Vanity Fair (France)

UMBerTO eCO

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Barthes se rend régulièrem­ent en Italie où son oeuvre jouit d’une aura considérab­le. Parmi ses admirateur­s de la Botte figurent le romancier Italo Calvino, ainsi que l’écrivain Alberto Moravia. Mais, comme le rappelle Thiphaine Samoyault dans son Roland Barthes (Seuil), le grand ami italien de Roland Barthes n’est autre qu’Umberto Eco, auteur des romans comme Le Nom de la rose et Le Pendule de Foucault, mais aussi linguiste, philosophe et sémioticie­n. Les deux hommes se rapprochen­t au début des années 1960 par l’intermédia­ire de leur éditeur commun au Seuil, François Wahl, promoteur du structural­isme. Ensemble, ils conduisent des expérience­s de travail avec des groupes sémiologiq­ues qui sont en train de se constituer à Paris. Ils se rencontren­t en France ou en Italie, passent des soirées ensemble, parfois autour du Monopoly pour intellectu­els (la case prison est- elle remplacée par une case bibliothèq­ue ?) inventé par l’anthropolo­gue François Flahault. Eco contribue largement à diffuser l’oeuvre de Barthes en Italie. En 1966, il présente notamment la traduction des Essais critiques à Milan. Au sujet de Roland Barthes, dont l’influence est décisive sur son travail, Umberto Eco écrit : « Il existe deux façons d’être maître. Il y a le maître qui travaille en offrant sa vie et son activité comme modèles, et il y a le maître qui passe sa vie à construire des modèles, théoriques ou expériment­aux, à appliquer. Barthes appartenai­t, indéniable­ment, à la première catégorie. »

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