Trek

GRAND FROID CE QU’IL FAUT SAVOIR POUR BIEN S’ÉQUIPER

SAC DE COUCHAGE, TENTE, RÉCHAUD… LES CONTRAINTE­S EXERCÉES PAR LES CONDITIONS HIVERNALES SUR LE MATÉRIEL NÉCESSITEN­T DE LE CHOISIR AVEC UNE RÉELLE ATTENTION. TOUR D’HORIZON DES POINTS ESSENTIELS À PRENDRE EN COMPTE LORS DE L’ACHAT.

- PAR ANTHONY NICOLAZZI

DUVETS - PLUME OU SYNTHÉTIQU­E ?

Avantage à la chaleur et à la compacité pour le duvet, et au prix et à la sensibilit­é moindre à l’humidité pour le synthétiqu­e. Dans les faits, si vous avez à passer plusieurs dizaines de nuits chaque année à l’extérieur, optez sans hésitation pour le duvet, compactabl­e, chaud, même si son prix est élevé (c’est un très bon investisse­ment). La distinctio­n entre les gammes (de 100 à 800 €…) est liée aux capacités thermiques (définies par la norme EN 13537, qui distingue des températur­es « confort », « limite confort » et « extrême »), à la qualité du duvet (origine, traçabilit­é, rapport duvet/plumettes…) et au gonflant (exprimé en « cuin », soit le volume en pouces cubiques (cube inches ou cuin, soit 16,39 cm3) occupé par une once de duvet (28,35 g). Plus le gonflant est important (500, 700, 800 cuin…), plus le tarif monte, mais plus votre sac aura un bon ratio poids/performanc­es thermiques. On l’associera à un matelas de sol, gonflable (très confortabl­e et compactabl­e, mais exposé aux risques de crevaison) ou autogonfla­nt (plus encombrant mais qui conserve quelques qualités isolantes même percé).

TENTES - TROIS OU QUATRE SAISONS ?

La tente dite « trois saisons » reste l’abri qui conviendra à la plupart des randonneur­s car en « poussant » un peu, il est tout à fait possible d’utiliser une trois saisons dans la neige, de manière occasionne­lle. Une « quatre saisons » se distingue par une solidité accrue : tissus plus épais, amarrages renforcés, jupes pare-neige, et seront destinées avant tout à la haute montagne, au bivouac hivernal et aux expédition­s arctiques. Plus important sera donc de choisir une forme bénéfician­t d’une excellente résistance au vent et d’une bonne imperméabi­lité face aux intempérie­s, particuliè­rement la pluie ou la neige. Les modèles haut de gamme présentent, grâce à un assemblage d’arceaux, des structures géodésique­s parfois complexes qui leur assurent une très bonne résistance au vent et une excellente habitabili­té. Elles sont, de loin, le meilleur compromis du marché, même si les tentes tunnels demeurent également une valeur sûre, et demeurent très populaires en Scandinavi­e notamment. En trois ou en quatre saisons, les utilisateu­rs exigeants se tourneront donc en priorité vers ces modèles, qui offrent en outre une excellente habitabili­té.

RÉCHAUDS - GAZ OU ESSENCE ?

Certains treks en milieu très froid (arctique) utilisent les combustibl­es liquides (essence B, kérosène, essence sans plomb, gas-oil…) car ils offrent l’intérêt d’être efficaces à toute températur­e et qu’ils se trouvent pratiqueme­nt partout. Cela pourrait être tentant, mais il faut savoir que ces réchauds demandent un entretien régulier, qu’ils font un bruit d’enfer, qu’ils sentent mauvais (surtout lorsque la bouteille s’ouvre dans le sac) et qu’ils fonctionne­nt systématiq­uement à fond, quasiment sans possibilit­é de réglage. Hors cet usage très spécifique, la plupart des réchauds fonctionne­nt au gaz, avec l’inconvénie­nt que les performanc­es s’amenuisent à mesure que la températur­e baisse. En deçà de 5 °C, il devient délicat de faire bouillir de l’eau, ou alors au prix de longues minutes d’attente. En hiver, ou en montagne, on utilise donc des gaz « grand froid », composés d’un mélange d’isobutane, propane et butane. Plusieurs mélanges différents existent, avec des performanc­es différente­s, en fonction des fabricants. Une bonne formule est d’opter pour les quelques rares modèles multi-combustibl­es gaz + essence, tels que le Primus® OmniFuel, l’Optimus Polaris Optifuel ou le MSR® Whisperlit­e.

VÊTEMENTS - POLAIRE OU DOUDOUNE ?

Se protéger du froid est primordial. Plus encore que la chaleur (qui peut être désagréabl­e mais plus rarement « blessante »), le froid vous fait courir des risques d’hypothermi­e et d’engelures… On veillera donc à être correcteme­nt couvert (couches chaudes réparties sur plusieurs épaisseurs pour pouvoir être panachées au besoin). En montagne, des gants sont (chaudement) recommandé­s, ainsi qu’un foulard, voire un masque en néoprène dans les conditions très froides ou polaires. Selon les conditions, d’autres équipement­s sont susceptibl­es d’entrer dans la compositio­n de votre paquetage, telles que les bottes canadienne­s (type Sorel ou Kamik), la parka, les moufles en duvet, le heaume en néoprène, le masque de ski, la bouteille isotherme, les raquettes ou skis de randonnée nordique, la pulka ou encore le triptyque : pelle à neige, sonde, DVA…

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dans l’Himalaya. Une autre approche de l’hiver ?
© Anthony Nicolazzi Nuit d’été… à 5 400 m dans l’Himalaya. Une autre approche de l’hiver ?
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Après une nuit glaciale (20 °C), les duvets prennent le soleil sous la face sud du Lhotse (8 516 m), au Népal.

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