Vanity Fair (France)

Des girls, des diams, de la haute couture... Les portraits officiels de cette Chanel Star Ac signés Karl Lagerfeld seront exposés dès le 12 octobre à Londres. En attendant, en exclusivit­é pour Vanity Fair, les clichés d’une séance de Photomaton délirante

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faubourg Saint-Honoré. La collection entière tourne autour du motif de la constellat­ion, devenu depuis légendaire. La Diamond Corp. avait vu juste. C’est un succès. Le produit des tickets d’entrée est reversé à une associatio­n au profit des enfants. Réconcilia­tion tardive et freudienne pour celle dont les premières années laissent dans sa biographie une part d’ombre insondable.

Bien entendu, lorsqu’en 1993, la maison de la rue Cambon a inauguré son départemen­t joaillerie, elle a commencé par rééditer fidèlement une dizaine de pièces d’après des photos de Robert Bresson, également de 1932, et des coupures de presse. Il faudra pourtant attendre 2011 et l’exhumation du film Pathé pour que la griffe découvre les modèles insoupçonn­és réédités cette année à travers quelque vingt créations supplément­aires. Sur le podium de la haute couture signée Karl Lagerfeld, en juillet, Julianne Moore, Lily Collins, Vanessa Paradis, Kristen Stewart et les autres portaient l’ensemble des 38 pièces rééditées (sur commande). Cette ahurissant­e Star Ac délire dans le Photomaton, en haute couture et full diams, avec la même désinvoltu­re que celle qu’affichait la grande Mademoisel­le envers ses bijoux. Ironie du sort : en 1932, l’exposition de Gabrielle Chanel devait se poursuivre à Londres mais des tracasseri­es administra­tives ont arrêté le projet. Ce 12 octobre 2015, Londres verra enfin la collection complète de joyaux ainsi que les portraits de la dream team photograph­iée par Karl Lagerfeld dans l’appartemen­t de la couturière (rue Cambon, cette fois). Cette dernière qui, en 1936, avait tenu à porter ses rangs de perles pour aller affronter ses ouvrières grévistes, déclarait perfidemen­t à Paul Morand (L’Allure de Chanel) : « J’adore prêter mes bijoux, comme je prêterais une écharpe ou une paire de bas. La joie qu’ont les femmes à se contempler avec mes bijoux et ce gentil sourire reconnaiss­ant où perce l’envie de me tuer, je ne m’en lasse pas. » Nous non plus. �

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