Rita Ora est fan de Ma tante
La chanteuse anglaise Rita Ora voue un culte à la classe vintage du Hollywood des années 1950.
Avec Diamants sur canapé (Breakfast at Tiffany’s), Ma tante (Aunt Mame, de Morton daCosta – 1958 – avec Rosalind Russell) est un de mes fi lms préférés. C’est l’histoire d’une femme, très glamour et très riche, à qui échoit la responsabilité de s’occuper de son petit- neveu à la mort de son frère. Tante Mame est une bohémienne de luxe : elle passe son temps à organiser des fêtes somptueuses, change de couleur de cheveux et de style une fois par semaine, refait la décoration de son appartement tous les jours (à chaque nouvelle scène, des peintres sont en train de changer la couleur des murs). Bien sûr, elle, la party girl, fi nit par s’éprendre de cet enfant qu’elle emmène partout comme une mascotte et se découvre, contre toute attente, un instinct maternel. Elle est dévastée quand on entreprend de le lui retirer. Même si je n’ai pas encore d’enfant, je m’identifie beaucoup à cette femme qui a du mal à s’abandonner suffisamment pour aimer mais qui se laisse gagner par l’affection qu’elle porte à ce petit garçon. Visuellement, ce fi lm est comme un rêve. J’aimerais avoir vécu à cette époque. Je suis entourée d’amis homosexuels qui adorent les fi lms de l’âge d’or de Hollywood. Ils vénèrent Judy Garland, Marilyn Monroe, Barbra Streisand... Moi- même, j’ai toujours été curieuse de la vie de ces grandes actrices extrêmement féminines mais très directes, presque intimidantes. Quand j’étais adolescente, je ne possédais pas tout ce que j’ai la chance d’avoir aujourd’hui – des bijoux sublimes, de beaux vêtements... – mais je faisais semblant : je portais des sautoirs en toc et dans ma tête j’étais comme ça, chignon, gants longs, diamants... Quand je serai plus vieille, je me vois bien organiser des fêtes magnifiques et décadentes, déambuler en fourreau en tirant sur un fume- cigarette dans ma villa hollywoodienne. Je suis anglaise jusqu’au bout des ongles, je viens même d’acheter une maison à Londres, mais j’ai toujours rêvé de m’installer à Los Angeles un jour. Ce goût du glamour me vient aussi de ma mère, qui est très sophistiquée, très directe, très forte. Elle est psychiatre et a survécu à un cancer du sein ; elle est mariée à mon père depuis plus de vingt ans et je l’ai toujours vu porter des talons hauts, des boucles d’oreilles, du parfum... Madonna aussi m’a beaucoup inspirée. Elle m’a appris à y aller à fond : si tu veux être nue, ne cache pas tes seins, vas-y franchement, « sois fière et ose ! » Et c’est possible dans la vie de tous les jours, le fantasme et le rêve rendent la vie plus belle. Pendant le Festival de Cannes, j’ai aperçu une femme incroyable. Elle portait un pantalon blanc, une veste bleu pastel et un petit sac Chanel blanc. Elle est montée dans un vieille Bentley décapotable avec un homme, a enfi lé ses lunettes noires, glissé un foulard Hermès sur ses cheveux parfaitement coiffés. La voiture a démarré, dans un nuage de mystère et je me suis dit : “Voilà la vie que je veux !” » —