VAN Life

Occasion Dénicher la bonne affaire

- Texte : Patrick Charles - Photos : Alain Vacheron et Virginie Pellagali

Ce printemps, et sans doute même ces 12 derniers mois, depuis le premier déconfinem­ent de 2020, le marché du van s’est emballé… pour le neuf comme pour l’occasion. Si la quête de la meilleure affaire possible reste encore un objectif pour chacun, les difficulté­s à y parvenir sont désormais plus nombreuses, la rareté de l’offre faisant. Petit tour d’horizon du secteur occasion et conseils pratiques.

Tendu le marché, c’est le moins qu’on puisse dire. Au printemps, pour ceux qui souhaitaie­nt trouver un mini-van comme un grand fourgon d’occasion, dans le but de partir dès cet été, la recherche n’était pas franchemen­t facile. Pénurie ? Quasi. En mai dernier, alors que l’heure du déconfinem­ent 2021 avait enfin sonné, sans restrictio­n de kilométrag­e pour se déplacer, les bonnes occasions se faisaient rares. Par bonne occasion, précisons que nous pensons évidemment à un van ou fourgon en bon voire excellent état en regard de son âge, mais aussi à un bon prix, raisonnabl­e, acceptable. Quand le produit est rare et convoité, il devient cher, et aucun objet n’y fait exception. Les écarts – ils ont toujours existé, mais quand même… – entre la cote officielle de l’occasion et la réalité des tarifs constatés se sont creusés. À la place d’un vendeur, en même temps, aucune raison de brader son véhicule quand les potentiels acquéreurs débarquent en nombre.

Bref, pour bien comprendre la situation, les chiffres qui suivent en disent long. Le marché global annuel du camping-car d’occasion représenta­it un peu plus de 56 000 pièces sur la saison 2017/2018, près de 59 000 unités sur 2018/2019, et quasiment 60 000 modèles pour 2019/2020, soit une hausse sensible mais contenue jusqu’au dernier exercice connu (saison = de début septembre à fin août). Cette année ? À fin mai, sur 12 mois cumulés, le marché de l’occasion du camping-car dépassait les 71 000 pièces, soit un bond en avant et un cumul jamais observés en France. Et dans tout ça, le van et le fourgon occupent une part importante, assurément grandissan­te.

Des pistes multiples

Quand on sait que chez de nombreuses marques, acquérir un véhicule neuf peut parfois prendre entre 6 mois et un an entre la commande et la livraison, on comprend l’engouement pour un modèle ayant déjà connu un propriétai­re, d’autant plus si le véhicule est récent, au goût du jour et bonifié en équipement­s avec, par exemple, jantes alu et peinture métallisée. Les canaux pour trouver son occasion restent connus. Les profession­nels du secteur, en concession ou lors de salons dédiés, ont l’avantage de pouvoir vous proposer plusieurs choix sur un même site, le même jour, et donc de pouvoir comparer. Aussi, contrairem­ent aux idées reçues, les prix pratiqués dans les concession­s spécialisé­es ne sont pas beaucoup plus élevés qu’avec un particulie­r qui a désormais

tendance à mettre la barre haut. Ces mêmes profession­nels engagent clairement leur responsabi­lité sur le produit vendu, ils peuvent vous proposer un financemen­t si nécessaire et une garantie commercial­e le cas échéant, ce qui est évidemment rassurant. Ajoutons qu’un profession­nel peut enrichir le modèle retenu à votre demande, avec un panneau solaire, un porte-vélos, ou tout autre équipement de confort. Pas négligeabl­es comme arguments. Du côté des particulie­rs, les sites Web ne manquent pas non plus pour se mettre en recherche (Le bon coin, la Centrale, Paru Vendu…). Avec un particulie­r, l’avantage c’est sans doute que la négociatio­n sur le prix peut s’avérer un peu plus facile et que la quête d’un modèle assez ancien, donc à prix accessible, est également envisageab­le. Dans tous les cas, les règles à observer avant d’acheter et les documents à obtenir (voir encadré) sont les mêmes. Aujourd’hui, le fort développem­ent des plateforme­s de location entre particulie­rs alimente également le marché de l’occasion. Yescapa proposait déjà ce service, Wikicamper­s s’y est mis cette année avec, pour les deux plateforme­s, nombre de services afin de sécuriser les échanges. Les sociétés classiques de location sont, elles aussi, de bonnes pistes à suivre pour dénicher un modèle très récent, de moins de deux ans. Pour ceux qui visent un ultracompa­ct à toit relevable type VW California, il est d’ailleurs assez intéressan­t de consulter les annonces de Blacksheep ou de WeVan qui propose des VW California certes, mais aussi des vans Hanroad Trek et autres Mercedes Marco Polo. Avec ses 24 agences en France (dont 10 ouvertes cette année), l’entreprise

WeVan est devenue un acteur majeur de la revente de vans aménagés récents. Ceux-ci ont l’avantage d’être encore garantis par les constructe­urs eux-mêmes car ils ont toujours moins de deux ans et, pour la majorité, d’ailleurs, ils ont moins d’un an. « Au global, chaque année, nous proposons environ 200 à 300 camper vans d’occasion » précise Augustin Bouyer, directeur de WeVan. Les deux tiers sont de la catégorie des vans ultracompa­cts à toit relevable, l’autre tiers des grands fourgons. « Depuis notre création, en 2010, nous avons toujours eu beaucoup plus de demandes que d’offres, même si le phénomène a bien pris de l’ampleur ces derniers temps. » L’intérêt, c’est ici de trouver un véhicule très récent, donc, de moins de 30 000 km, encore garanti, et qui aura été suivi par une équipe qui a la connaissan­ce du produit. Il aura aussi été remis en état si le moindre accrochage a pu avoir lieu durant une location. Dans le principe de revente, précisons que WeVan organise, sauf exception, la transactio­n bien en amont, via une précommand­e du van souhaité. Le gros des ventes s’opère ensuite concrèteme­nt vers octobre/novembre, c’est-à-dire à une période où l’activité de location est ralentie.

Des points à valider

Avant tout achat, en occasion comme pour du neuf, il convient déjà de bien définir vos propres besoins. Vous ne partez qu’à deux ? En famille, avec des petits ou des ados ? Vous souhaitez un véhicule « bas », résolument passe-partout et pour tous les jours, quitte à vous passer d’une salle d’eau à bord, mais aussi des WC ? Vous voulez tout le confort et beaucoup d’autonomie, pouvoir tenir debout à bord en permanence, quitte à accepter les fourgons les plus hauts et les plus grands ? À travers toutes ces questions, vous allez déjà orienter votre recherche vers un van ultracompa­ct à toit relevable ou un fourgon aménagé type Fiat Ducato. Mais, quel que soit le modèle que vous visiez, malgré la forte demande actuelle et les propositio­ns qui s’amenuisent, il est bien évident qu’il ne faut pas y aller les yeux fermés.

Comme tous les véhicules d’occasion, les vans et fourgons de seconde main doivent être observés avec attention, et avec discerneme­nt. Une inspection globale, de visu, est à prévoir (nos conseils dans les pages qui suivent). Par ailleurs, la notoriété de la marque et l’existence d’un vrai service aprèsvente ne sont pas à négliger non plus. De fait, attention aux modèles « maison », aménagés dans le fond du garage, même s’ils présentent bien. Si cela peut vous convenir, notez que sur la carte grise, en présence d’un aménagemen­t fixe pour camper, il est indispensa­ble que l’homologati­on VASP soit indiquée. Si ce n’est pas le cas, votre assureur pourra refuser la prise en compte d’un sinistre et vous aurez bien des difficulté­s à passer le contrôle technique. Pour info, un van qui dispose d’une partie cuisine, notamment au gaz, de rangements ou encore d’un lit, ces éléments étant inamovible­s, doit être homologué VASP.

Pour ce qui est des tarifs pratiqués, précisons qu’il existe bien une cote officielle (voir encadré) qui ne se limite pas qu’aux modèles de 10 ans maxi (on peut estimer la valeur d’un fourgon de 15 ans) mais qu’elle reste une base de référence, pas un reflet exact des prix du terrain. Ces derniers peuvent fluctuer sensibleme­nt selon la demande, soutenue actuelleme­nt, l’état, le faible kilométrag­e, les options intégrées… Ainsi, une cote est toujours fournie à titre indicatif mais n’a rien d’un caractère obligatoir­e, car les prix restent libres. Pour schématise­r, disons qu’à moins de 10 000 €, il n’y a pas grandchose et surtout que des modèles de plus de 20 ans d’âge avec les kilomètres qui vont avec. À moins de 20 000 €, on peut envisager de trouver un véhicule d’une bonne marque n’ayant pas encore atteint les 10 ans. Au cran supérieur, sous les 30 000 €, le choix s’élargit alors considérab­lement, avec des fourgons bien plus récents et affichant un kilométrag­e raisonnabl­e. En toute logique, entre 30 000 € et 40 000 €, c’est encore mieux. Pour un véhicule proche de l’état neuf, et/ou encore sous garantie constructe­ur (c’est possible), ne rêvez pas, il faudra dépasser le budget de 40 000 €, voire 50 000 € parfois pour un van ultracompa­ct à toit relevable type VW California dont la première immatricul­ation aurait été enregistré­e en 2019.

Le contrôle technique

Pour un fourgon aménagé comme pour une voiture lambda, le premier contrôle technique doit être effectué juste avant la date du quatrième anniversai­re de la première mise en circulatio­n. Il est ensuite à réaliser tous les 2 ans. Ce contrôle technique est donc obligatoir­e pour faire immatricul­er un véhicule de plus de 4 ans et, dans le même temps, le certificat en question ne doit pas dater de plus de 6 mois. Reste que le contrôle technique ne dit pas tout. Certes, un défaut de freinage y sera indiqué, d’autres plus secondaire­s également (alors sans obligation de réparation ou de contrevisi­te d’ailleurs), mais il n’y aura aucune mention sur l’état de l’embrayage ou de la courroie de distributi­on. Pour vous faire une idée de l’entretien du véhicule, exigez donc les factures des révisions, des changement­s de pièces d’usure éventuelle­s. Une courroie de distributi­on à changer prochainem­ent ? Cela se négocie, évidemment. Et comme vous visez d’acheter un véhicule destiné à rouler et pas une cabane, prenez la route pour l’essayer. Le moindre bruit suspect doit vous alerter, de même que les vibrations au roulage. Le freinage doit répondre, ça se teste, et les signaux de fumée trop visibles à l’échappemen­t n’augurent jamais rien de bon. Vous en profiterez pour valider le fonctionne­ment de toutes les commandes (feux, clignotant­s, klaxon, vitres électrique­s, climatisat­ion, etc.). ◆

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 ??  ?? Les modèles les plus anciens sont logiquemen­t les plus accessible­s… Mais avec les vans compacts, la cote d’amour reste élevée, comme avec un VW T4 California par exemple.
Les modèles les plus anciens sont logiquemen­t les plus accessible­s… Mais avec les vans compacts, la cote d’amour reste élevée, comme avec un VW T4 California par exemple.
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pQuand on achète d’occasion, il faut être très méticuleux dans l’observatio­n du modèle visé.
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Les marques les plus réputées et spécialisé­es gardent toujours une valeur d’achat/revente assez élevée. Exemple ci-dessus avec un Campérêve Mirande de 2012 (sur ancien Trafic), et ci-dessous avec un Adria Twin de 2014 (sur ancien Ducato).
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Un van d’occasion est aussi une automobile… à essayer sur un petit parcours routier.

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