Attention À LA BAISSE !
Entre certaines communes très touristiques et les vans compacts de 2,00 m de hauteur, le courant ne passe plus vraiment… car le véhicule non plus, avec des barres désormais abaissées à 1,90 m. Exemple ici avec des parkings de plages à La Teste de Buch (33), où ça coince et, forcément, ça grimace.
C’est lors d’un reportage sur les côtes du sud-ouest, en mai (voir sujet « Nouvelles vagues » dans ce numéro) que nous avons bloqué devant une barre de hauteur de 1,90 m. Nous étions à La Teste de Buch, en Gironde, et voulions simplement nous rendre sur le parking de la plage de la Salie sud ou de la Salie nord. Impossible, donc. Et cela nous a surpris puisque nous étions déjà venus ici à plusieurs reprises les années précédentes. Avant, on passait avec un compact à toit relevable comme le montre notre photo datant de 2017 avec un Glénan Concept Cars sur Renault Trafic. Depuis ce printemps, voyez nos autres photos avec le VW California dont nous disposions à ce moment-là, ça ne passe plus ! Ici, à La Teste de Buch, la seule alternative pour les plus de 1,90 m reste un parking camping-car situé, lui, assez loin, à la plage du Petit Nice face au Banc d’Arguin… Les surfers apprécieront car, côté plage du Petit Nice, pas de vagues, les rouleaux de l’océan déferlant justement plage de la Salie.
Cette entrave à la circulation d’une catégorie de véhicules, désormais les plus de 1,90 m, n’est malheureusement pas une exclusivité de La Teste de Buch, diverses communes du littoral méditerranéen font de même, et, sur la côte Atlantique, nous pourrions aussi citer Saint-Jean-de-Monts ou les Sables d’Olonne en Vendée (liste non exhaustive…).
Si nous savons que les stations balnéaires sont souvent les plus enclines à réglementer l’accès des camping-cars à leurs parkings, jusqu’ici, ces limites n’englobaient pas les vans à toit relevable. Et d’ailleurs, fort heureusement, toutes les communes n’abaissent pas leurs barres de hauteur. En dessous de La Teste de Buch, cette fois dans les Landes à Biscarrosse plage, quand il y a une barre, elle reste à 2,00 m et, toujours à « Bisca », d’autres solutions de stationnement existent également en journée pour les plus de 2,00 m, sur le front de mer.
Trop de dérives ?
Concernant La Teste de Buch, cet abaissement des barres à 1,90 m « au sein de la forêt domaniale et de l’espace littoral » a été validé par un arrêté municipal récent, datant du 12 avril 2021. Précisons qu’auparavant il existait déjà une interdiction de stationnement nocturne sur les parkings de la Salie sud et de la Salie nord (toujours en vigueur). En cas de non-respect de cette interdiction, dans un van aménagé de 2,00 m par exemple, une verbalisation avait lieu. Reste qu’aujourd’hui, le propriétaire d’un van de ce même gabarit ne peut plus du tout s’y rendre de jour. Les abus et mauvais comportements de quelques-uns seraient-ils à l’origine de cette contrainte pour tous les autres ? C’est ce qui ressort de notre échange téléphonique avec l’Office Nationale des Forêts de Gironde en charge de la protection globale et la conservation du site. « Beaucoup de dégradations et trop de dérives depuis le déconfinement de 2020 » auraient été constatées sur ces aires de stationnement spécifiques. Il s’agissait donc de « réduire les accès pour les personnes qui ne respectent pas les consignes de ne pas dormir sur place » . C’est sympa pour les autres qui respectaient les règles, même si, lors de cet échange, nous avons aussi appris que des navettes seraient mises en place du parking camping-car du Petit
Nice vers le site de la Salie (les deux sont très éloignés). Pas franchement pratique, autant aller trouver une place de stationnement ailleurs sur la côte pour profiter des vagues.
▶ La consternation
Les vacanciers en van compact de 2,00 m de hauteur sur route le constateront cet été, ici comme dans d’autres endroits, de nouvelles contraintes peuvent ainsi avoir été imposées. Pour Philippe, qui réside tout près de La Teste de Buch et avait l’habitude de s’y rendre pour surfer, c’est la consternation. Avec son vieux Combi T2 aménagé à toit relevable, il est désormais privé de passage. « Ce que je ne comprends pas, c’est qu’il suffisait de continuer de contrôler ceux qui restaient dormir sur place et les verbaliser. Pour moi, à La Teste de Buch, il n’y a plus de solution pour aller à l’océan. Et les vacanciers avec une voiture haute et un coffre de toit se retrouveront sûrement dans le même cas. Le jour où j’ai découvert la barre à 1,90 m, j’ai fait une photo de mon Combi juste devant et je l’ai publiée sur Facebook. Je n’ai jamais eu autant de commentaires sur mon compte. Je ne sais pas comment je vais faire désormais, j’utilise mon Combi pour aller à la plage et pour autant, personnellement, je n’ai jamais dormi là-bas. » Ajoutons ici que les barres de hauteur des plages de la Salie n’entravent le passage qu’en saison estivale et qu’elles sont logiquement retirées en hiver… quand les vacanciers sont repartis. Maigre consolation pour les locaux. Ce qui est sûr, avec quelques-unes de ces zones touristiques très fréquentées, c’est que l’abaissement des barres de hauteur nous adresse un message : pour conserver sa liberté, il faut toujours éviter les mauvais comportements, à l’instar des séjours de longue durée, le déballage du matériel de camping sur la voie publique, les vidanges sauvages des eaux usées, etc. Et là où c’est fait, avouons qu’il sera bien difficile de faire remonter les barres. ◆