SAUTE-FRONTIÈRES AUTOUR D’UN GÉANT
FRANCE, SUISSE, ITALIE… TROIS PAYS SE PARTAGENT LES VERSANTS DU TOIT DE L’EUROPE OCCIDENTALE. POUR DÉCOUVRIR SES DIFFÉRENTES AMBIANCES, NOUS NOUS SOMMES FAUFILÉS AU COEUR DES ALPAGES SUR LES SENTIERS, AU RYTHME LENT DE LA MARCHE.
Si un millénaire d’histoire commune lie la Savoie, le Valais et le Val d’Aoste, ce sont les chemins du Tour du Mont-Blanc qui relient, aujourd’hui, les trois régions frontalières se partageant le toit de l’Europe occidentale. Les montagnards ne nous avaient certes pas attendus, nous les randonneurs du plaisir, pour sillonner à pied ses versants, utiliser ses lignes de faiblesse comme voies d’échanges et de communication naturelles entre « comtés » et terroirs, ou exploiter ses richesses naturelles. Mais ce n’est qu’au tournant du XXe siècle, avec l’avènement du ski, l’âge d’or de la conquête alpine et l’essor des séjours à la montagne de la bourgeoisie européenne, qu’un véritable réseau de sentiers et de refuges commence à voir le jour, s’étoffant avec la consolidation de l’engouement pour la marche à pied en tant que loisir, et bientôt passion.
COLLABORATION TRANSFRONTALIÈRE
Peu de temps après la création du comité national des sentiers de grande randonnée (CNSGR), aujourd’hui devenue la Fédération française de randonnée pédestre (FFRandonnée), un projet ambitieux voit le jour, entre 1950 et 1952, avec le TMB – le Tour du Mont-Blanc. L’itinéraire principal est balisé, côté français, par un groupe animé par Marc de Seyssel du CNSGR Savoie. Suivront, au fil des décennies, les modifications destinées à rendre le cheminement plus agréable ou plus sûr, et la création de variantes plus ou moins alpines ou difficiles. Le premier topo-guide paraît en 1955 ; l’édition actuelle étant la dix-neuvième mouture ! À partir de 1974, à l’initiative du Haut-Savoyard Georges Hyvernat, alors vice-président du CNSGR, une collaboration transfrontalière avec la Vallée