DE CEYLAN AU SRI LANKA
CLASSIQUES OU PLUS AVENTUREUX, LES MODES DE DÉCOUVERTE DU SRI LANKA PARTAGENT UN POINT COMMUN : L’APPROCHE DE L’ÎLE, QUELLE QU’ELLE SOIT, EST UN ÉTONNANT VOYAGE DANS UNE DIVERSITÉ DE NATURE, D’HISTOIRE ET DE CULTURES RARES.
Une larme suspendue sous l’immense continent indien ? Shingala, Ceylan, Lanka, Sri Lanka. Mais encore Tambapanni des chroniques bouddhistes, Taprobane des Grecs de l’Antiquité ou Serendip des marchands arabes : sous les noms multiples de son passé, si une île tropicale a fait rêver durant des siècles les mondes des voyageurs, des conteurs, des marchands et des géographes, c’est bien celle-ci. Magnifique et prospère Ceylan, clef de passage des routes maritimes d’Asie du Sud entre Arabie et Indonésie, Europe et Chine ? Seules les quelques poignées de kilomètres des îlots du détroit de Mannar et leurs chapelets de bancs de sable séparent pourtant ce monde en soi que constitue le Sri Lanka de l’immense continent indien. Quelques miles de mer peu profonde suffisent à créer un univers ? La diversité culturelle, religieuse et la nature singulière du Sri Lanka, des chroniques du Mahavamsa aux cartes de Ptolémée, des rois de Kotte aux grandes heures de la compagnie néerlandaises des indes occidentales, a fasciné plus d’un orientaliste voyageur, Pierre Loti, Victor Segalen ou Nicolas Bouvier en tête…
PARFUMS DE CULTURE
Une île à la taille d’une l’Irlande sous les tropiques. De vastes plaines côtières cernées de mille trois cents kilomètres de côtes ourlées de cocoteraies, de plages et de mangroves. Des montagnes-collines qui régulent, dans le centre et le sud, les deux moussons distinctes de l’île, et qui abritent depuis le XIXe siècle et la domination britannique, des paysages incomparables des plantations de thé jusqu’aux cieux de l’île. Les rivières innombrables qui y naissent, alimentant depuis deux mille cinq cents ans un puzzle de réservoirs, de canaux et de lacs de plaine à une échelle comparables aux civilisations khmers d’Angkor. Des éléphants et des pierres précieuses. Des épices et des rizières. Pour le voyageur étranger, le Sri Lanka est une perle rare ? Classiquement, ses portes d’entrée possèdent trois visages très identifiés. Il y a le Sri Lanka des plages. Sans aligner les clichés, d’Unawatuna à Mirissa ou Hikkaduwa, la côte Sud, depuis longtemps, fait partie des hot spots du farniente tropical de l’île, plongée, observation des mammifères marins et surf compris. Pourquoi pas. Pour les visiteurs plus curieux, le classique (et magnifique...) triangle culturel reliant les anciennes capitales d’Anuradhapura et de Polonnaruwa à l’ensemble Dambulla/Sigiya et à la ville de Kandy est une plongée au coeur de l’histoire antique et médiévale de l’île. Monastères perdus, palais royaux et temples d’or, sculptures monumentales de bouddhas, fresques troglodytiques, les quelques jours nécessaires à cette liaison de sites classé UNESCO est un hommage impressionnant au passé remuant de l’île, si profondément marqué d’influences hindouistes et bouddhistes, au fil des grands royaumes millénaires d’Anuradhapura et de Polonnaruwa, sans oublier les splendeurs coloniale de Kandy, de loin la première ville de pèlerinage de l’île. Le troisième volet : le Sri Lanka du thé. Train de vertige