Vanity Fair (France)

PETER MARINO

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Derrière le succès d’un homme, dit- on, il y a toujours une femme. La sienne s’appelle Jane Trapnell. Leur rencontre remonte à la fin des années 1970, époque où, jeune diplômé en architectu­re, Marino fait ses premiers pas dans les grands cabinets new-yorkais. Dans l’agence I. M. Pei & Partners, Marino remarque cette blonde distinguée qui a été embauchée pour ses qualités de traductric­e et son français impeccable. Tout les oppose. Il a pour seule richesse son diplôme d’architectu­re de Cornell, obtenu en 1975. Elle est l’héritière d’une puissante famille qui descend des pèlerins du Mayflower. Jane a grandi en Californie où son père était scénariste pour Hollywood, a obtenu un doctorat en science politique à Stanford mais devient finalement costumière pour la télévision. Le couple se forme et se sépare plusieurs fois jusqu’au moment où Peter s’emporte : « Je lui ai dit : “Et puis merde, marions-nous !” Elle m’a répondu : “OK, OK, ne t’énerve pas !” Je reconnais que ce n’était pas très romantique. Ni elle ni moi n’étions très mariage mais c’était le sens de l’histoire. » Les noces ont lieu en 1983. Les gens observent cette union avec étonnement. Les mauvaises langues soupçonnen­t l’architecte de se marier pour l’argent. Du jour au lendemain, Marino se met à vivre comme ses clients. Le couple s’installe dans un somptueux appartemen­t de l’Upper East Side, qu’il occupe toujours aujourd’hui et où il a l’habitude de convier ses collaborat­eurs à des réunions le soir. Craig Greenberg, qui faisait alors ses débuts à l’agence, se souvient de sa première visite : « Il y avait de l’art et des antiquités partout. Une double hauteur sous plafond, une immense salle à manger. Je ne pensais pas qu’il existait des appartemen­ts comme celui-là à New York. » Isabel, la fille du couple, naît en 1993. Après avoir étudié l’anthropolo­gie, elle se passionne pour l’oenologie. « Physiqueme­nt, on dirait sa mère, explique Marino. Mais philosophi­quement, elle me ressemble : elle est plus libre. » Mme Marino reste à distance de l’univers pailleté de son mari et de ses dadas. Ni le jardin ni l’art contempora­in ne sont ses territoire­s. Dans les dîners, dit- on, il n’est pas rare de la voir mutique à l’autre bout de la table. Elle semble énigmatiqu­e,

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