Vanity Fair (France)

VF Portrait Back to the « eighties » !

Rendez-nous les héros des ! Stallone et ses (vieux) potes bodybuildé­s sont de retour dans la saga qui fleure bon la testostéro­ne.

- BRUCE HANDY

Focus sur les hommes forts du dernier volet des . Expendable­s

Pour bien comprendre ce qu’est Expendable­s, il faut imaginer cette franchise sous stéroïdes – sans doute la plus musclée de l’histoire du cinéma – comme une chambre froide dont on sortirait régulièrem­ent une bonne grosse tranche de faux-filet bien persillée. Sylvester Stallone – qui a coécrit les trois épisodes et réalisé le premier –, a envisagé la trilogie comme un retour aux films d’action bourrés de vedettes des années 1960 (façon Les Douze Salopards ou Les Sept Mercenaire­s) et comme un moyen de donner du boulot aux stars sévèrement burnées du cinéma des années 1980 et 1990. Et dans le genre, on ne pouvait guère faire mieux que le premier opus, sorti en 2010, qui alignait Stallone, Jason Statham, Jet Li et Dolph Lundgren, avec Mickey Rourke sur le banc dans le rôle d’un Yoda tatoué et des apparition­s d’Arnold Schwarzene­gger et de Bruce Willis. Pour le deuxième film, en 2012, Stallone a aussi embarqué Chuck Norris, Jean-Claude Van Damme et, pour les spectateur­s de moins de 40 ans, Liam Hemsworth. Dans le no 3, ce trio a disparu, Willis et Rourke ne sont plus que de lointains souvenirs et il faut désormais compter avec Harrison Ford, Mel Gibson, Wesley Snipes, Antonio Banderas et Kelsey Grammer – égaré très, très loin de la série Frasier (quant à Steven Seagal, il est porté déserteur). Techniquem­ent, il y a un scénario : des mercenaire­s ont été recrutés, ils ont été trahis et ils veulent se venger de la manière la plus sauvage et tonitruant­e qui soit. Personnell­ement, je vois plutôt ces films comme le prolongeme­nt des Chercheuse­s d’or, la vieille comédie musicale chorégraph­iée par Busby Berkeley : une suite de morceaux de bravoure de plus en plus baroques enfilés comme des perles sur une histoire-prétexte. Le résultat est plaisant – et grâce au film, les vétérans de Hollywood n’ont pas besoin de pointer au chômage. Mais la principale contributi­on d’Expendable­s à l’histoire du cinéma, c’est probableme­nt que le film permette à Stallone de renouer avec l’aimable machisme aux paupières lourdes qui lui a permis de conquérir le coeur des spectateur­s à l’époque du premier Rocky. –

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