GRAND FROID CE QU’IL FAUT SAVOIR POUR BIEN S’ÉQUIPER
SAC DE COUCHAGE, TENTE, RÉCHAUD… LES CONTRAINTES EXERCÉES PAR LES CONDITIONS HIVERNALES SUR LE MATÉRIEL NÉCESSITENT DE LE CHOISIR AVEC UNE RÉELLE ATTENTION. TOUR D’HORIZON DES POINTS ESSENTIELS À PRENDRE EN COMPTE LORS DE L’ACHAT.
DUVETS - PLUME OU SYNTHÉTIQUE ?
Avantage à la chaleur et à la compacité pour le duvet, et au prix et à la sensibilité moindre à l’humidité pour le synthétique. Dans les faits, si vous avez à passer plusieurs dizaines de nuits chaque année à l’extérieur, optez sans hésitation pour le duvet, compactable, chaud, même si son prix est élevé (c’est un très bon investissement). La distinction entre les gammes (de 100 à 800 €…) est liée aux capacités thermiques (définies par la norme EN 13537, qui distingue des températures « confort », « limite confort » et « extrême »), à la qualité du duvet (origine, traçabilité, rapport duvet/plumettes…) et au gonflant (exprimé en « cuin », soit le volume en pouces cubiques (cube inches ou cuin, soit 16,39 cm3) occupé par une once de duvet (28,35 g). Plus le gonflant est important (500, 700, 800 cuin…), plus le tarif monte, mais plus votre sac aura un bon ratio poids/performances thermiques. On l’associera à un matelas de sol, gonflable (très confortable et compactable, mais exposé aux risques de crevaison) ou autogonflant (plus encombrant mais qui conserve quelques qualités isolantes même percé).
TENTES - TROIS OU QUATRE SAISONS ?
La tente dite « trois saisons » reste l’abri qui conviendra à la plupart des randonneurs car en « poussant » un peu, il est tout à fait possible d’utiliser une trois saisons dans la neige, de manière occasionnelle. Une « quatre saisons » se distingue par une solidité accrue : tissus plus épais, amarrages renforcés, jupes pare-neige, et seront destinées avant tout à la haute montagne, au bivouac hivernal et aux expéditions arctiques. Plus important sera donc de choisir une forme bénéficiant d’une excellente résistance au vent et d’une bonne imperméabilité face aux intempéries, particulièrement la pluie ou la neige. Les modèles haut de gamme présentent, grâce à un assemblage d’arceaux, des structures géodésiques parfois complexes qui leur assurent une très bonne résistance au vent et une excellente habitabilité. Elles sont, de loin, le meilleur compromis du marché, même si les tentes tunnels demeurent également une valeur sûre, et demeurent très populaires en Scandinavie notamment. En trois ou en quatre saisons, les utilisateurs exigeants se tourneront donc en priorité vers ces modèles, qui offrent en outre une excellente habitabilité.
RÉCHAUDS - GAZ OU ESSENCE ?
Certains treks en milieu très froid (arctique) utilisent les combustibles liquides (essence B, kérosène, essence sans plomb, gas-oil…) car ils offrent l’intérêt d’être efficaces à toute température et qu’ils se trouvent pratiquement partout. Cela pourrait être tentant, mais il faut savoir que ces réchauds demandent un entretien régulier, qu’ils font un bruit d’enfer, qu’ils sentent mauvais (surtout lorsque la bouteille s’ouvre dans le sac) et qu’ils fonctionnent systématiquement à fond, quasiment sans possibilité de réglage. Hors cet usage très spécifique, la plupart des réchauds fonctionnent au gaz, avec l’inconvénient que les performances s’amenuisent à mesure que la température baisse. En deçà de 5 °C, il devient délicat de faire bouillir de l’eau, ou alors au prix de longues minutes d’attente. En hiver, ou en montagne, on utilise donc des gaz « grand froid », composés d’un mélange d’isobutane, propane et butane. Plusieurs mélanges différents existent, avec des performances différentes, en fonction des fabricants. Une bonne formule est d’opter pour les quelques rares modèles multi-combustibles gaz + essence, tels que le Primus® OmniFuel, l’Optimus Polaris Optifuel ou le MSR® Whisperlite.
VÊTEMENTS - POLAIRE OU DOUDOUNE ?
Se protéger du froid est primordial. Plus encore que la chaleur (qui peut être désagréable mais plus rarement « blessante »), le froid vous fait courir des risques d’hypothermie et d’engelures… On veillera donc à être correctement couvert (couches chaudes réparties sur plusieurs épaisseurs pour pouvoir être panachées au besoin). En montagne, des gants sont (chaudement) recommandés, ainsi qu’un foulard, voire un masque en néoprène dans les conditions très froides ou polaires. Selon les conditions, d’autres équipements sont susceptibles d’entrer dans la composition de votre paquetage, telles que les bottes canadiennes (type Sorel ou Kamik), la parka, les moufles en duvet, le heaume en néoprène, le masque de ski, la bouteille isotherme, les raquettes ou skis de randonnée nordique, la pulka ou encore le triptyque : pelle à neige, sonde, DVA…