Vanity Fair (France)

Les mots & LES CHOSES

D’Olivier Polge

- VIRGINIE MOUZAT

On a beau refuser ses racines, elles vous rattrapent. Olivier Polge ne se rendra pas tout de suite à l’évidence : placer ses pas dans ceux de son père, , grand ordonnateu­r des parfums ChaJacques Polge nel depuis 1978. Formé à l’histoire de l’art et au piano classique, le jeune homme ne sait pas encore qu’un stage d’été aux parfums Chanel décidera pour lui. Ensuite, une formation chez Charabot, à Grasse – précisémen­t là où , créateur du No 5 au début des années 1920, passa une

Ernest Beaux année avant d’intégrer la jeune maison de couture de la rue Cambon – va sceller sa déterminat­ion. Après deux années d’initiation à la compositio­n de parfums dans une petite société genevoise, IFF (Internatio­nal Flavors and Fragrances) le recrute et l’envoie à New York. Là, il faut répondre à des exigences marketing et remporter des projets sur les concurrent­s. Une autre façon pour ce pianiste de faire ses gammes. Peu à peu il s’affirme. En octobre 2013, Chanel lui propose de rejoindre les laboratoir­es maison. Et de suivre les traces de son père. Une filiation rarement aussi légitime et assumée dans le secteur. Le premier acte de foi de ce quadragéna­ire sera de composer le douzième opus de la série « Les exclusifs de Chanel » dédié à , pianiste elle aussi, muse de la Revue

Misia Sert blanche et des Ballets russes, et guide intellectu­el de

Gabrielle . C’est d’ailleurs elle qui, dès 1919, poussera Coco à Chanel déposer la marque Eau Chanel. Avec Misia , Polge rattrape d’une certaine façon le temps perdu. —

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La bougie Otto
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