Trek

AU CAMP DE BASE DU K2

- TEXTE ET PHOTOS : JEAN MARC PORTE

Un retour historique avec nos lecteurs !

UNE PROMESSE DE DÉMESURE ET DE BEAUTÉ ? K2, GASHERBRUM, BROAD PEAK, TOURS DE TRANGO OU DE MUSTAGH… ÉPINGLÉE AU COEUR DES GÉANTS DU KARAKORAM, LA LONGUE REMONTÉE DU BALTORO, ASSOCIÉE AU PASSAGE DU COL DU GONDOGORO, EST UN TREK HAUT PLACÉ DANS LA HIÉRACHIE DES GRANDS ITINÉRAIRE­S HIMALAYENS…

Le groupe s’est totalement dilué dans l’immense plaine à l’approche d’Askole. Plénitude solaire d’un dernier jour ? Fatigue(s) de ces deux semaines plutôt intenses ? Nous sommes à deux pas d’en terminer avec l’isolement de l’un des treks d’altitude « classiques » les plus époustoufl­ants de l’arc himalayen. Le minuscule pont suspendu °ui franchit les eaux rugissante­s, les derniers passages aériens à flanc de falaise sont derrière nous. Le petit village balti et ses hameaux, °ui mar°uent depuis des siècles le dernier point d’habitation permanent de la haute vallée de la Braldu, les terrasses et les verticales verdoyante­s des peupliers sont désormais à vue. Les porteurs, survoltés et heureux, nous ont devancés de plusieurs heures. Fin de partie ? Assis sur un bloc, regarder un Land Cruiser brin°uebalant se rapprocher doucement sur la piste de poussière que nous suivons depuis les premiers bou°uets de saules de Korophon. Et pour°uoi pas? Est-ce °ue GodwinAust­en, le duc des Abruzzes, Eric Shipton, Walter Bonatti, Reinhold Messner ou même Mike Horn, avec °ui nous partageons désormais (avec bien d’autres célébrités…), un troisième cycle de progressio­n sur moraine (cent-soixante kilomètres de caillasse au compteur, telle est l’une des réalités d’un aller-retour sur le Baltoro…) auraient hésité, eux ? Un pouce levé. Un sourire à la fenêtre. Jeter le sac et grimper dans la ridelle. Les trois civils engineers tassés à l’avant, °ui travaillen­t durant les mois d’été sur l’hypothéti°ue chantier d’une route remontant jus°u’au front du glacier, se marrent vraiment : « You are the first to come back from K2 by car ! »…

RETOUR DU K2

Revenir du K2 ? Il faut parfois un court-circuit pour s’entendre. La confrontat­ion visuelle avec la pyramide du second sommet du globe (8 611 m) est effectivem­ent l’un des attracteur­s majeurs du voyage. Reste que ce bel objectif en soi est loin, très loin, d’épuiser à lui seul les dimensions assez bluffantes de l’expérience Baltoro. Nous sortons juste des verticales d’une cathédrale de démesure où l’on jouerait (matin, midi et soir…) la 5e de Beethoven. Jus°u’à la grande confluence de Concordia, à cha°ue pas ou pres°ue, Poum Poum Poum Poum ! C’est du lourd, comme savent le dire les jeunes. Bienvenue sur le troisième plus long système glaciaire « alpin » du globe. Des jours de progressio­n sur une trace uni°ue et sans option, partagée aussi patiemment par vous et moi °ue par les premiers explorateu­rs et des génération­s d’himalayist­es, pour remonter une nef de glace large de plus de trois kilomètres, bordée sur ses bas-côtés d’une dizaine d’affluents (glaciers de Biaho, Liligo, Trango, Dunge, Mustagh, Mandu…). Et avec, et surtout : à hauteur de vitraux, la montée en puissance invraisemb­lable d’une série de 6 000 et de 7000 époustoufl­ants (tours d’Uli Bihao, de Trango, de Mustagh, Lobsang Spire, Masherbrum…)

aussi « mineurs » en altitude que majeurs en esthétique­s. Concordia? Le coeur du truc. Cette croisée des transepts, ce giratoire glaciaire titanesque à moins d’une journée de marche des grands camps de base du coin, vu d’un sac de trek, est le juste le camping avec vue montagne le plus dément du globe. Concentrat­ion sans équivalent ? Aux frontières immédiates avec la Chine, quatre « 8 000 » et leurs satellites enserrent ce camp flottant sur quelque mille cinq cents mètres d’épaisseur de glace, d’où l’on peut siroter un petit thé au calme en contemplan­t, plein nord / plein cadre, la pyramide de la face sud du K2: trois mille cinq cents mètres de face adossée au ciel, dissimulée au regard dans une dramaturgi­e presque parfaite jusqu’aux derniers kilomètres de progressio­n.

Mais encore, côté coeur, les rondeurs du Broad Peak (8 051 m), la brutalité omniprésen­te de la face ouest du Gasherbrum IV et de ses satellites masquant presque totalement les 8 068 mètres du Hidden Peak (Gasherbrum I), sans parler des envolées plus sages des Baltoro Kangri (Golden Trone), plein est, dessinant une lointaine frontière étincelant­e vers l’immense glacier de Siachen…

LE SUSPENSE DU GONDOGORO

Difficile de faire mieux ? En termes d’itinéraire et de beauté, la furie géologique du Baltoro en a sous le pied. Mieux encore pour les marcheurs ? Plein sud, l’autoroute du glacier Vigne fonce vers une option de sortie aussi courtisée qu’aléatoire : le col du Gondogoro. Un shunt magique à 5600

mètres d’altitude, un raccourci de sortie au ras des Masherbrum et du Chogolisa, qui vous expulse en trois ou quatre jours seulement vers le village de Hushe… et les pistes carrossabl­es de la grande vallée de la Shyok ! Entre horizons de 7000 et premiers pâturages baltis, ce retour sur terre, en guise de bonus spécial bonheur, possède un bémol: crampons et cordes fixes au programme. Et terrain « alpinisme facile » obligatoir­e. Le passage du col, le temps d’une grosse journée forcément un peu tendue et délicate, n’a rien à voir avec le trek « assez cool » du Baltoro. Mais si la météo et les conditions de neige sont avec vous : Poum Poum Poum Poum! Les horizons du Gondogoro, du Laila Peak aux splendeurs des K6 et K7, en final du feu d’artifice du Baltoro, font à coup sûr partie du top 3 des plus beaux passages d’altitude en Himalaya. Encore faut-il réussir… à passer. Suspense? Suspense. Douze jours plus tôt. 10 août. Campement de Payu, 3 400 mètres, à deux jours d’Askole. La chaleur de ces dernières quarante-huit heures est juste… inattendue. Le premier round d’observatio­n se déroule sous une véritable canicule, entre poussière, caillasse et soleil, pour atteindre cet ultime camp avant le glacier, dont on aperçoit déjà la langue grise, tapie avant la bifurcatio­n plein est sous les splendeurs d’Uli Biaho. Tout le temps de dégouliner en rêvant de nos premiers jours au Pakistan ?

L’un des plus incroyable­s panoramas d’altitude sur Terre...

AUX BONHEURS DE SKARDU

La douceur d’une journée à Islamabad, entre la gentilless­e de nos hôtes lors de la visite de la mosquée Faisal, dans les petits restaurant­s familiaux ou les parcs et l’énergie du bazar. La splendeur du vol sur Skardu, l’aile au ras du Nanga Parbat, le 8 000 le plus sud du Pakistan, magnifique­ment isolé sur l’axe de la Karakoram Highway, dominant les grandes plaines d’altitude du Deosai, juste avant le Ladakh indien. Pour certains d’entre nous, les retrouvail­les avec la grande oasis d’altitude de Skardu, à la confluence de l’Indus et de la Shigar ont presque des goûts d’Asie centrale. Peupliers et sables. Mosquées et bazars. Shalwar et topi. Jardins et thés. Odeurs de brochettes et pick-up hors d’âge. Tous les deux mètres, dans la foule dense des heures du soir, un sourire, un salut. Sur un grand panneau bleu, l’inscriptio­n Khunjerab Pass / 580 km a des goûts de Taklamakan, de Kachgar et de routes de la soie. Mais nous allons à la fois plus loin et plus près… Garder en mémoire, aussi, la journée de transition en jeep dans la grande vallée ouverte de Shigar, de hameaux en villages. Agencement­s parfaits des toitures plates et des champs verdoyants sous les hautes montagnes claires. Mosquées historique­s et tracteurs chinois. Teintes vives de foulards des femmes. Lignes orangées des abricots qui sèchent, partout. Puis, après les ambiances débonnaire­s des derniers check points, la montée rapide des vertiges à la fenêtre, dans les gorges de la Braldu. Avec nous, au ras des précipices, les jeeps des porteurs. Ils vont être plus de soixante-dix à assurer la logistique de la première partie du trek. C’est bien moins que les sept cents porteurs qui accompagna­ient, au tournant du XIXe siècle, les expés italiennes du duc des Abruzzes (voir page 20), c’est moins que les trois cents porteurs de la première expé française en Himalaya (Hidden peak, 1936). Mais c’est bien assez pour donner à notre équipe des airs de grandes manoeuvres. Pesée des charges animée. Répartitio­n millimétri­que. Pendant deux semaines, nous allons fonctionne­r hors du monde, en autonomie totale de nourriture et d’énergie. Mais pas seuls. Cette saison, nous a expliqué le responsabl­e du CKNP (Central Karakoram National Park) au check des permis, la nef du Baltoro, trek et expés comprises, a déjà enregistré 1 100 visites, treks et expés confondus…

LE SOURIRE DE LITTLE KARIM

Une douche gelée, merveilleu­se, juste avant l’ombre du soir, sous le bidon fuyant du captage du camp de Jola. Face au Bakhor Das (5 809 m) encapuchon­né de blanc qui domine la rive gauche de la Braldu plein cadre en face de nous, tout le groupe s’émerveille en jouant sur les élé

Soixante kilomètres de progressio­n sur la peau d’un glacier titanesque...

vations virtuelles de l’applicatio­n Peak Finder. Nous avons entraperçu, à midi, les avant-postes des Latok (7 145 m) et du Baintha Brakk (ou Ogre, 7 285 m) en passant au ras de la langue terminale du grand glacier de Biafo. Snow Lake, c’est juste derrière ? Sur les écrans des portables, le florilège des « petits 7 000 » invisibles explose… Suivant nos âges, cette géolocalis­ation improbable renvoie les discussion­s du soir aux traversées isolées de Pierre Neyret en pulka, aux jambes brisées de Doug Scott sur l’Ogre, à la descente de la tour nord de Biacherahi par Yannick Graziani et ses potes à ski ou aux exploratio­ns en veste de feutre et chapeau colonial d’un certain William Martin Conway… Impossible d’avancer sur le Baltoro sans mettre le pied dans une immense stratifica­tion d’histoire(s) de l’himalayism­e? Dans le portable de Mir, notre sirdar, des images émouvantes du sauvetage « limite » d’Élisabeth Revol, sur le Nanga Parbat, l’an passé. Plus étrange encore? Dans ce bazar plutôt marrant de Payu, le dernier « hub » des répartitio­ns des charges sur la terre ferme avant le glacier, entre les alignement­s de tentes, les réchauds de cuisine poussés à plein régime, le passage des derniers muletiers, les shows aériens quotidiens des hélicos de l’armée pakistanai­se devant des dizaines de porteurs admiratifs… Litlle Karim est là. Une star des lieux ? Profondéme­nt engagé aujourd’hui dans des actions de préservati­on du parc, il y a trentequat­re ans, Karim, alors simple porteur du village de Hushe, montait au sommet du Gasherbrum II le delta de Jean-Marc Boivin. Vingt-cinq kilos de charge à 8000 mètres d’altitude? Le cinéaste de l’expé, Laurent Chevallier, lui dédiera un film merveilleu­x, Little Karim, le premier documentai­re

consacré à un porteur balti…

FULL MOON CONCORDIA

Concordia, le rendez-vous des géants : le K2, le Broad Peak, le Gasherbrum IV...

15 août. Neuf heures du soir. Un dernier thé au creux de la main, debout sous la pleine lune de Concordia. S’imprégner, dans l’immense silence, des dimensions de l’espace et des sommets noyés dans les teintes bleues. Les tentes minuscules, épinglées sur l’immense moraine face au K2. Les baleines luminescen­tes des pénitents barrant le glacier Godwin-Austen. La voûte scintillan­te des étoiles jouant entre les nuages. Les îlots des réchauds dans les abris des porteurs (fragiles murets de pierres sous bâches plastiques). Personne dans les faces, en cette fin août, mais les lumières diffuses balisent précisémen­t le camp

de base du Broad Peak… Souffler un peu? Nous venons d’avaler « le temps du glacier ». Et si nous n’en sommes pas encore « au temps du col », la pression du Gondogoro commence lentement à monter. Aujourd’hui, nous avons tous déballé baudriers, piolets, jumars et crampons et répété leur maniement, le temps de quelques exercices. Demain soir, nous serons à Ali Camp, prêt à basculer vers de tout autres mondes. Trois ou quatre groupes de trek au bas mot seront collés à notre timing. Mais nous n’en sommes pas encore là… Derrière nous : la lente remontée du Baltoro a pris tout le temps de distiller ses splendeurs XXL. Un jour de perdu (pluie) à Payu. Une grosse étape double de dix heures pour rejoindre Urdukas, les « pierres tombées ». Un coin haut en couleur, dans tous les sens du terme ? Collé en rive gauche cent cinquante mètres au-dessus du glacier, ce camp, chanté dès les premières expédition­s dans le Karakoram, est à la fois un must face aux extraordin­aires lumières du couchant sur Trango… et une expérience de promiscuit­é verticale peu banale. Empilement de tentes sur de minuscules plateforme­s. Dédale des blocs énormes et labyrinthe des accès. Embouteill­ages d’humains et d’ânes. De nuit, la quête des toilettes sèches, à une encablure à la sortie des favellas du camp, est une petite aventure nécessitan­t un bon sens de l’équilibre et de l’orientatio­n… Mais l’essentiel n’est pas là: passé les dernières angoisses sous les ultimes pentes de caillasse suspendues et autres moraines surplomban­tes qui épicent à répétition le calme relatif de la marche, la trace yoyote désormais sur un incroyable tapis roulant: le dos même du grand Baltoro.

LA CHEVAUCHÉE DES MORAINES…

Sublime chevauchée ou cauchemar de terrain caillasseu­x? Bédières, pénitents, séracs bleutés, toboggans de caillasse : la progressio­n, à chaque pas, est pour le moins variée sous la semelle. Et à coup sûr fatigante pour les genoux. Restent quelques ineffables. Le passage micrométri­que d’une caravane épinglée sous les cathédrale­s orange du « château » de Trango. La montée en puissance de la silhouette fabuleuse du Gasherbrum IV, le Shining Wall, flottant en balise absolue droit sur l’horizon de la progressio­n. Les nuances grises d’un coup de neige d’est sur les contrefort­s du Masherbrum. La brève compagnie de l’élégance de la tour de Mustagh… Dans cette pure beauté d’altitude, les petits croquis de mon carnet de route se sont noircis de notes, de mémoires revenues et de livres aimés. La stratifica­tion, même très incomplète, couvre près de

deux siècles. Le voyage inouï de Younghusba­nd, parti de Pékin (!), et traversant, depuis la vallée de la Shaksgam, le chaos de l’improbable col de Mustagh. Les épopées cartograph­iques au long cours des Godwin-Austen, des frères Schlagintw­eit ou de Shipton. Les expédition­s italiennes du duc des Abruzzes. Les sublimes photos à la chambre du K2, qui n’est pas encore « le 8 000 des Italiens » de Vittorio Sella. Les images de Patrick Cordier ou des frères Huber à Trango, à l’heure de l’escalade libre. Le film d’Ichac sur l’expé française de 1936 au Hidden Peak, la première expédition française en Himalaya. Ou celui de la descente à ski du K2, en 2018. Le sourire de Guido Magnone après s’être fait devancer quelques jours seulement par une expé britanniqu­e sur le sommet de la tour de Mustagh. Les pages terribles de la première du K2 (Lacedelli et Compagnoni délaissant Bonatti et son porteur dans la nuit du sommet, avant de s’envoler vers la victoire) ou du livre de Jim Curran retraçant la tragédie de 1986 sur la grande montagne… Mais ce soir, les livres n’ont même plus besoin d’en parler : le Baltoro, le K2 ou Concordia, sous la lune immense, sont juste au coeur vif de nos existences sur Terre…

WAY BACK

Samedi 17 août. Huit heures du matin. Nous sommes trois, encordés derrière Gilles, notre guide vénéré, à avoir quitté le purgatoire d’Ali Camp pour une reconnaiss­ance finale sous le col de Gondogoro. La nuit a été courte. Pleine de contre-ordres et de rebondisse­ments. Mais cette fois-ci, c’est effectivem­ent… terminé. Deux grosses heures pour en finir avec les rumeurs échangées dans la nuit du camp dans le faisceau des frontales ? La neige humide jusqu’aux genoux, nous pataugeons dans une slush de plus en plus infâme. La pente et les séracs qui barrent le col sont noyés dans les nuages. Il pluviote presque

En 1985, “Little Karim” montait le delta de Jean-Marc Boivin au sommet du Gasherbrum II

sur ce Tacul local. Pas question d’envoyer les porteurs et notre dream team dans cette galère. Dommage. Hier encore, la remontée du glacier Vigne, une branche sud-est du haut Baltoro, ressemblai­t à une virée sur l’autoroute du Sud. Passé les contrefort­s du Mitre Peak, fin des cailloux. La progressio­n sur la glace régulière, après des jours de moraine sans fin, a littéralem­ent un goût délicieux d’excès de vitesse. Nous ne sommes pas seuls: neuf teams (!) nous talonnent vers Ali Camp. Et sur son étroite moraine latérale, c’est l’heure de pointe au parking. Tente mess, tentes, abris, dépôts de matériel : il faut jouer des coudes entre les blocs pour trouver de quoi se poser. Un peu de douceur dans ce monde de brutes ? Devant le « magasin » de la rescue team pakistanai­se, qui assure pendant les trois mois de la « saison d’été », l’équipement des cordes fixes sur le col, amoureusem­ent entretenu, un incroyable microjardi­n de plantes et de fleurs d’altitude survit entre les bidons et les charges de matériel. Le grand jour est pour demain? Les discussion­s fusent. Et les avis varient. Tension? À la nuit tombée, tout le monde finit par se préparer à un sommeil… court. Le petit déj’ est prévu à… 23 h. Une nuit sur le radeau de la Méduse ? Certains dorment tout habillés, baudrier en place, dans la tente mess. Peine perdue. De contre-ordres en reports, à l’aube, la plupart des teams sont déjà en route. Vers le bas. Dans le vrai mauvais temps. Le Gondogoro ne passe pas, pas cette fois-ci. Mais il faut imaginer Sisyphe heureux. Ce soir, nous serons de retour sur nos pas à Concordia, dans un décor noyé de neige. Et dans quatre jours au galop, de retour aux peupliers d’Askole. Frustrant. Oui. Et non. Les cathédrale­s du Baltoro, qui vont nous accompagne­r à nouveau de leur beauté, valent bien une seconde messe…

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 ??  ?? Premières splendeurs sur le Baltoro : les verticales des « 6 000 » parmi les plus esthétique­s du globe, les tours de Trango et d’Uli Biaho au couchant, depuis le nid d’aigle d’Urdukas (4 000 m).
Premières splendeurs sur le Baltoro : les verticales des « 6 000 » parmi les plus esthétique­s du globe, les tours de Trango et d’Uli Biaho au couchant, depuis le nid d’aigle d’Urdukas (4 000 m).
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 ??  ?? Cinquante-cinq kilomètres de moraine plus loin, passé Concordia, la partie supérieure du Baltoro continue de dérouler sans faiblir ses caillasses, dans un décor d’altitude... bluffant : en arrière-plan, les flèches du Marble Peak, la pyramide du K2 et le Broad Peak.
Cinquante-cinq kilomètres de moraine plus loin, passé Concordia, la partie supérieure du Baltoro continue de dérouler sans faiblir ses caillasses, dans un décor d’altitude... bluffant : en arrière-plan, les flèches du Marble Peak, la pyramide du K2 et le Broad Peak.
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 ??  ?? L’autoroute du glacier Vigne ? Un affluent « mineur » du haut Baltoro, qui mène droit sur le cirque du Chogolisa ouest. Et sur le passage convoité du Gondogoro La (5 585 m), la porte de sortie express du Baltoro.
L’autoroute du glacier Vigne ? Un affluent « mineur » du haut Baltoro, qui mène droit sur le cirque du Chogolisa ouest. Et sur le passage convoité du Gondogoro La (5 585 m), la porte de sortie express du Baltoro.
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Clubbing de haute saison à Urdukas : le camp des « pierres tombées », étagé entre énormes blocs et minuscules plateforme­s, compresse hommes et bêtes dans un empilement auVVi minimalist­e que... somptueux.
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 ??  ?? Avant même de poser un pied sur le glacier, le camp de Payu au bord de la Braldu, annonce les splendeurs à venir des rives droites du Baltoro : Uli Biafo, Trango, Mustagh...
Avant même de poser un pied sur le glacier, le camp de Payu au bord de la Braldu, annonce les splendeurs à venir des rives droites du Baltoro : Uli Biafo, Trango, Mustagh...
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Mauvais temps sous le col. L’attente d’une améliorati­on, pour les porteurs balti comme pour les trekkeurs, n’est pas vraiment le meilleur moment du voyage...
Vue imprenable sur le Gasherbrum IV pour le dernier camp permanent de l’armée pakistanai­se sur le Baltoro, positionné en aval de Concordia, à 4 300 m d’altitude... Mauvais temps sous le col. L’attente d’une améliorati­on, pour les porteurs balti comme pour les trekkeurs, n’est pas vraiment le meilleur moment du voyage...
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 ??  ?? Abdul Karim, un porteur balti de légende : originaire d’Hushe, « Little Karim » a accompagné dans les années 1980-1990 les plus grandes expés du Karakoram, de Bonington à Messner...
Abdul Karim, un porteur balti de légende : originaire d’Hushe, « Little Karim » a accompagné dans les années 1980-1990 les plus grandes expés du Karakoram, de Bonington à Messner...
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La traversée des eaux du glacier Liligo, l’un des quinze affluents du Baltoro.

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