes. Last : en décembre dernier, à Lakpa, à Domje, à Chokang ou à Lamagaon, pas mal de petits (et nouveaux) lodges (10-15 lits) étaient en plein chantier…