GOLD BEACH
En poursuivant le parcours vers l’est, et notamment sur Arromanches, on entre dans le secteur britannique de Gold Beach. Un site choisi par les alliés pour y construire un incroyable port artificiel.
C’est entre Asnelles et Ver-surMer que l’on situe Gold Beach, la troisième grande plage du Débarquement. Ce secteur fut confié à la 50e division britannique, avec divers objectifs en vue, s’emparer de la ville de Bayeux à une dizaine de kilomètres des côtes, mais aussi d’Arromanches car cette station balnéaire avait été repérée dans l’étude de l’opération Overlord comme étant le meilleur endroit pour y installer un port artificiel, en attendant que de vrais ports maritimes soient repris aux Allemands. Ce Mulberry était indispensable pour acheminer des tonnes de matériel et dizaines de milliers de véhicules sur le sol normand, afin de poursuivre le plus vite possible l’avancée sur le territoire français. Dès le 8 juin, seulement deux jours après la prise d’Arromanches, « Port Winston », ainsi nommé, est en chantier, avec plusieurs caissons Phoenix immergés au large. En moins d’une semaine, tout est déjà fonctionnel. Le 14 juin les déchargements débutent, pour 100 jours. Nul besoin de jumelles pour apercevoir les restes du Mulberry de Gold Beach, pièce maîtresse de la victoire des alliés. Les vestiges sont toujours là, à quelques mètres du rivage, voire sur la plage à marée basse. L’ingénieuse construction de ce port artificiel et ses contraintes sont à découvrir dans le détail au musée d’Arromanches. La fabrication des différents éléments concernait les Britanniques, de l’autre côté de la Manche, en masquant leur élaboration pour ne pas alerter les troupes ennemies de l’assaut en préparation. Les énormes caissons Phoenix en béton devaient constituer les brise-lames de la structure. Ceux-ci étaient cloisonnés à l’intérieur pour flotter et être remorqués jusqu’en Normandie. Pour les plus imposants (jusqu’à 70 m de long, 20 m de haut,15 m de large), le poids pouvait dépasser les 6000 tonnes. C’est une fois arrivés sur place que ces caissons étaient remplis d’eau, en ouvrant les vannes de chaque compartiment. Ils coulaient, seule la partie haute restant émergée.