VAN Life

L’eau à bord Bien gérer ses ressources

- Texte : Patrick Charles - Photos : DR

L’eau est un bien précieux. On s’accorde certes à le dire, mais on en mesurerait vraiment la valeur si elle ne coulait plus, à la demande, au robinet… Reste que c’est une situation qui peut arriver en van avec un réservoir forcément limité en volume.

Alors quels sont les réflexes à appliquer et autres bonnes pratiques pour préserver cette ressource indispensa­ble à la vie à bord ? On vous dit tout.

En van ou fourgon aménagé, l’autonomie reste un vrai sujet pour celui qui vise de passer quelques jours sans avoir besoin d’un ravitaille­ment quelconque. Tout comme le chapitre de l’énergie électrique, celui des ressources en eau propre, et de l’évacuation des eaux usées, dépend tout d’abord des capacités de stockage de votre véhicule. C’est toujours votre pratique de la vie en plein air qui vous renseigner­a sur votre capacité à « économiser » votre consommati­on d’eau, et bien sûr le contexte de vos es

capades. Avec des étapes en camping, pas de soucis. Les points d’eau sont là, un bloc sanitaire est à dispo, accompagné­s de solutions toutes trouvées pour vidanger les eaux grises. En vadrouille toute la journée, avec des étapes improvisée­s loin de tout équipement de confort, on se pose forcément plus de questions sur les ressources, car les gros consommate­urs d’eau demeurent, toujours les mêmes, à savoir la douche et la vaisselle.

Des réservoirs à contrôler

Heureuseme­nt, tous les vans et fourgons aménagés sont dotés d’un tableau d’affi

chage et de commande des principaux équipement­s de bord. Les niveaux d’eau propre et d’eaux usées y sont logiquemen­t indiqués, sous forme de diodes ou de cadran, et avec plus ou moins de précision selon les modèles. Dans tous les cas, si le réservoir d’eau propre est quasi à sec, vous pouvez le savoir. Et inversemen­t, si celui des eaux grises est proche du débordemen­t. Ce tableau de contrôle est votre informateu­r le plus utile. Soyez-en sûr. Le volume maxi d’eau propre envisageab­le, quant à lui, dépend d’abord du type de véhicule dont vous disposez. Dans un ultracompa­ct à toit relevable, il est fréquent de constater la présence d’un contenant fixe de 40 litres, même si certaines marques se distinguen­t avec des réservoirs plus généreux : 60 litres chez Hanroad ou MCC, jusqu’à 80 litres chez Stylevan, voire 90 litres chez Glénan Concept Car ! Parallèlem­ent, rares sont les ultracompa­cts aménagés qui font appel à de petits jerrycans amovibles, mais ils existent, défendant leurs arguments, à l’instar du Reimo Cityvan en super test dans ce même numéro. Dans un grand fourgon, sans surprise, c’est différent. Comme le cabinet de toilette est toujours de mise, la norme tourne plutôt aux alentours de 100 litres de réserve d’eau propre et quasi autant pour les eaux grises. Précisons ici que si on peut parfois trouver la mention « 20/100 litres » d’eau propre dans des documentat­ions commercial­es, il ne s’agit pas de l’un ou de l’autre volume à choisir à la commande mais bien d’une simple indication pour l’homologati­on carte grise réalisée avec seulement 20 litres d’eau à bord, comme un « bridage » théorique, ceci afin d’obtenir, le plus souvent, une cinquième place route et/ou une charge utile respectabl­e. Rassurez-vous, au quotidien, rien de vous impose de vous contraindr­e à n’embarquer que 20 litres d’eau propre dans un contenant pouvant en accueillir 100, à partir du moment où la charge utile maxi du véhicule est respectée afin de ne pas dépasser le ptac homologué.

Vive l’aire de services

En itinérance, la solution idéale pour toutes les contrainte­s liées à l’eau reste encore l’aire de services pour camping-cars. Il en existe environ 4 000 en France, proposant au moins vidange et plein d’eau. Notez que le tarif moyen du plein d’eau, seul, dépasse tout juste les 2 € sur les aires françaises. Pas de quoi vous ruiner. Reste que pour être sûr de pouvoir y remplir son réservoir, mieux vaut prévoir un tuyau spécifique (un simple tuyau plat permet notamment un gain de place dans le coffre) et plusieurs raccords standard pour avoir la bonne connexion sur le robinet de l’aire car, au final, l’idéal est toujours d’utiliser votre matériel personnel.

Le plein est une chose, la vidange en est une autre. Les eaux usées, autrement appelées eaux grises, doivent donc être déversées dans des lieux appropriés et, par conséquent, en aucun cas dans les regards d’égouts réservés aux eaux de pluie (qui ne sont pas destinées à être traitées). Et il va de soi qu’il ne faut pas oublier de bien refermer la vanne de vidange avant de repartir de l’aire, car il y a toujours un peu d’eau restante dans le fond du réservoir. Vanne refermée, on ne vous suivra pas à la trace, et vous ne risquerez pas non plus, dans la foulée, d’évacuer l’eau « à la sauvage » directemen­t sous le van, dès que vous allez réutiliser l’eau à bord… Aussi, si la vidange des eaux grises s’effectue généraleme­nt

Pour la cuisine, faire bouillir l’eau, une bonne minute, reste une solution

à partir d’une commande manuelle située sous le châssis du véhicule et déportée sur un côté, sachez que vous pouvez aussi vidanger votre réservoir d’eau propre à partir d’une autre vanne dissimulée, elle, à bord de l’habitacle (sous une trappe, dans un coffre ou un placard, généraleme­nt à l’endroit où se situe le réservoir lui-même). Cette manipulati­on facilite le rinçage du réservoir, ou encore la mise hors d’eau pour l’hiver et autres longues périodes où vous n’allez pas solliciter le circuit d’eau. Question de bon sens et d’hygiène.

Consommer l’eau ou pas ?

L’eau du réservoir peut-elle être bue, et consommer sans risque ? Ne doit-on pas l’utiliser que pour se laver et le nettoyage courant ? La majorité des camping-caristes et autres vanlifers préfèrent en effet boire de l’eau minérale en bouteille, car la propreté des réservoirs reste problémati­que. Avec les températur­es estivales et un fond d’eau stagnante dans un contenant fermé, c’est assurément le festival des bactéries, de biofilms, puis des moisissure­s. La qualité de l’eau s’y détériore alors assez vite. On peut aussi évoquer, ça arrive, la salubrité des robinets de certaines aires de services où des usagers vont même jusqu’à nettoyer la cassette des WC sous le robinet dédié au remplissag­e du réservoir d’eau propre… Autant vous dire qu’en termes d’hygiène, c’est assez catastroph­ique,

et si vous passez juste après, c’est pour vous. Ainsi, il nous apparaît assez logique d’éviter de consommer directemen­t de l’eau du véhicule. Mais même si vous ne buvez pas l’eau contenue dans le réservoir d’eau propre, il est tout aussi important de disposer d’une eau de bonne qualité, ne serait-ce que pour vous laver. Pour cela, le nettoyage de la cuve plastique est à prévoir régulièrem­ent, au moins une à deux fois par an. Sachez ensuite que dans un réservoir propre, on peut considérer qu’une eau non traitée peut être stockée sans soucis pendant trois jours. C’est un repère, mais tout dépend évidemment de la températur­e extérieure, et de la qualité de l’eau elle-même. ◆

 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ?? Sur la route, c’est évidemment à partir d’une aire de services que l’on fait le plus souvent le plein d’eau. Et mieux vaut ne pas
attendre la « panne sèche » pour y penser.
Sur la route, c’est évidemment à partir d’une aire de services que l’on fait le plus souvent le plein d’eau. Et mieux vaut ne pas attendre la « panne sèche » pour y penser.
 ??  ??
 ??  ?? L’eau du réservoir se doit toujours d’être saine, traitée au besoin, pour la douche à bord comme pour la douchette extérieure.
Pour la consommati­on domestique, il reste préférable de vous munir
d’eau en bouteille, ou encore d’un petit jerrycan dédié.
L’eau du réservoir se doit toujours d’être saine, traitée au besoin, pour la douche à bord comme pour la douchette extérieure. Pour la consommati­on domestique, il reste préférable de vous munir d’eau en bouteille, ou encore d’un petit jerrycan dédié.

Newspapers in French

Newspapers from France