PAYS BASQUE En longeant LA CÔTE
Au sud-ouest de la France, entre les Landes et l’Espagne, ce petit bout de terre d’à peine plus de 35 km de seulement long vaut mieux qu’un détour. Bienvenue en terre basque. Une région au caractère bien trempé, qui séduit par sa culture et ses traditions centenaires, sa langue qui n’existe nulle part ailleurs, et ses paysages remarquables où la montagne côtoie la mer. En route pour cette côte unique, qui recèle bien des secrets.
Même s’il est vrai que les infrastructures pour accueillir nos petits véhicules de loisirs ne sont pas très nombreuses sur la côte basque, il serait dommage de faire l’impasse sur ce beau territoire qui mérite évidemment d’être visité et exploré. Agréable par son climat doux mais parfois capricieux au printemps, la meilleure saison pour venir sur la côte basque est très certainement le mois de septembre. Il y fait encore chaud et l’eau de mer dépasse souvent les 22°. L’été indien par excellence!
Commençons notre visite par la petite capitale basque française, Bayonne. Pour nombreux d’entre nous, Bayonne c’est d’abord ses fêtes, connues dans le monde entier avec près d’un million de visiteurs chaque année. C’est au début du mois d’août que l’on voit débarquer les festayres (fêtards) pour plusieurs jours de fête. La ville se transforme alors en une gigantesque bodega au son des bandas, traditionnels orchestres de rue, et autres chants du pays. La tenue rouge et blanche est bien sûr de rigueur et, croyeznous, il faut avoir une bonne santé pour y tenir le rythme… Mais cantonner Bayonne à ses fêtes serait dommage. Laissez-vous gagner par l’ambiance du Petit Bayonne. Ce quartier au bord de la Nivelle est vraiment
charmant. Les ruelles étroites regorgent de restaurants où vous pourrez découvrir la gastronomie basque, espagnole et gasconne. Mais surtout, vous pourrez offrir à vos papilles les saveurs du traditionnel jambon de Bayonne et, pour les amateurs de sucré, les douceurs chocolatées confectionnées par les maîtres artisans bayonnais. Perdez-vous dans le quartier Saint-Esprit et découvrez l’incroyable variété des maisons étroites aux volets multicolores ainsi que les fresques monumentales urbaines de l’artiste Deih. Cette ville d’histoire, d’art et de gastronomie est étonnante par son ambiance, son authenticité et sa qualité de vie.
Pour vous garer, il n’y a pas d’autre choix que d’utiliser les parkings payants aux alentours du centre. Et pour les grands fourgons, notez l’absence de barre de hauteur sur le parking de la citadelle.
► Biarritz, la ville, la plage
En poursuivant sur la côte, vous arrivez très vite à Biarritz. Cette élégante ville balnéaire est une destination populaire depuis que les têtes couronnées de toute l’Europe l’avaient choisie comme lieu de villégiature dans les années 1800. À cette époque, tout ou presque était permis. Cela explique l’incroyable délire architectural de cette ville. Il est amusant de lever les yeux pour découvrir toute la folie de la belle époque. Pour simple exemple, la villa Belza (chalet de type néo-romantique) construite sur un éperon rocheux battu par les vagues et le vent mais qui visiblement n’effrayait pas ses habitants. Ici, l’ambiance générale est assez détendue mais avec quand même une pointe de « chic ». Ce qui a tout changé, c’est l’arrivée du surf à Biarritz dans les années 50. Le cinéaste américain Peter Viertel qui était en tournage à Biarritz, en voyant les vagues, se fit livrer une planche de Californie pour pouvoir surfer. Les jeunes Biarrots de l’époque, fascinés par ce nouveau sport, ont commencé à fabriquer leurs propres planches. Le surf est alors devenu, non pas un effet de mode, mais une culture à part entière, et une véritable industrie. Tout le monde surfe à Biarritz. Les enfants, les parents jusqu’aux tontons sur
feurs, ceux-là mêmes qui chevauchaient les premières vagues françaises il y a 60 ans... Cette ville est déroutante par la proximité immédiate de l’océan. Il n’est pas rare de voir passer un surfeur sur sa vague entre deux maisons. Biarritz, c’est aussi des incontournables comme le rocher de la vierge, l’hôtel du Palais, la plage de la Côte des Basques, ou encore l’aquarium. Pour y stationner, pensez à l’aire de camping-cars (50, allée Gabrielle Dorziat ou 65, avenue de la Milady).
► Vous avez dit Bidart
Plus au sud, Bidart. Ce village est un véritable concentré de Pays basque. La place de la mairie est un petit bijou d’architecture. Les maisons aux volets rouges basques tranchent avec le vert de la montagne et le bleu de l’océan. Le fronton est le point de rendez-vous des joueurs de Pala le soir, juste à l’heure de l’apéritif. Le marché du samedi est à ne pas manquer. Vous y trouverez tous les produits locaux estampillés du drapeau basque. Mais Bidart, c’est surtout une vue imprenable sur l’océan. Empruntez le sentier du littoral: il vous mènera jusqu’à la chapelle Sainte-Madeleine puis aux plages en contrebas. À Bidart, il n’y a pas d’aire de camping
cars, ni vraiment de spot pour passer la nuit. La seule alternative est donc d’aller dans les nombreux campings aux alentours.
► Tout le charme de Guétary
Quelques tours de roue plus bas, rendezvous à Guétary. Le village est longtemps resté un hameau de pêcheurs, avant de devenir très à la mode. Ici, pas de tourisme de masse, mais le charme discret d’un certain art de vivre. Au centre du village, vous y trouverez un fronton devant la mairie, pays basque oblige, ainsi que de nombreux cafés. Pour le coup d’oeil, il est bon de flâner sur la terrasse surplombant l’océan face à la célèbre vague de Parlementia. On ne se lasse pas de voir évoluer les surfeurs sur des vagues monstrueuses. Le petit port en contrebas était réputé pour abriter les barques des pêcheurs de baleines. Ici aussi, vous pouvez emprunter le sentier du littoral pour découvrir d’autres points de vue inaccessibles par la route. Il est préférable de vous garer à l’extérieur du village car, même en hiver, il est difficile de trouver de la place. Et nous vous déconseillons de stationner au bout du port car, après 23h, vous serez délogé par la gendarmerie.
► Saint-Jean-de-Luz aussi
Comme Biarritz, Saint-Jean-de-Luz est une cité mythique de la Côte basque. Avant toute chose, nous vous recommandons ici de stationner dans les petites rues près de la digue de Sainte-Barbe, au nord-ouest de la ville. Cela vous permettra de longer la prome
nade où se dressent les nobles hôtels particuliers, les anciennes demeures d’armateurs et les villas de style néo-basque. Vous pourrez entrer dans la ville par les nombreuses rues piétonnes pour arriver jusqu’au port de pêche toujours très actif. Sur la place Louis XIV, les artistes peintres exposent leurs oeuvres autour du kiosque à musique. Il n’est pas rare qu’une chorale basque vienne animer l’apéritif ou le café. St-Jean-de-Luz a ses gourmandises, les fameux macarons de chez Adam, mais aussi, les mouchous, les kanougas. On y déguste le thon à la luzienne, la sardine ou l’anchois et le ttoro (soupe de poissons). Si la ville est très touristique, elle a su garder son authenticité et son dynamisme culturel. L’aire de campingcars située entre la gare et la route nationale est à éviter (petite et bruyante). Pour passer la nuit, il est finalement préférable de faire quelques kilomètres vers Hendaye, par la corniche, où vous trouverez le camping Eskualduna avec des emplacements spécifiques, à tarif raisonnable, et surtout au calme.
Pour finir notre périple, arrêtons-nous enfin à Hendaye, aux portes de l’Espagne. Cette ville balnéaire, un peu oubliée, ne manque pas de charme. Ici, prenez vos chaussures de randonnée et partez à la découverte du Domaine d’Abbadia. Vous aurez le plaisir de profiter d’une nature presque vierge, dont la baie de Loya, l’une des plus sauvages de la côte. Cette balade de 1h30, sans difficulté, forme une boucle, passant à travers des forêts denses, une lande au-dessus de l’océan et des points de vue sur les falaises roses en forme de piles d’assiettes. Une merveille de plus à découvrir tout au sud-ouest du territoire français. ◆