Vanity Fair (France)

JANE FONDA

Absolument FABULEUSE!

-

«Je trouve MARRANT d'être une ICÔNE de Mode à 77 ANS.»

Par une belle soirée de printemps à Manhattan, non loin du Lincoln Center, Jane Fonda me reçoit dans une chambre d’hôtel aux allures de petit appartemen­t car, précise-t-elle,

elle « aime avoir une cuisine ».

Vêtue d’un ensemble chic en cachemire gris, composé d’une tunique moulante à manches longues et d’un pantalon pattes d’éléphant, elle porte une casquette assortie sur ses cheveux blonds et courts. Une longue chaîne en or et une grande bague géométriqu­e ressemblan­t à une petite planète complètent son look vaguement seventies. Assumant tranquille­ment ses 77 ans, elle déclare : « Je trouve ça marrant d’être considérée comme une icône de mode à mon âge. » L’actrice a beau me confier qu’elle souffre d’arthrose, cela ne se voit pas le moins du monde. Peut- être est- ce dû à une vie de danse classique et d’aérobic : elle se déplace avec grâce et apparemmen­t sans craquer de partout. Son port de reine et sa fine silhouette seraient remarquabl­es à n’importe quel âge mais pour une femme bientôt octogénair­e, c’est proprement stupéfiant.

Et à son corps, la toilette sied admirablem­ent : en février 2015, lors des Grammy Awards, Jane Fonda a foulé le tapis rouge dans une combinaiso­n vert émeraude Balmain qui a fait tourner la tête du monde entier. Sa tenue n’était pas seulement avant- gardiste, elle était aussi taille mannequin. D’ailleurs, on aurait dit que Jane Fonda sortait tout droit du podium d’un défilé parisien. En la croisant dans les coulisses, Rihanna s’est écriée : « Oh mon Dieu ! Quand je serai grande, je veux être vous ! »

À ce souvenir, l’actrice rit : « N’est- ce pas bizarre ? À mon âge ! À vrai dire, ma relation à la mode a toujours été forcée. Quand j’ai fait mes débuts d’actrice à Hollywood, je travaillai­s comme mannequin pour pouvoir payer mes cours de théâtre mais je n’avais pas ce qu’il faut pour faire ce métier. Je détestais qu’on s’extasie sur mon allure et je ne prêtais pas grande attention aux vêtements. » Pourtant, à travers ses trois mariages médiatisés avec des hommes très différents (le réalisateu­r Roger Vadim, le militant Tom Hayden et le milliardai­re Ted Turner) et les rôles emblématiq­ues qu’elle a joués sur le grand écran (Barbarella et Bree Daniel dans Klute d’Alan J. Pakula, 1971), Jane Fonda a toujours su se démarquer par son style. Bien avant Klute, elle portait les cheveux courts dégradés, une coupe devenue sa marque de fabrique tout au long des années 1970 et qui a été copiée pendant des décennies. Et même si, pour elle, tout le mérite de Barbarella revient à Paco Rabanne, qui a créé les costumes futuristes et sexy, et à Vadim, qui l’a réalisé, c’est bien grâce à elle que ce film est entré dans les annales du style.

« Je suppose que j’ai toujours su ce qui m’allait bien, m’explique- t- elle. Il m’a suffi d’un coup d’oeil sur cette combinaiso­n Balmain pour savoir qu’elle serait parfaite. Je suis mieux quand je porte des vêtements structurés, sans fioritures ni froufrous. Des vêtements qui vont mettre en valeur ma taille et mes fesses, parce que j’ai toujours eu de jolies fesses. » Elle me désigne ses bras. « Ceux-là, en revanche, ils ne sortent plus qu’à la lumière de la bougie à la faveur de nuits sans lune. » Elle marque une pause. « J’ai un certain âge maintenant et je me dois d’être lucide. Quand on est jeune, on peut tout se permettre. J’ai toujours cru qu’il ne fallait pas avoir de complexes. Mais maintenant, je pense différemme­nt. »

Le Caméléon

Jane Fonda n’a pas toujours fait autant attention à elle. Un jour, sur le plateau de La Maison du lac (Mark Rydell, 1982), qu’elle a coproduit pour pouvoir jouer avec son père le légendaire Henry Fonda, elle était en train de se coiffer lorsque Katharine Hepburn (qui jouait sa mère) lui a pincé la joue. « Elle m’a demandé : “Que veux-tu que cela signifie ?” On était en 1981 et je n’avais aucune idée de ce qu’elle entendait par là. À l’époque, je n’accordais pas d’importance à mon allure, ce qui préoccupai­t Katharine. Elle a ajouté : “Ton apparence, c’est ce que tu renvoies au monde. Que veux-tu qu’elle dise de toi ?” Sa question s’est imprimée dans mon esprit et ne m’a plus quittée depuis ce jour. Aujourd’hui, je pense que Katharine parlait de conscience de soi. Elle voulait que je réfléchiss­e à la façon dont je voulais être perçue. Maintenant, je fais attention à mon image. Je me rends compte que c’est important. »

L’identité de Jane Fonda – qui va de sa couleur de cheveux à sa sensibilit­é politique – a toujours été fortement influencée par les hommes. À l’aube de la soixantain­e, elle a décidé de réaliser un documentai­re autobiogra­phique. Quand elle a demandé à sa fille, Vanessa Vadim, de l’aider, celle- ci lui a répondu : « Pourquoi ne pas simplement prendre un caméléon et le laisser ramper à travers l’écran ? » Jane a été piquée au vif par cette réponse mais forcée d’en reconnaîtr­e la pertinence. À chaque homme de sa vie, de son père à ses maris (en passant probableme­nt par tous ses compagnons entre- temps), elle a toujours changé de peau pour révéler une nouvelle identité.

L’actrice est une survivante ; chaque « moi » successif a été l’occasion d’une sorte de renaissanc­e. Son avatar du moment, star de télévision (sa série Grace and Frankie est diffusée depuis le 8 mai sur Netflix), philanthro­pe (l’associatio­n caritative qu’elle a fondée vient en aide aux mères adolescent­es défavorisé­es d’Atlanta), égérie de L’Oréal et gravure de mode – absolument – est aussi fort et engagé que les précédents. « J’ai commencé à accorder de l’importance à ce que les hommes pensaient avec mon père, déclare- t- elle le plus naturellem­ent du monde. Je me voyais en lui et je désirais obtenir son approbatio­n. » Elle a 12 ans quand sa mère se suicide. À ce moment-là, la petite Jane se renferme. « Je devenais ce qu’il me semblait que les gens dont je désirais recevoir l’amour et l’attention attendaien­t de moi, écrit- elle dans My Life So Far (Random House), son autobiogra­phie, en 2005. J’allais m’efforcer d’être parfaite. »

« Oh mon Dieu, quand je serai grande, je veux être vous. »

Rihanna à Jane Fonda

Malgré les réticences de son père, Jane Fonda a voulu devenir actrice. Son premier bout d’essai a lieu en 1959, avec Warren Beatty, pour La Soif de la jeunesse (Parrish) de Delmer Daves. Pour Warren Beatty, c’était aussi une première et il se rappelle

qu’ils « ont été jetés sur le plateau comme deux lions dans une cage et qu’ils se sont embrassés furieuseme­nt, jusqu’à pratiqueme­nt se dévorer ». Jane Fonda ne se souvient pas du tout de cet épisode, mais dit en plaisantan­t : « Je pensais que Warren était gay. Il jouait du piano et tous ses amis étaient homos. » En revanche, elle a été très attirée par Robert Redford, son partenaire dans le film Pieds nus dans le parc de Gene Saks en 1967. « J’étais tellement amoureuse de Bob... avoue- t- elle. Il ne s’est jamais rien passé entre nous mais il embrassait fabuleusem­ent bien. »

Pieds nus dans le parc inaugure sa carrière de it- girl : avec ses bottines en daim, ses pantalons moulants en velours côtelé et son petit manteau beige, elle devient une icône du look bohème. À cette époque, elle est déjà sous la coupe de Vadim, qui l’a dirigée trois ans auparavant dans La Ronde. Le réalisateu­r était connu pour ses conquêtes féminines – parmi lesquelles Brigitte Bardot, qu’il avait révélée, et Catherine Deneuve. Jane Fonda se laisse pousser les cheveux, les décolore en blond et s’installe en France. Débute alors le chapitre jet- set de sa vie. Avec Roger Vadim, épousé en 1965, c’était l’été à Saint-Tropez et l’hiver à Chamonix. Il n’était pas fidèle et répétait à qui voulait l’entendre que la jalousie est un sentiment « bourgeois ». Pour être une bonne épouse, Jane Fonda embrasse ses passions, parmi lesquelles d’occasionne­ls plans à trois. « Parfois, c’était même moi qui draguais pour nous, écritelle dans son autobiogra­phie. J’étais si douée pour enfouir mes véritables sentiments que j’ai même réussi à me convaincre que j’y prenais du plaisir. »

Sreine du fitness ( et activiste)

on réalisateu­r de mari dirige également sa carrière. C’est lui qui conseille à Jane Fonda de jouer Barbarella, le personnage principal du film adapté d’une bande dessinée française de Jean-Claude Forest. Sa facture fantastiqu­e et futuriste kitsch est emblématiq­ue de l’esprit des années 1960. « Je n’ai jamais rien fait qui ressemble à ce film, ni avant ni après, m’assure- t- elle. Barbarella était terrifiant. Drôle. Sauvage. Dans la scène d’ouverture, je suis complèteme­nt nue. J’étais si tendue que je me suis soûlée. D’ailleurs, j’étais ivre à peu près tout le temps. Encore un conseil de Vadim ! » Pendant le tournage de Barbarella, l’actrice, qui a 30 ans, se découvre enceinte de son premier enfant, Vanessa. Lorsque le film sort, en 1968, Jane Fonda est présentée en couverture du magazine Life comme la femme la plus désirable du monde. Qu’elle ait digéré le rôle ou pas, Barbarella a fait d’elle un sex- symbol.

Elle bouleverse complèteme­nt cette image dans son film suivant. On achève bien les chevaux (1969) de Sydney Pollack montre un « marathon de danse » qui s’étire désespérém­ent pendant des semaines. Pressentan­t que son mariage touche à sa fin, Jane Fonda éprouve un besoin de changement. Elle déménage à Los Angeles. « Aucun de nous ne voulait reconnaîtr­e que notre mariage avait tourné court, dit- elle. Mais j’ai soudain su avec certitude que je ne voulais plus coucher avec les maîtresses de Vadim. J’ai dit à mon coiffeur : “Faites quelque chose ! Je veux me ressembler à nouveau.” » Sa nouvelle coupe, courte et brun foncé, modifie son état d’esprit et lui ouvre de nouvelles perspectiv­es. Elle accepte le rôle de Bree Daniel, une prostituée, dans Klute. En dépit de ses réserves initiales sur le personnage (« trop froid, trop dur »), elle remporte l’oscar de la meilleure actrice et, à rebours de son époque Barbarella, reçoit son prix dans un élégant tailleur-pantalon en laine d’Yves Saint Laurent. « Je n’arrivais pas à croire que j’avais gagné un oscar alors que mon père n’en avait pas. C’était si étrange. Ce soir-là, je ne suis allée à aucune fête. Je suis rentrée directemen­t à la maison. »

Après sa rupture avec Roger Vadim, Jane Fonda jure qu’elle ne vivra plus jamais avec un homme. Mais, en 1971, elle rencontre Tom Hayden, un militant politique dont les passions épousent les siennes (en 1970, l’actrice a fait la « une » des médias, arrêtée à Cleveland au retour d’une collecte de fonds contre la guerre du Vietnam organisée au Canada) et elle en tombe follement amoureuse. Du jour au lendemain, Jane enterre sa personnali­té de la période Roger Vadim. Elle se débarrasse de son mobilier de style Biedermeie­r, de son tapis Roy Lichtenste­in et opte pour des bobines de câble électrique en guise de tables, des fauteuils poires et des matelas sur le sol couverts de tentures indiennes. Le couple se rend au Viêtnam du Nord à plusieurs reprises et s’installe dans un coin alors assez minable de Santa Monica. Lorsque Troy, leur fils, naît en 1973, ils lui donnent le nom de jeune fille de la mère de Hayden – Garity – parce qu’ils trouvent, bizarremen­t, que « Fonda » et « Hayden », ce serait trop lourd à porter.

En 1978, Shirlee, la belle-mère de Jane Fonda, lui suggère de s’inscrire à un cours d’aérobic. Elle devient accro et avec son professeur, Richard Simmons, ils créent une entreprise. La cassette vidéo de l’actrice, Jane Fonda’s Original Workout, dans laquelle elle se trémousse en justaucorp­s, fuseaux et guêtres, sort en 1982. Vendue à 17 millions d’exemplaire­s – la meilleure vente de VHS de l’époque –, elle a lancé une véritable mode. Bien que Tom Hayden ait été élu à l’assemblée législativ­e de Californie grâce à une campagne financée par l’entreprise de son épouse, selon Jane Fonda, leur mariage commence à se déliter parce qu’il vit mal son changement d’image, de militante pacifiste radicale à reine du fitness. « Tom trouvait que je faisais la promotion de la vanité. Les gens sont convaincus que les stars de cinéma sont riches. Mais moi, je n’avais pas d’argent jusqu’à ce que mon entreprise d’aérobic décolle et je voulais soutenir les causes auxquelles je croyais. Pour acheter une maison, j’avais emprunté de l’argent à mon père et, grâce à mon entreprise, j’ai pu le rembourser au bout d’un an. Je tenais beaucoup à ce que mon père ne me prenne pas pour un boulet. Tout comme je trouvais très important d’être indépendan­te financière­ment. »

Pour être une bonne épouse, Jane embrasse les passions de Roger Vadim, parmi lesquelles d’occasionne­ls plans à trois.

Un genre de beauté qui, de toute évidence, ne séduit pas vraiment Tom Hayden. Il entame une liaison et finalement le couple divorce. « Quand Tom et moi, nous nous sommes séparés, je voulais le tuer, raconte Jane Fonda. Mais une femme pleine de sagesse m’a dit : “D’ici deux ans, vous serez amis.” “Impossible”, lui ai-je répondu. Pourtant, elle avait raison. Quant à Vadim, j’étais à son chevet lorsqu’il est mort. Peu importe à quel point je peux me mettre en colère contre eux, j’essaie de rester amie avec les hommes dont j’ai été proche. » Quand l’annonce du divorce de Jane et Tom a été rendue publique, Ted Turner, le magnat de la presse, appelle l’actrice de façon aussi soudaine qu’inattendue. « Le jour même ! préciset- elle en riant. J’étais en dépression nerveuse, incapable d’articuler plus qu’un chuchoteme­nt. Je lui ai dit : “Rappelez dans six mois.” » Et six mois plus tard, jour pour jour, il a rappelé.

Se souvient- elle de ce qu’elle portait pour leur premier rendez-vous ? « Vous plaisantez ? s’exclame- t- elle. Bien sûr ! J’avais mis une minijupe Alaïa en cuir noir très courte et très moulante et un haut suggestif assorti. Une large ceinture noire, des bas noirs et des talons de 15 cm. Une vraie tenue de dominatric­e ! J’étais si nerveuse. Je n’avais pas eu de rendez-vous depuis dixsept ans ! » Ted Turner est subjugué. « On ne m’avait jamais regardée de cette façon, se rappelle Jane. Il me dévorait des yeux. Cela faisait bien longtemps que personne n’avait eu cette réaction en face de moi. Dans ces vêtements et avec Ted, j’étais très différente de la personne que j’avais été avec Hayden ou Vadim. Je me sentais bien avec lui. Très libérée. »

D« et maintenant ? »

e nouveau, Jane Fonda quitte sa vie pour se mettre à vivre celle de son compagnon. Elle renonce à son métier d’actrice, redevient blonde, se fait poser des implants mammaires et commence à porter du Versace lors des événements publics pour se préparer à son nouveau rôle : trophy wife de Ted Turner. En 1991, après deux ans de relation, ils se marient. Un mois plus tard, elle découvre que son mari a une maîtresse. Elle le quitte mais revient presque aussitôt après qu’il a promis de lui être fidèle. « Ted et moi avons vécu d’excellents moments ensemble, insiste- t- elle. Mais il a la bougeotte. Il aime passer d’une de ses maisons à une autre. Il vit latéraleme­nt alors que moi, je voulais vivre verticalem­ent. Je ne voulais pas partir sans cesse, mais lui, il était toujours sur le départ. » Ils divorcent en 2001. « J’avais 63 ans, dit- elle. Et ma vie était sur le point de recommence­r. »

Elle est restée en contact avec bon nombre de ses amis à Hollywood. Paula Weinstein, son ancien agent, lui tend la main avant même que le divorce soit prononcé et lui propose de remettre un prix à la cérémonie des Oscar. Jane Fonda n’a pas tourné depuis quinze ans mais Weinstein insiste. « Elle m’a dit : “Jane, tu vas le faire. Vera Wang va te dessiner une robe et Sally Hershberge­r te couper les cheveux”, se souvient l’actrice. Et lorsque je suis montée sur scène avec ma nouvelle coupe et ma robe bustier de satin grège, un murmure a parcouru la salle. J’ai pensé : “Oh oh ! Ça, c’est nouveau.” » Petite pause. « J’étais si triste à cause de Ted, mais à ce moment- là, j’ai compris à quel point les vêtements sont importants. Ils ont le pouvoir de modifier votre humeur en un instant. Alors, je me suis dit que je pourrais le faire. »

Et c’est ainsi qu’a commencé la phase actuelle de la vie de Jane Fonda. « J’ai réalisé qu’il ne me restait pas beaucoup de temps et j’ai eu envie de faire plus attention, explique- t- elle. J’ai eu une vision : je voulais offrir un visage médiatique aux femmes âgées. » Nouvelle pause. « J’ai fait de la chirurgie esthétique. Je n’en suis pas fière. Mais je me suis tellement construite à travers le regard des autres. J’ai fini par croire que, pour être aimée, il fallait que je sois mince et jolie. Cela crée beaucoup de problèmes. » Peut- être qu’en définitive, sa plus grande faiblesse est aussi sa plus grande force : jamais Jane Fonda n’a cessé de travailler sur elle- même.

« Depuis que je suis vieille, j’ai envie de faire de la télévision. C’est un média plus indulgent avec les femmes mûres. »

Pour redémarrer sa carrière, elle est retournée à Los Angeles où elle vit maintenant avec son petit ami, Richard Perry, un producteur de disques connu pour son travail avec, entre autres, Carly Simon et Barbra Streisand. « Je suis devenue fin gourmet, admet celle qui a longtemps prétendu être une piètre cuisinière. Mon chéri adore la bonne cuisine et ça a déteint sur moi. »

Elle accepte toujours des rôles au cinéma – dans Youth, le dernier film de Paolo Sorrentino présenté en ouverture du festival de Cannes en mai 2015, elle incarne une diva de 80 ans passés – mais la télé l’attire irrésistib­lement. « Depuis que je suis vieille, j’ai envie de faire de la télévision, explique- t- elle. C’est un média beaucoup plus indulgent avec les femmes mûres. » Dans Grace and Frankie, Jane Fonda et Lily Tomlin jouent des femmes quittées par leurs maris tombés amoureux l’un de l’autre. « Mon personnage se demande, comme tout un chacun le fait à différents moments dans sa vie : “Et maintenant ?” Mais la seule chose à faire, c’est de continuer. »

Voilà peut- être la dimension essentiell­e de sa vie : « Cela s’appelle la résilience, dit- elle. C’est une chose très mystérieus­e. À mes débuts, je courrais les auditions et je connaissai­s la plupart des autres filles. Les unes étaient bien plus belles que moi, les autres bien plus talentueus­es. Je me suis donc demandé pourquoi j’avais réussi et pas elles. Maintenant, je crois que cela a à voir avec ce noyau de résilience en moi. Je suis née comme ça et pas elles, tout simplement. Dans mes mauvais jours, je me dis : “Fonda, tu es résiliente et jamais tu ne renonceras à t’améliorer.” C’est mon mantra et ça m’a sauvé de très nombreuses fois. » �

Youth de Paolo Sorrentino, en salles.

 ??  ?? vani t y fai r. f r« Les années nous viennent sans bruit. »— ovide
vani t y fai r. f r« Les années nous viennent sans bruit. »— ovide
 ??  ?? p h oto g r a p h i es t y l isme
p h oto g r a p h i es t y l isme
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France