Les marchands de Venise
Sur le Grand Canal, un tout nouveau magasin réunit le haut du panier du luxe d’aujourd’hui et le meilleur des métiers d’art vénitiens.
Venise, capitale du shopping ? Il y aura des esprits grincheux pour dire qu’on vient plutôt y mourir (Thomas Mann) ou s’y aimer (Karen Cheryl). Mais il y plane toujours un parfum de business débridé, qui fit la richesse de la Sérénissime et celle de ses musées. Ce n’est pas le T Fondaco dei Tedeschi, ouvert à côté du pont du Rialto, qui dira le contraire. Installé dans les murs d’un ancien entrepôt utilisé par des commerçants allemands à la fin du Moyen Âge, ce grand magasin a été créé par le groupe DFS, roi des duty free haut de gamme qui n’a pas lésiné sur les moyens. Sous les auspices de l’architecte néerlandais star (la Fondation Prada
Rem Koolhaas ou la nouvelle boutique de Repossi place Vendôme, c’est lui), les fantômes des marchandises germaniques ont laissé la place au best- of du luxe d’aujourd’hui. Les Italiens sont évidemment à la fête, qu’il s’agisse de Fendi, Max Mara, Bulgari, Salvatore Ferragamo, des chausseurs Giuseppe Zanotti et René Caovilla, du joaillier Damiani... Les incontournables internationaux de la mode, de la beauté et de l’horlogerie sont également au rendez-vous, au fil des espaces orchestrés par un autre architecte, le Londonien
, mélangeant l’ancien et le Jamie Fobert nouveau, le classé et le réinventé. C’est chic, mais on peut aussi venir pour une exposition, un paquet de pâtes de la gamme gourmande T ou une vraie paire de pantoufles de gondolier, avant de découvrir le restaurant signé , dont
Philippe Starck la carte est confiée aux géniaux frères Alajmo. Sans oublier de grimper sur la terrasse. C’est gratuit, la vue à 360° est à tomber et même les grincheux finissent par succomber. —