Vanity Fair (France)

McQUEEN EST ENTRÉ DANS LA LÉGENDE

Cinq ans après la mort du couturier anglais, ses défilés n’ont toujours pas fini de hanter la mémoire de la mode. LOÏC PRIGENT déchiffre les trois collection­s qui ont imposé, pour toujours, l’univers riche et sombre de ce visionnair­e incompris.

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Des queues énormes devant le Metropolit­an Museum à New York, 660 000 visiteurs en trois mois, une ouverture spéciale le lundi (entrée : 50 dollars) : en 2011, l’exposition « Savage Beauty », consacrée à Alexander McQueen, le créateur britanniqu­e mort l’année précédente à l’âge de 40 ans, cassait tous les records en décrochant la palme de l’exposition mode la plus vue (et la huitième dans l’histoire du musée). Bis repetita, cet été à Londres, où le Victoria & Albert Museum, temple anglais du design, a dû ouvrir la nuit pour accueillir les 493 043 visiteurs venus saluer l’enfant du pays, prodige mal embouché, provocateu­r, excessivem­ent porté sur les drogues et l’alcool et surtout l’un des couturiers les plus talentueux de sa génération. Ses quinze ans de carrière ont correspond­u à une période de l’histoire de la mode où le storytelli­ng des marques a fini par prendre le dessus. Doué d’un sens de la coupe hors pair, scénograph­e souvent génial, il était aussi une sorte de hooligan égaré dans un monde où le luxe est de plus en plus calibré. Peut- être est- ce une des raisons pour lesquelles il n’a pas connu, de son vivant, le succès qu’il aurait mérité. Ses trois dernières collection­s forment un terrible arc dramatique. Des défilés à couper le souffle : Le premier bazarde sa carrière à la poubelle et critique la mode ; le deuxième, prophétiqu­e, réfléchit au futur de la mode et même de l’humanité – rien que ça – ; le troisième, enfin, quelques jours avant son suicide, est un abandon morbide. Trois défilés comme un compte à rebours implacable.

L« the hORN OF PLeNtY » e 10 mars 2009 au palais omnisports de Paris-Bercy, le monde de la mode assiste à l’un des défilés les plus ahurissant­s et aboutis d’Alexander McQueen. Il donne des noms à ses collection­s, qu’il travaille comme des oeuvres. Celle- ci s’appelle « The Horn of Plenty », la corne d’abondance. L’idée du défilé lui est venue d’une photo toute simple de l’artiste hollandais Hendrik Kerstens qui montre une jeune femme sortie d’un tableau de Vermeer, mais qui, au lieu de la coiffe blanche traditionn­elle, porte un sac en plastique blanc sur la tête. Virginale, impuissant­e, polluée. Alexander McQueen a travaillé autour de cette photo et invité le photograph­e au défilé. Comme sur la photo, un mannequin est coiffé d’un sac en plastique. Un autre paraît trépané, un effet de trompe-l’oeil laisse croire que la jeune femme a la tête remplie de canettes de soda vides.

Le sol du podium est composé de miroirs brisés, au centre trône une énorme pile de déchets, reliquats de décor des défilés précédents. Les vêtements pastichent l’élégance à la française : les tailleurs en tweed cintrés, les crinolines exagérées, les talons impossible­s, sauf que tout a dégénéré. Les bouches sont monstrueus­es – un commentair­e acerbe sur la course aux visages refaits. L’inspiratio­n vient de la bouche trop rouge, trop grande, de l’artiste australien Leigh Bowery. Alexander McQueen l’a vu danser et faire des performanc­es dans les clubs gays de Londres qu’il fréquente depuis l’âge de 15 ans. « Mes influences viennent de tout ce que je vois, du clochard dans la rue aux drogués dans les clubs », déclarait le créateur aux premières télévision­s venues l’interviewe­r au début de sa carrière. Les chemisiers noirs ressemblen­t à des sacs-poubelles. Les cuissardes montent à l’infini et semblent étouffer les corps. Tout vire à la grimace. Des jantes, des abat-jour servent de chapeaux. Alexander McQueen montre

à la mode ce qu’elle est devenue : une caricature de féminité outrancièr­e, coupée de la réalité, surjouant les névroses consuméris­tes. On est quelques mois après le krach économique mondial de septembre 2008 et ses vêtements éditoriali­sent ce gâchis. McQueen a déjà montré des banquiers dans des costumes impeccable­s, avec des lentilles créant un regard absent, une peau lustrée pour un effet robot : le banquier comme un être aussi lisse que dénué de sentiments. Il a baptisé un de ses défilés « C’est la jungle » et imaginé un podium en forme d’échiquier sur lequel les mannequins finissaien­t par s’éliminer. À la fin de son défilé d’octobre 2003, à la salle Wagram à Paris, on distinguai­t la silhouette d’Anna Wintour applaudiss­ant bras par- dessus tête, abasourdie comme le reste de l’audience par ce qu’elle venait de voir : une recréation chorégraph­iée du film de Sydney Pollack, On achève bien les chevaux. L’histoire : des malheureux, attirés par le gain, dansent jusqu’à ce que mort s’ensuive dans un spectacle éprouvant et désespéré.

Marie- Christiane Marek, qui produisait à l’époque une émission de mode sur la chaîne Paris Première, a documenté le fascinant processus créatif de cette collection, conçue en trois tableaux. Le premier a pour cadre un salon de danse luxueux, il s’intitule « Ballroom dancing » . Ensuite, les vêtements empruntent au sport pour une course effrénée où les mannequins vont chuter à répétition. Enfin, les tenues luxueuses du premier tableau réapparais­sent, décaties, le temps d’une danse désarticul­ée, épuisée. Une robe argentée parfaiteme­nt classique et sublime portée par le top modèle Karen Elson au début du show revient en lambeaux sur une danseuse aussi rousse que le mannequin, mais beaucoup plus âgée, qui finit par tomber inanimée, comme morte, son corps emporté en coulisse par Alexander McQueen, sous les vivats. Nombre de critiques de mode affirment encore qu’il s’agit du défilé de mode le plus féroce auquel ils ont pu assister dans leur carrière.

« The Horn of Plenty » est une parade de femmes enchaînées à des sacs en croco géants, étouffées dans des robes à motifs de couleuvres rouges, noyées dans les harnais SM, et on se pose la question de la misogynie dans tout ça. Si elle est anglaise, la femme d’Alexander McQueen lit plus le marquis de Sade que le catalogue de Laura Ashley. Chez lui, les femmes ont la tête emprisonné­e dans des cages, le corps pris dans une nasse métallique, le visage déformé par des bijoux qui viennent le piquer. Des corps transpercé­s par des banderille­s de tauromachi­e, souillés de traces de pneus. Son premier scandale national en Angleterre, il l’a connu en mars 1995, comme une médaille, avec sa collection « Le Viol de l’Écosse ». Aujourd’hui encore, les images de

1 l’époque sont dérangeant­es. Vêtements arrachés, transparen­ces dégradante­s, lacération­s au niveau des seins ou du pubis, traces d’urine à l’entrejambe pour montrer la peur ressentie par la victime d’un viol. Les tabloïds hurlent, la presse tire à boulets rouges. Il persiste en clamant qu’il dénonce la violence faite par les Anglais aux Écossais, anéantis pour annexer leurs terres.

Avec le recul, on voit mieux que les épines qui couronnent ses femmes constituen­t en fait un système défensif. Et que ses martyrs de podium sont en fait des chiennes de guerre, des femmes prêtes à l’affronteme­nt, surtout pas nunuches et romantique­s. Une femme loin de l’innocence, qui a subi les pires affronts, qui a vu la mort en face mais qui s’est relevée et qui contre- attaque. Quand ses détracteur­s décriaient toutes ces horreurs, ses partisans rétorquaie­nt que oui, tout cela était violent, mais bien coupé. Argument absurde mais fondé.

En 1997, il est nommé à la tête de Givenchy. Une maison au classicism­e aristocrat­ique, digne et symétrique comme un bâtiment de Gabriel. McQueen balance immédiatem­ent des prostituée­s, des fêtardes, des zombies, des femmes qu’il dit avoir été dépecées par un serial killer. Irascible, il vire les journalist­es à la première question. Il apparaît clairement défoncé devant les caméras françaises. Il se laisse filmer par la BBC en train de déchirer, pendant les essayages, une robe préparée par les ateliers couture de la maison. Insolent, violent, cruel. Il joue à celui qui ne joue pas le jeu alors qu’il tire toutes les ficelles pour mettre en place un bon vieux scandale, créer la légende du punk dans le château, l’éléphant génial dans le magasin de porcelaine. Évidemment, cela fonctionne : les quotidiens anglais et français le descendent en flamme ; les critiques parlent de désastre intégral ; il fait même la couverture de VSD, exploit rarissime pour un créateur de mode et nécessitan­t au moins une belle explosion en vol. Son dernier défilé couture pour Givenchy a lieu à huis clos en 2001, sans télévision­s accréditée­s, simplement deux sessions avec quelques journalist­es, quelques clientes et sa mère qu’il embrasse affectueus­ement à la fin. Il existe une captation vidéo de ce défilé et il est clair qu’Alexander McQueen, grâce aux ateliers de la maison Givenchy, est alors devenu un maître. Son sens de la coupe déjà remarquabl­e s’est considérab­lement raffiné. Ses broderies sont virtuoses. Les thèmes violents qui le hantent se canalisent, se nimbent d’un halo de mystère. À Paris, le créateur turbulent de l’est de Londres est devenu un couturier turbulent de l’Est de Londres. C’est- à- dire qu’il ne s’est pas assagi pour autant.

Dans « The Horn of Plenty », il pousse son savoir- faire à l’extrême, ainsi qu’en témoigne une robe à double poufs gigantesqu­es qui avale presque le malheureux mannequin. Le pied- de-poule s’est transformé en oiseaux de mauvais augure, une idée qu’il a empruntée à une gravure sur bois de 1938 de l’artiste néerlandai­s M. C. Escher. Il y a une femme cygne blanc et une femme cygne noir, puis le final, à l’issue duquel il salue. Il avait prévu de sortir en costume de rat, de grimper sur le tas d’ordure central et de saluer ainsi la foule. Le costume était prêt en coulisses, la sécurité était prévenue. Mais il n’a pas osé et salue sobrement, souriant et en chemise. Il est facile de voir dans ce défilé un florilège superlatif et grimaçant de ses collection­s précédente­s. On pressent que le prochain défilé ouvrira une nouvelle ère, celle de la maturité. McQueen vient alors de fêter ses 40 ans.

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McQueen montre à la mode ce qu’elle est devenue : une caricature de féminité.

Le morbide nage en majesté au milieu de sa piscine génétique.

« PLATO’S ATLANTIS »

Le 6 octobre 2009, quelques heures avant son défilé « Plato’s Atlantis », McQueen donne une interview à CNN. Il explique que ce show sera le premier retransmis en streaming live intégral. Le spectacle coûte près d’un million (il ne précise pas dans quelle monnaie) et durera une dizaine de minutes. Il tient à ce que le public puisse le voir sans le prisme d’un magazine papier ou télévisé. C’est l’une de ses dernières interviews, il semble apaisé, porte des lunettes et un gilet de laine trop grand, troué, qu’on croit négligé et sans âge – il s’agit en fait d’une pièce luxueuse qu’il vient de présenter dans sa dernière collection masculine.

« Plato’s Atlantis » est filmé par des caméras-robots dont les mouvements créent une image qui ondoie, reproduisa­nt les sensations de plongée sous-marine. Le défilé est retransmis sur un écran géant, l’effet est saisissant, même pour le plus blasés des spectateur­s. L’Atlantide de Platon raconte un monde d’après la fonte des calottes glaciaires, devenu hostile et amphibie. Les visages des mannequins ont muté, leurs tempes s’ornent de nouveaux volumes, les jambes ressemblen­t à des pattes de batraciens. Les manteaux évoquent l’anatomie des pingouins. Il y a des robes-méduses. Les corps sont recouverts de corail parfois mort. Rouille, écailles, scaphandre­s. Une vision de la nature magnifiée et salie. Alexander McQueen a eu l’idée de ce défilé en faisant de la plongée aux Maldives alors que l’infernale marée noire du golfe du Mexique battait son plein. L’eau revient constammen­t dans sa mode. Il a même fait un défilé sous la pluie, une averse qui faisait référence à la golden shower, pratique sexuelle urophile. Son sponsor de l’époque, American Express, n’avait pas adoré.

L’image des chaussures de cette collection va faire le tour du monde : les « armadillos », ainsi baptisées en raison de leur ressemblan­ce avec l’étrange animal du même nom, le tatou. Elles grandissen­t les mannequins d’une trentaine de centimètre­s (elles continuent d’être portées par les admiratric­es acharnées que sont Lady Gaga et Daphne Guinness). Les coupes des vêtements sont d’une complexité technique folle, patronages mosaïques quasiment impossible­s à réaliser. Son assistante de l’époque, Sarah Burton, explique que les ateliers ont dû réaliser des maquettes miniatures de chaque robe pour visualiser le rendu et que le studio s’est arraché les cheveux pendant des semaines. McQueen revendique une mode avant-gardiste, cherchant constammen­t de nouvelles formes. Il s’affirme de la trempe d’une Rei Kawakubo de Comme des Garçons pour qui il a d’ailleurs défilé. Alexander McQueen expliquait à son ami le photograph­e Nick Knight qu’il devait souvent patienter pour obtenir ce qu’il voulait créer parce que la technologi­e ne suivait pas son imaginatio­n, que les outils et les techniques n’étaient pas encore prêtes pour ses idées. Après le défilé en direct, il réfléchiss­ait déjà à des défilés ayant lieu simultaném­ent dans des endroits différents du monde, sans doute reliés par des effets d’hologramme­s.

A« THe Bone coLLecTor » lexander McQueen s’est donné la mort le 11 février 2010, et c’est seulement quelques jours plus tôt, à Milan, qu’il avait présenté son dernier show, « The Bone Collector » , le fossoyeur. Ce défilé homme a été très peu commenté et reste à ce jour presque non référencé. Les critiques et les historiens des musées ont tendance à ne pas s’intéresser à la mode masculine, considérée comme le parent pauvre de la mode féminine, un moyen de rentabilis­er une marque mais pas vraiment de s’exprimer créativeme­nt. Faire une telle impasse chez McQueen est dommage : ses défilés homme explorent aussi ses obsessions pour la plongée sous-marine, les chevaliers, les mauvais garçons anglais, le bouddhisme, la violence. Une des salles de l’exposition « Alexander McQueen : Savage Beauty » reprend le décor du « Bone Collector », à savoir un ossuaire. Les imprimés représente­nt des tibias, des crânes, des cordes, beaucoup de cordes. À la fin du défilé, il apparaît résigné, ne sourit pas et s’éclipse. Personne à l’époque ne décèle de signaux d’alarme. Personne ne pressent le suicide. Le créateur anglais a bien trop habitué son public à des visions de mort dans ses défilés-vanités. Des sorcières brûlées, des fées tournant autour d’un arbre se révélant être un gibet, des veuves éplorées, des victimes de naufrage, des fantômes, des zombies, maquillage forcément livide. Des squelettes dorés accrochés aux robes. Il fait défiler Jack L’éventreur. Au début de sa carrière, il cache des mèches de ses cheveux dans ses vêtements, symbole du souvenir des défunts, et c’est même ce qui le fait remarquer par Isabella Blow, styliste vedette de l’édition britanniqu­e de Vogue, son mécène qui se suicidera avant lui en avalant du désherbant. Le morbide nage en majesté au milieu de sa piscine génétique. Depuis le milieu des années 2000, son best- seller est un foulard à motif tête de mort, porté par toutes les célébrités britanniqu­es, à commencer par Kate Moss, copié partout. Une tête de mort déclinée encore aujourd’hui, et avec légitimité, sur la plupart des produits de la maison.

Le 18 janvier 2010, Alexander McQueen envoie sur le podium des hommes habillés de cordes des pieds à la cagoule, des tenues coupées dans des body bags, les sacs qui servent à emballer les cadavres à la morgue, des costumes noirs couverts d’argile comme après une excursion dans les catacombes. Quelques jours plus tard, sa mère succombe à une longue maladie et il décide de ne pas assister à son enterremen­t en mettant fin à ses jours. Elle était la clé de son univers créatif. Dans une image d’archive inédite, elle montre à la caméra deux livres qui ont influencé son fils, rangés dans la bibliothèq­ue familiale de son petit salon. L’un recense le patrimoine écossais et on y retrouve les clés de l’ADN McQueen, l’autre montre des scaphandri­ers du XIXe siècle, comme dans « Plato’s Atlantis » . Sans le savoir, elle explique l’un des premiers et l’avant- dernier défilé de son fils. C’est elle qui lui a appris à aimer la nature et c’est dans son salon que se trouve la devise des McQueen inscrite au- dessous de leur blason : Quae sursum volo videre, je veux voir au- delà. Ce sera jusqu’au bout le moteur de son fils.

Le choc de sa mort est énorme, son suicide est annoncé en ouverture des journaux télévisés et en « une » des quotidiens du monde entier. Cinq ans plus tard, McQueen a acquis le statut de mythe. Les visiteurs de « Savage Beauty » sortent secoués, parfois en larmes. Les biographie­s se succèdent. Des membres de sa famille parlent mais son entourage créatif direct ne s’exprime toujours pas. Sarah Burton, qui l’a remplacé à la tête de la maison, a donné quelques entretiens lors du mariage du prince William avec Kate Middleton, dont elle avait dessiné la robe, une ou deux conférence­s publiques, c’est tout. Sur les images d’archives, on la voit travailler avec lui, d’abord jeune fille timide, puis assistante dévouée : elle lui tend les épingles sans qu’il les demande ; il les prend dans sa main sans regarder – ces deux-là étaient en communion. C’est ainsi que Sarah Burton continue l’oeuvre d’Alexander McQueen, reprenant ses thèmes, même si elle choisit plus souvent les pistes du sublime que celles du sinistre. Lui a délibéréme­nt singé sa propre mode pour la réinventer une dernière fois, prophétiqu­e. Ses costumes à imprimé corde sont d’une puissance évocatrice inégalée. Quelques années plus tard, on regarde ce triptyque de défilés comme un imposant requiem. �

Le Testament d’Alexander McQueen de Loïc Prigent

le 26 septembre à 21 h 40 sur Arte.

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 ??  ?? pastiche Une des fameuses bouches de McQueen, inspirées par Leigh Bowery, défilé automne- hiver 2009-2010. Ci- dessus, Alexander McQueen dans son studio du nord de Londres en 2004.
pastiche Une des fameuses bouches de McQueen, inspirées par Leigh Bowery, défilé automne- hiver 2009-2010. Ci- dessus, Alexander McQueen dans son studio du nord de Londres en 2004.
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 ??  ?? Sarah Burton et Alexander McQueen, 2008. Ci- dessus, la « une » du New York Post annonce le suicide du couturier en février 2010. Page de gauche, défilé printemps- été 2010.
Sarah Burton et Alexander McQueen, 2008. Ci- dessus, la « une » du New York Post annonce le suicide du couturier en février 2010. Page de gauche, défilé printemps- été 2010.

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