SUR LES TRACES D’AGATHA CHRISTIE
Disparue il y a 40 ans, sa majesté du crime est toujours vénérée par les amateurs d’intrigues policières. Autopsie d’un succès.
C’est l’autre reine d’Angleterre. Aujourd’hui encore, Dame Agatha Christie règne en souveraine absolue sur le genre policier. Par l’ampleur de son oeuvre – 66 romans, 20 pièces de théâtre et 156 nouvelles écrits entre 1920 et 1976 – mais aussi parce qu’elle a donné ses lettres de noblesse à une littérature longtemps reléguée aux bas-fonds des bibliothèques. Ancienne pianiste, infirmière pendant la Première Guerre mondiale et diplômée en pharmacie – ce qui lui conféra une certaine expertise en matière de poisons –, elle a contribué à définir les règles du whodunnit : un meurtre et une enquête dans un lieu unique, un soin porté au raisonnement et à la psychologie des protagonistes. Miss Marple, Hercule Poirot, ses héros sont devenus culte. Le détective belge a même ressuscité il y a deux ans sous la plume de Sophie Hannah, romancière adoubée par les héritiers de l’écrivain. Le nouvel épisode de ses aventures, La mort a ses raisons (Lattès), arrivera en librairie en septembre. De Mary Higgins Clark à Patricia Cornwell en passant par Michel Houellebecq qui lui consacre quelques pages dans Plateforme, les épigones d’Agatha Christie sont légion. Au cinéma aussi : sont annoncés une nouvelle adaptation de Dix petits nègres ainsi qu’un inquiétant cross- over Agatha Christie/Conan Doyle. Pour citer Winston Churchill : Agatha Christie est bien l’une des seules femmes pour qui le crime a payé. — Apparu la première fois dans La Mystérieuse Affaire de Styles (publié en 1920), le détective belge meurt dans Hercule Poirot quitte la scène (1975). Entre- temps, l’homme à la moustache soignée aura été le héros de 33 romans et 54 nouvelles.