Avec les derniers nomades de l’Atlas
Vincent Geus est accompagnateur en montagne. Du genre à ne pas se disperser, et à approfondir, voyage après voyage, les relations nouées au fil des ans. Comme au Maroc, par exemple, l’une de ses chapelles1, où il côtoie régulièrement les derniers nomades berbères de l’Atlas. « Au Maroc, seules environ 80 familles maintiennent encore la tradition de déménager deux fois par an, nous dit Vincent. Mimai, elles quittent leur Sarho natal pour gagner en une dizaine de jours les frais pâturages du Haut-Atlas. Miseptembre, elles retournent vers le sud pour fuir les premiers froids… » Ce printemps, c’est en compagnie de cinq clients que Vincent s’est joint à une transhumance avec une famille de semi-nomades de la tribu des Aït Atta. Un voyage exceptionnel et rare, d’autant que les transhumances disparaissent progressivement dans un pays en plein développement économique. Au-delà de cette pérégrination marocaine, la démarche mérite d’être replacée dans un contexte plus large : les voyages d’aventure à l’étranger sont de plus en plus rarement guidés par des accompagnateurs français aujourd’hui, progressivement remplacés par des guides locaux. Les périples imaginés par Vincent Geus, mais également par ses collègues accompagnateurs de l’association Alpimondo (Sophie Cravoisier, François Pillon, Sylvain Dussans et Régis Leroy) sont guidés par leurs auteurs, et néanmoins accompagnés d’un guide local. Plus cher ? Même pas ! Et humainement, ça change tout.